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Mamoudou Hama Dicko (Pdt de la NAFA) : «Les gens ont compris que le MPP est une coquille vide en matière de vision»

Pour sa première conférence hebdomadaire de l’année 2019 tenue ce 22 janvier, le chef de file de l’opposition au Burkina Faso (CFOP/BF) n’a pas manqué de sujets : de la nomination du nouveau Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, celle du chef d’état-major des armées, à la crise sécuritaire en passant par la remise en cause de l’autorité de l’Etat et de la fermeture de près de 1000 écoles, ce sont autant de points qui ont constitué  l’ossature de la rencontre de l’opposition politique nationale avec la presse. Sans porter de jugement sur la personne du PM, le CFOP  estime que le grenier du MPP manque de cadres compétents, sinon pourquoi en débauche-t-il d’un parti  qu’il passe le temps à vilipender ? Selon Mamoudou Dicko, président de la Nouvelle alliance du Faso, le MPP ne sera pas au pouvoir en 2020 car les gens ont compris que c’est une coquille vide en matière de vision.

 

Depuis le début de cette année civile 2019, c’est le premier point de presse que l’opposition politique a animé ce 22 janvier pour débattre des questions d’actualité sur le plan national. C’est donc sans surprise que la nomination de Christophe Joseph Marie Dabiré au poste de Premier ministre, intervenue en début d’après-midi du 21 janvier, s’est invitée aux débats. Outre cela, il a été question de la nomination du chef d’état-major général des armées, le général Moïse Miningou, de l’aggravation de la crise sécuritaire, de la remise en cause de l’autorité de l’Etat et de la fermeture de près de 1000 écoles.

Pour l’opposition, la solution à la situation actuelle que vit notre pays ne peut se résumer à un simple changement  du chef de l’exécutif. Sans porter de jugement sur le remplaçant de Paul Kaba Thiéba, le CFOP estime que l’abîme dans lequel se trouve actuellement le pays est dû à l’incapacité du chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, à bien gérer l’exécutif. Selon le CFOP, «depuis ses trois ans à la tête du pays, le président du Faso n’a fait preuve d’aucune vision pour l’avenir du Burkina et il n’est pas à la hauteur des défis que le pays doit relever ».  Partant de ce fait, l’opposition a soutenu que ce ne sont pas les changements de Premier ministre et de gouvernement qui vont remettre le pays sur le bon chemin. Procédant par énumération chronologique, les conférenciers ont condamné le massacre de Yirgou, les tueries de Gasseiki, les évènements de Nafona et d’Orodara, et par ailleurs demandé que la justice fasse son travail aussi bien dans la transparence que dans le professionnalisme. Pour l’opposition, les évènements intervenus dans l’ouest du pays sont la manifestation du malaise qui secoue le Burkina, lequel s’explique par l’incivisme de l’élite dirigeante et la faiblesse de l’Etat.

S’agissant de la personne du PM, les conférenciers Mamoudou Dicko de la NAFA et Aristide Ouédraogo du Front patriotique pour le renouveau (FPR) affirment que le parti majoritaire manque de ressources humaines compétentes pour occuper le poste. Sinon, comment expliquer la désignation d’un cadre d’un parti que le MPP a passé son temps à vilipender ? Car jusqu’à preuve du contraire, a indiqué le président de la NAFA, M. Dabiré est du CDP. Pour lui, le parti au pouvoir a plus pensé à accéder aux instances dirigeantes du pays qu’à avoir une vision du management de la République. «C’est un parti qui n’a pas d’avenir. Je suis persuadé que 2020 ne le trouvera pas aux affaires, les gens ont compris que ce parti est une coquille vide en matière de vision», a-t-il ajouté. Cependant, le CFOP reconnaît les compétences du nouveau PM, mais pour lui, seul il ne pourra rien changer à la situation nationale.

En ce qui concerne la désignation de Moïse Miningou au poste de chef d’état-major des armées, l’opposition a dit en prendre acte et attendre de juger l’homme sur la base des résultats de la lutte contre le terrorisme, qui a, selon l’UNICEF, avec l’aggravation de la crise sécuritaire, contraint  environ 1000 écoles à fermer, mettant presque 100 000 élèves dans la rue. Une situation à laquelle l’opposition politique nationale pense que le gouvernement, les collectivités territoriales  et l’association des parents d’élèves peuvent trouver des solutions endogènes et durables. 

 

Assiata Savadogo

 

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