Procès attaque de Grand-Bassam: Les «petites mains» à la barre
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C’était un paisible dimanche, comme c’est souvent le cas sur cette station balnéaire située à 40 km d’Abidjan. Malheureusement, le doux farniente des touristes et des habitants de la localité va se transformer en cauchemar en plein midi. Alors que beaucoup profitaient de la vue sur les terrasses des nombreux établissements qui bordent le rivage, trois terroristes venant de la mer ont débarqué sur la plage et on commencé à tirer sur tout ce qui bougeait jusqu’à ce que les forces spéciales ivoiriennes, arrivées 45 minutes plus tard, ne les neutralisent. Entre-temps, ils auront eu le temps de laisser sur le carreau 22 cadavres, à savoir 19 civils et 3 militaires.
C’était la première épreuve du feu pour la Côte d’Ivoire et la première extension du péril terroriste vers la côte.
Six ans après, le temps est à la justice. Le procès de l’attaque de Grand-Bassam s’est en effet ouvert hier, 30 novembre 2022, devant le tribunal criminel d’Abidjan.
Dans le box, seulement 4 accusés sur les 18 personnes poursuivies, notamment pour «assassinats», «actes terroristes» et «détention illégale d’armes». Les principaux suspects sont toujours en fuite ou détenus dans les geôles maliennes à l’image de Mimi Ould Baba, considéré comme le commanditaire de l’attaque.
Tout au long de ce procès, les fantômes des suppliciés qui réclament justice vont hanter le prétoire et sans doute que les dépositions des rescapés et autres témoins permettront d'apporter un peu de lumière sur cette sombre journée dominicale qui continue de tourmenter bien des esprits.
On pourrait dire que les accusés, même si ce ne sont que les «petites mains» qui sont la barre, eux au moins, ont la chance de bénéficier d’un procès équitable, une chance qu’ils n’ont malheureusement pas laissée à leurs victimes, abattues froidement pour d’obscures raisons.
Six ans après le drame, le cancer qui rongeait depuis le «Sahelistan» a progressivement gagné toute la côte atlantique, notamment le Togo et le Bénin, où les attaques sont de plus en plus récurrentes.
En Côte d’Ivoire par contre, certes depuis le drame de Grand-Bassam, le pays a fait encore l’objet de plusieurs attaques contre les forces de défense et de sécurité à la frontière burkinabè où il y avait des velléités de sanctuarisation, mais tout semble indiquer que les autorités ivoiriennes sont parvenues jusque-là à contenir le danger, même si en la matière le risque zéro n’existe pas.
En tout état de cause, qu’il s’agisse de la Côte d’Ivoire, du Bénin ou du Togo, aucun Etat pris isolément ne pourra résoudre ce problème qui est devenu un phénomène sous-régional. Hors la mutualisation des moyens, que ce soit en termes de logistique ou de renseignements, il n’y a pas de salut.
Malheureusement, force est de reconnaître que les rangs ne sont pas vraiment serrés dans la lutte contre le terrorisme avec l’expérience du G5 Sahel qui a connu le sort qu’on sait et l’Initiative d’Accra, qui vient de tenir un sommet dans la capitale ghanéenne ; mais là aussi, il y a des voix discordantes comme celles du Burkina qui semblent poser problème. Espérons néanmoins que les différents Etats prennent conscience de la nécessité de se serrer les coudes pour faire face à l’ennemi commun.
Hugues Richard Sama
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