Contrefaçon koko dunda: Tuer le poussin dans l’œuf
- Écrit par Webmaster Obs
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Les commerçants et les producteurs du pagne koko dunda étaient face à la presse hier après-midi à Bobo-Dioulasso. Cette rencontre avec les journalistes visait principalement pour les premiers cités à manifester leur colère face à un phénomène qui vient de voir le jour et qui menace dangereusement leur avenir sur le marché vestimentaire au Burkina et même à l’international. De quoi s’agit-il exactement ?
Depuis quelque temps, une publication émanant de la fédération des acteurs du koko dunda, mise sur la toile et présente des pagnes avec des motifs de leur création vendus sur le marché national. Cette publication, en réalité, avait pour objet de dénoncer ce phénomène naissant et susceptible de compromettre dangereusement l’avenir du koko dunda et, partant, les milliers d’emplois qu’il génère. Hier devant les journalistes, les animateurs de la conférence de presse étaient visiblement très remontés contre ces produits contrefaits qui ont été découverts sur le marché et dont la vente constitue une menace sérieuse pour les acteurs du domaine. C’est à Ouagadougou, la capitale, que les premiers cas de pagnes koko dunda contrefaits ont été signalés. Il n’en fallait pas plus pour provoquer la colère des membres de la fédération, qui ont décidé de tirer la sonnette d’alarme pour éviter que le phénomène prenne des proportions inquiétantes. « Pour l’instant un seul magasin est concerné par ces pagnes contrefaits importés avec divers motifs émanant de nos producteurs locaux. Nous poursuivons nos investigations, donc nous ne sommes pour le moment, pas en mesure de vous dire quelle est l’ampleur du phénomène », ont affirmé les conférenciers.
Pour le président de la Fédération, Eloi Sawadogo, la bataille est donc engagée pour promouvoir et valoriser ce produit labélisé par les autorités et qui fait sans nul doute la fierté des Burkinabè.
Pour les animateurs de cette conférence de presse, il faut donc dès à présent engager des actions fortes pour dissuader tous ceux qui seraient tentés de s’adonner à cette pratique aux conséquences fâcheuses aussi bien pour les producteurs que pour les commerçants. Ce premier point de presse, selon les organisateurs, est le début d’une série d’activités qui devra, à terme, contribuer à assainir le marché et à protéger le koko dunda « made in Bobo ». Une chose est sûre, la tâche s’annonce difficile pour cette fédération, qui reconnaît que la seule différence entre les pagnes contrefaits vendus à 2250 F et ceux originaux vendus à 4000 F au minimum, c’est la qualité du tissu utilisé. Elle invite donc chacun à ouvrir l’œil et le bon pour pouvoir distinguer le pagne authentique de celui contrefait.
Jonas Apollinaire Kaboré