Or et énergie : Coulée de revendications du syndicat des mines
- Écrit par Webmaster Obs
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Le Syndicat national des travailleurs des mines et de l’énergie (SYNATRAME) existe depuis 2013. Il a organisé une rencontre avec les hommes de médias. Le but de cette conférence de presse était d’interpeller les autorités et de prendre à témoin l’opinion nationale sur les problèmes qui minent le secteur. C’était le jeudi 19 janvier 2023 à Ouagadougou.
Dès les premières lignes de la déclaration liminaire lue par Augustin Sebgo, secrétaire général du SYNATRAME, juste après les salamalecs traditionnels, le ton est grave, le propos interpellateur.
« Le ministère de l’Energie, des Mines et des Carrières se meurt et le pays avec. Nous saisissons cette occasion pour dépeindre l’état moribond dans lequel se trouve le secteur et prendre l’opinion nationale et internationale à témoin car nous ne voulons pas être complices de cette tragédie », a-t-il lancé. Le SG du SYNATRAME a d’abord souligné la place stratégique du secteur des mines et de l’énergie pour le Burkina Faso, en étayant son affirmation par des chiffres parlants. En termes de recettes d’exportation, c’est 2246,75 milliards de F CFA en 2021 contre 1420,05 milliards de F CFA en 2019. La part des industries extractives représente 16,20% en 2021 alors qu’elle constitue 82,20 % des exportations du pays dans la même année. Le taux d’électrification nationale est passé de 15,3 % en 2015 à 24,5 % en 2020. Concernant le taux d’électrification rurale, il est de 5,9 % en 2021 alors qu’il était de 1 % en 2011. Selon M. Sebgo, malgré le grand apport du secteur de l’énergie et des mines au développement socio-économique du Burkina Faso, il connaît des difficultés majeures qui compromettent durement l’optimisation des profits pour le pays. Pour le SG du SYNATRAME, l’insécurité reste un écueil majeur. « Il impacte tous les secteurs d’activités et le nôtre n’est pas en marge ». Certaines zones sont inaccessibles pour les travailleurs et les conséquences qui en découlent sont désastreuses, avec notamment 7 mines en arrêt d’exploitation. Au nombre des préoccupations du SYNATRAME, la question de la gestion institutionnelle car il relève une instabilité en la matière avec des fusions et des scissions à répétition qui « dénotent un manque de vision globale du secteur (Mines et Energie) ». M. Sebgo pointe également du doigt, la faible allocation budgétaire et la mise à disposition tardive des moyens financiers pour mener les activités (suivi-contrôle et inspection des mines, des établissements de distribution des produits pétroliers et des installations électriques). Malgré les nombreuses difficultés et les insuffisances, « le personnel du ministère reste engagé à défendre farouchement les intérêts du Burkina Faso à travers des contributions personnelles ». Le SYNATRAME ne se contente pas de tirer la sonnette d’alarme, il fait des propositions. Entre autres, les syndicalistes demandent de rendre effective la présence permanente des agents sur les mines industrielles pour le suivi de la production, la collecte de données et pour s’assurer du respect de la réglementation (depuis le début de la production de la mine de Boungou en 2018, elle n’a jamais été contrôlée). Ils veulent aussi la création d’une fonction publique minière et énergétique adaptée aux exigences du secteur.
Dieudonné Ouédraogo