36e Sommet de l’Union africaine : Que des actes suivent enfin les bonnes intentions !
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L’Union africaine a clos hier les travaux de son 36e sommet à Addis-Abeba, au siège de l’institution. Selon un communiqué officiel des autorités du pays hôte, 35 chefs d’Etat et 4 Premiers ministres ont fait le déplacement en Ethiopie à cette occasion sans oublier la quinzaine de délégations conduites par des ministres des Affaires étrangères.
C’est véritablement un grand monde largement au-dessus du quorum qui a accouru dans la capitale éthiopienne pour discuter de problématiques les unes toutes aussi urgentes que les autres et d’une brûlante actualité. Des violences meurtrières au Sahel et à l’est de la République démocratique du Congo aux difficultés d’intégration économique des pays du continent en passant par les crises alimentaires récurrentes qui l’affectent, ces principaux sujets qui ont été au menu de ce 36e sommet sont d’un grand intérêt. Ils viennent rappeler le rêve des pères fondateurs de l’Organisation de l’unité africaine en 1963, devenue Union africaine en 2002 : offrir un cadre institutionnel et un creuset d’ignition et de résolution des problèmes politiques, sécuritaires, économiques et sociaux du continent. Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts de ce rêve panafricaniste qui peine à se réaliser 60 ans après.
Certes les indépendances politiques, d’aucuns diront formelles, sont acquises mais la paix, la stabilité institutionnelle et l’intégration économique restent l’une et l’autre, une arlésienne ou la ligne d’horizon, qui s’éloigne quand on s’en approche. La faute à une géopolitique mondiale qui se construit et se déconstruit non sans impacts négatifs sur les jeunes Etats africains ballotés par des crises sans fin qui affectent tour à tour des pays et des régions entières. Devant la récurrence de ces crises, l’Union africaine bégaie dans la recherche de solutions. La faute à l’insuffisance de courage et de volonté politique induite par un contexte international défavorable aux pays en développement.
Cette impuissance des décideurs africains à résoudre ces questions de paix, d’intégration économique et d’accès du plus grand nombre des populations du continent aux services sociaux de base, se traduit par les sempiternelles discours soporifiques et les chapelets de recommandations d’un sommet à l’autre qui ne sont pas suivies d’actes concrets. En cela, les sommets de l’Union africaine se suivent et se ressemblent. Celui qui vient de refermer ses portes à Addis-Abeba a peu de chances d’être une rupture bien que les sujets à son ordre du jour aient été, il faut le redire, d’une grande acuité pour des pays comme le Burkina, le Mali, le Niger ou la RDC.
Bien sûr le jeu des puissances étrangères et des multinationales peuvent compliquer au point de gêner grandement les solutions africaines aux problèmes africains mais on ne saurait raisonnablement leur imputer à eux seuls la responsabilité de bien d’échecs de l’Union africaine comme restaurer par exemple la paix en Libye et au Sud Soudan. Quant aux problèmes de sous-développement, la mauvaise gouvernance, le népotisme, les exclusions liées au genre, le chômage ou le sous-emploi dans nos pays sont des tares subséquentes aux incompétences d’autorités souvent illégitimes. Balayons donc devant nos propres portes avant d’indexer les odeurs nauséabondes venues d’ailleurs.
A ce propos, on scrutera avec attentions les décisions prises par ce 36e sommet notamment sur la guerre au Sahel et en RDC avec l’infime espoir qu’enfin les actes de l’Union africaine suivent les intentions exprimées lors des sommets des chefs d’Etat.
En attendant, le sommet extraordinaire de la CEDEAO tenu à Addis-Abeba en marge du sommet de l’UA n’a pas accédé à la demande du Burkina, de la Guinée et du Mali de lever les sanctions économiques qui les frappent depuis l’instauration des régimes de transition. La menace de les durcir ne va pas apaiser les tensions entre ces 3 pays et l’organisation sous-régionale.
La Rédaction
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