À boulets rouges sur Roch et le Moro : C’est du Soumane !
- Écrit par Webmaster Obs
- Publié dans Politique
- Lu 21427 fois
- Taille de police Réduire la taille de la police Augmenter la taille de police
- Imprimer
- Commentaires (12)
Vendredi dernier à son domicile à Wemtenga, Soumane Touré a convié la presse à la rentrée politique de son parti, le PITJ, et dit ce qu’il pensait de l’actuelle gestion du pouvoir d’Etat. A l’écouter, rien ne va dans ce pays toujours géré par les « forces obscures et rétrogrades du Centre, le Moro Naaba en tête», et dont le dessein a toujours été d’imposer au reste du peuple l’ethnie moaga du Centre. Conséquence, il faut balayer, militairement si possible, l’actuel régime car Roch, qui n’a pas pu construire l’hôtel des députés en 11 ans de présidence de l’Assemblée nationale, ne peut construire une nation.
Dans un discours fleuve de 9 pages conséquemment pleines et par des réponses sans faux-fuyant, Soumane Touré, premier responsable du Parti pour l’indépendance, le travail et la justice (PITJ), a dans la matinée du vendredi 30 mars 2018 tenu en haleine les journalistes deux heures durant. La conclusion que l’on pourrait tirer de cette conférence de presse qui tenait lieu de rentrée politique est que ce n’est pas l’âge, il est septuagénaire, qui réussira à assagir l’ancien enfant terrible du syndicalisme burkinabè, qui avait été à deux doigts de passer au peloton d’exécution pendant la Révolution démocratique et populaire. Histoire politique de notre pays en illustration, il s’en est pris à ceux qu’il a qualifiés de « forces obscures et rétrogrades du Centre, le Moro Naaba en tête », qui ont toujours œuvré à ce que le pouvoir n’aille pas au-delà de l’ethnie moaga ni des environs de Ouagadougou. « Sur fond d’ethnicisme, ces forces sont à la base de tous les changements anticonstitutionnels de pouvoir dans notre pays, jusqu’au coup d’Etat du 1er novembre 2014 du Lt-Cl Zida qui est allé leur livrer le pouvoir au palais du Moro Naaba.»
Pendant les échanges, bien des dignitaires en prendront pour leur grade, à commencer par l’empereur des Mossé lui-même. Il a qualifié la chefferie traditionnelle de descendants de collaborateurs installés par la France, depuis le refus de domination de Boukary Koutou qui, au lieu de se soumettre, s’est finalement exilé au Ghana. « Chaque fois, on transporte nos problèmes au palais du Moro Naaba. Il comprend quoi, le Moro Naaba ? On ne peut pas compter sur la culture moaga pour construire une nation… C’est à force de vouloir imposer un Mossi que l’on a sorti Michel Kafando de son poulailler pour être président de la Transition. » A la présentation des membres du présidium qui l’entouraient, un journaliste lui fera remarquer qu’il n’y en a pas un seul qui soit d’ethnie mossi. Ne professe-t-il pas lui-même ce qu’il reproche aux autres ? C’est la question qui lui a été posée. Quelque peu embarrassé, Soumane tentera cette explication : « Nous avons des sympathisants à tous les niveaux et dans tous les milieux. Il y avait toutes les ethnies dans notre bureau. Justement, beaucoup ont usé de bases ethnicistes et ont décidé de quitter le parti. Quand nous avons organisé notre congrès, ce sont les militants disposés et disponibles qui se sont portés candidats. »
L’actuel président du Burkina, qu’il a qualifié de « mou » et « d’incapable », n’a pas non plus été épargné pendant son réquisitoire. « Quelqu’un qui n’a pas pu construire un hôtel des députés pendant onze ans peut-il construire un pays ? » Et quand on demande à Soumane Touré de faire un bilan des trois ans de pouvoir de Roch, il bondit de sa chaise : « Ils ne méritent même pas un zéro. Ce sont des nuls. Ils n’ont même pas pu poursuivre les chantiers que Blaise Compaoré avait commencés. » Qu’on ne lui demande donc pas quelles sont les perspectives pour 2020. «Nous, nous travaillons plutôt à ce que ces gens-là tombent avant 2020. Ce sont des militaires disciplinés qu’il nous faut pour balayer tout ça.» Mesure-t-il la portée de ses propos ? Visiblement, il n’en a cure. « Durant toute ma vie professionnelle (il était cadre d’assurances), je n’ai pas volé. Je ne me reproche rien. Raison pour laquelle je peux parler et dire ce que je veux. Je suis en paix avec ma conscience et Dieu. J’ai toujours les preuves de ce que j’avance. Si quelqu’un se lève pour parler, je saurai quoi lui dire.» (Ndlr : en plus de son discours, il a distribué à la presse un document de 17 pages pour appuyer son argumentaire).
Issa K. Barry
Dernier de Webmaster Obs
- Distribution frauduleuse d’eau courante : Des concurrents en sous-main de l’ONEA alpagués
- Manifestations de rue au Kenya : Sous la cendre, couve toujours le feu
- Cour pénale internationale: Le chef de la police islamique de Tombouctou fixé sur son sort
- Assemblée élective du CSM : L’intersyndicale des magistrats décline l’invitation
- Mali/Burkina : Goïta et son alter-ego
Commentaires
La demense c'est pas seulement quand on se déshabille... Faite attention aux vieux qui paraissent lucides. Un perdu comme ça
La gestion du pays pendant la transition jusqu'au pouvoir MPP en place actuellement en passant par la campagne présidentielle a exhumé au burkina un sentiment d'exclusion de beaucoup de burkinabés (non mossi notamment). A tel point que beaucoup commencent a regretter l'époque les pouvoirs militaires.
Il ne faut pas balayer cet aspect du revers de la main au risque de donner un alibi au forces obscures pour détruire notre nouvelle démocratie.
l'arrogance et le touk guili de certains (pas tous heureusement) font planer un risque important sur le pays !
c'est ce que tout le monde pense tout bas qu'il viens de dire à haute voix. Quoique dangereux ce qu'il a dit mais c'est la vérité soufrons mais reconnaissons le.
Sous Blaise, il était où ?
S’abonner au flux RSS pour les commentaires de cet article.