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Situation défenseurs droits humains : Pas reluisante en dépit des textes protecteurs

 

La Commission nationale des droits humains (CNDH), en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), a organisé le mardi 13 septembre 2022 la cérémonie d’ouverture de la 2e édition du Forum national des défenseurs des droits humains. Placée sous le thème «Opérationnalisation du mécanisme national de protection des défenseurs des droits humains dans un contexte de crise sécuritaire», cette 2e édition a pour objet de réfléchir sur la stratégie de mise en œuvre effective du mécanisme de protection de ceux-ci. «En dépit de ces textes et mécanismes, la situation des défenseurs des droits humains n’est pas des plus reluisantes dans le monde et le Burkina Faso n’y fait pas l’exception» selon Elsie Laurence Chounoune, représentante résidente du PNUD au Burkina.

 

 

C’est la salle de conférences de Ouaga 2000 qui a servi de cadre à la grand-messe des acteurs de la justice sociale, de l’équité et de la dignité humaine, celle-ci intervient deux années après la première du genre. L’organisation de cette 2e édition du forum national des défenseurs des droits dans un contexte sécuritaire difficile entre en droite ligne avec la mise en œuvre des recommandations du premier, tenu en 2020. Ainsi, il vise de façon générale à réfléchir sur la stratégie de mise en œuvre effective du mécanisme national de protection des défenseurs de droits humains en vue de son opérationnalisation. De façon pratique, il s’agira d’échanger au cours de celui-ci sur la situation des défenseurs des droits humains de 2020 à nos jours, de présenter l’architecture du mécanisme, des dispositifs  d’alerte précoce, d’identifier des activités susceptibles d’être menées par ceux-ci et de formuler des recommandations pour une meilleure protection des défenseurs des droits humains. 

 

Pour  Kalifa Rodrigue Namano, président de la Commission nationale des droits humains au Burkina, ce 2e forum se tient dans un contexte où les allégations, les dénonciations et les violations des droits humains à l’encontre des défenseurs des droits humains se multiplient dans notre pays. Menaces, harcèlements, intimidations, détentions arbitraires, voire disparitions forcées, restrictions de liberté sont, entre autres,  les cas que la Commission nationale des droits humains enregistre. « Nous devons avoir une pensée pour tous les défenseurs des droits humains victimes de ces pratiques et nous unir davantage dans le seul objectif d’apporter notre contribution au renforcement de l’effectivité des droits humains dans notre pays », a indiqué le président du CNDH. Elsie Laurence Chounoune, représentante résidente du PNUD au Burkina, a félicité les organisateurs et le gouvernement pour la tenue effective de ce forum. Pour elle, les défenseurs des droits humains désignent toute personne qui individuellement ou en association, avec d’autres, œuvre à la promotion ou à la production des droits de l’homme de manière pacifique. Une telle mission ne se fait pas sans difficultés, car nombreux sont ceux qui ont perdu la vie, leurs biens et leurs cadres de travail du fait de leur engagement. Ils sont aussi nombreux qui sont privés de leur liberté ou contraints à l’exil ou portent sur eux des séquelles traumatiques du fait de leur engagement et dont le suivi s’avère nécessaire pour leur permettre de retrouver leur santé physique et leur état d’esprit normal.

 

Selon la représentante du PNUD, l’utilité de la mission des défenseurs  des droits de l’homme et les risques inhérents à son accomplissement ont rendu nécessaire l’adoption d’instruments juridiques aux niveaux international, régional et national pour la protection des défenseurs des droits de l’homme. En dépit de ces textes et mécanismes, la situation des défenseurs des droits humains n’est pas des plus reluisantes dans le monde et le  Burkina Faso n’y fait pas exception. C’est  au regard des difficultés rencontrées par ceux-ci que la CNDH a organisé cette rencontre avec l’appui du PNUD.

 

Pour le patron de la cérémonie, Aboubacar Toguyeni, président de l’Assemblée législative de Transition, les droits humains sont garantis par des textes aussi bien sur le plan national, international que régional. La promotion, la protection et la défense de ces droits doivent interpeller les défenseurs de ces droits. « Certes, à travers le monde, le travail des défenseurs des droits humains les expose à la violence, parce qu’ils luttent pour protéger les droits d’autrui et dénoncent les pratiques attentatoires à la loi, à la bonne gouvernance et à la démocratie. En risquant leur intégrité physique et mentale, ils aspirent à mettre un terme aux atteintes aux droits humains, à promouvoir la paix et la justice sociale » a-t-il souligné.

 

 

Harouna Abdoulaye Nass

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