Menu

Rentrée judiciaire 2023-2024 : Audience sur les infractions économiques et financières

La grande famille judiciaire était réunie le 2 octobre 2023 du côté de la somptueuse salle des banquets de Ouaga 2000 pour sacrifier à une tradition républicaine : la rentrée judiciaire. Celle de 2023-2024, marquant par la même occasion la 31e du genre, a eu lieu lors d’une audience solennelle sous le regard du chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, garant de l’indépendance du pouvoir judiciaire. Le thème cette année est : « Le traitement judiciaire des infractions économiques et financières : état des lieux et perspectives ».  

 

 

L’année judiciaire 2022-2023 est close, une nouvelle a débuté. Il s’agit de celle 2023-2024, qui s’est ouverte au cours d’une audience solennelle. Faut-il le rappeler, l’audience solennelle de rentrée des Cours et tribunaux du Burkina trouve son fondement dans l’article 80 de la loi n°50-2015/CNT portant statut de la magistrature qui prévoit qu’elle est fixée au 1er octobre de chaque année et, à défaut, au premier jour ouvrable qui suit cette date. En l’espèce, c’est la seconde option qui a été retenue pour cette 31e rentrée des juridictions qui se tient sous le thème « Le traitement judiciaire des infractions économiques et financières : état des lieux et perspectives ». Après l’ouverture de l’audience par le premier président de la Cour de cassation, Mazobé Jean Kondé, place à la présentation durapport de synthèse sur le thème. De ce document il ressort que la criminalité économique et financière, sujet de préoccupation à la fois nationale et internationale en raison de ses effets, couvre un large éventail d’activités illégales incluant la corruption, les détournements, la fraude, l’évasion fiscale, le blanchiment d’argent, etc. Elle porte atteinte aux intérêts de la société tout entière et à la sécurité intérieure des Etats. Dans la lutte pour juguler ce phénomène, la justice occupe une place de choix. Mieux, il a été mis en place des pôles judiciaires spécialisés pour traiter des infractions y relatives. Sauf que ce phénomène a la vie dure. Des solutions durables doivent donc être envisagées pour un meilleur fonctionnement des juridictions et des structures d’appui, recommande ledit rapport. C’est aussi l’avis du président de l’Ordre des avocats, Me Siaka Niamba. En effet, lors de sa ‘’plaidoirie’’, le bâtonnier a énumeré les dossiers emblématiques traités ou en cours de traitement par les pôles ECOFI, dont les dossiers « LONAB », « Dabilgou », « Charbon fin » et les dossiers « maires à Bobo », « responsables de la SOFITEX ». Malgré ces progrès, des défis restent, selon lui, à relever. C’est pourquoi il a recommandé le renforcement des capacités des acteurs judiciaires intervenant aux pôles ECOFI relativement aux infractions économiques et financières ; l’augmentation du nombre de pôles ECOFI au niveau de certaines juridictions (au moins les chefs-lieux de région) et l’opérationnalisation de l’ANAGRASC pour permettre une gestion efficace des opérations de saisie et de confiscation des biens objet des infractions économiques et financières car la justice, dira-t-il, est le socle de toute patrie, le ciment de la cohésion sociale. Mais pour jouer pleinement ce rôle, elle doit être indépendante, animée par des femmes et des hommes compétents et probes, au-dessus de tout soupçon, pour donner de l’assurance aux justiciables, a rappelé le bâtonnier. A sa suite, le procureur général a procédé à ses ‘’requisitions’’.

Avant de mettre fin à cette audience, le président du Conseil supérieur de la magistrature a invité les acteurs judiciaires, dans leurs domaines respectifs, à la mobilisation générale contre les infractions économiques et financières, à être assoiffés quotidiennement du respect des obligations déontologiques.

 

Roukiétou Soma

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

Retour en haut