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Résultats européennes 2024 : Il y a une fuite de gaz et Macron craque une allumette pour y voir clair

Chronique d’une victoire annoncée. Ainsi pourrait-on résumer l’issue des élections européennes de 2024, tant les sondages prédisaient une percée des partis d’extrême droite. Restait seulement à connaître la taille de cette vague populiste qui allait déferler sur nombre de pays du Vieux continent.

 

Depuis dimanche à la fermeture des urnes, on en sait un peu plus.

En France, par exemple, la droite radicale de Marine Le Pen, le RN, conduite par son président, Jordan Bardella, arrive en tête avec 31,47%. Soit 30 sièges sur les 81. Doublant ainsi les résultats de Renaissance, le parti d’Emmanuel Macron, qui n’obtient que 14,56% du suffrage.

Dans l’Hexagone, comme dans toute l’Union, la bataille pour le Parlement européen a servi de référendum contre les gouvernements en place, et Jordan Bardella est parvenu à transformer ce qui devrait être des élections européennes en un scrutin national.

Et ce sont les locataires du Palais Bourbon qui en feront immédiatement les frais, renvoyés à leurs chers électeurs avec la dissolution ad nutum de l’Assemblée nationale française.

On ne sait pas si cette décision était déjà dans les tuyaux ou s’il s’agit d’un coup de sang du président Macron. Mais il faut craindre qu’in fine, cela ne s’avère être un coup de poker à l’image du pari raté de Jacques Chirac en 1997.

En effet, usant de la même prérogative présidentielle que lui confère la Constitution, l’homme de « la France pour tous » avait lui aussi convoqué des législatives anticipées. Une initiative qui sera fatale à sa majorité puisque la « Gauche plurielle » emportera le scrutin imposant ainsi à la Droite une cohabitation avec Lionel Jospin comme Premier ministre.

A ce sujet, on a toujours en mémoire ce célèbre mot d’esprit de Patrick Devedjian, entré dans « l’anthologie de la répartie » : « On était dans un appartement avec une fuite de gaz. Chirac a craqué une allumette pour y voir clair ».  

« Jupiter parviendra-t-il à conjurer le syndrome chiraquien ?

Le moins que l’on puisse dire est que le risque est grand pour que l’histoire se répète. Car vu le temps relativement court pour les partis politiques de recharger les accus avant le 30 juin et le 7 juillet (premier et second tour du vote à venir), le RN pourrait continuer de profiter de ces vagues et surfer ainsi  jusqu’aux portes de Matignon.   

Au-delà de la France, c’est un véritable raz-de-marée qui a déferlé ce week-end sur toute l’Europe, comme  en Allemagne, au Pays-Bas et en Autriche, pour ne citer que ceux-là.

Il faut dire que le phénomène migratoire est passé par là, avec ces spectacles de cohortes de damnés de la terre qui prennent d’assaut les côtes européennes à la recherche d’un hypothétique Eldorado. Poussant ainsi chaque Etat du Vieux continent à se barricader, à l’image de FRONTEX, ou même à mettre des programmes dans certains pays africains pour mieux contenir les candidats à l’immigration.

Il faut dire que cette poussée de la droite radicale est symptomatique de la psychose migratoire qui s’est emparée de toute l’Europe et ne cesse, à chaque élection, de gonfler les voiles des partis d’extrême droite.   

Ayant donc davantage d’action aux leviers de la législation communautaire, ils ne manqueront pas l’occasion d’imprimer  un virage dans la politique migratoire. Au grand bonheur d’une bonne partie de leurs populations et au grand dam de la bien-pensance africaine qui ne manquera pas de monter au créneau en criant à l’égoïsme national et au mépris de l’homme noir.

Mais ne perdons pas de vue  que s’ils sont nombreux les Africains qui quittent leur continent par tous les moyens et au péril de leur vie, cela ne traduit rien d’autre que l’échec des gouvernements qui se sont succédé à la tête des Etats du Gondwana.

Alain Saint Robespierre

 

Dernière modification lemercredi, 12 juin 2024 21:07

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