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Variole du singe: Le virus si loin, si proche du Burkina

Depuis le 13 août dernier, l’épidémie de variole du singe encore appelée Mpox ou variole simienne a été déclarée par l’OMS comme une ‘’urgence médicale de la plus haute importance’’. Non seulement au moins 10 cas ont été signalés sur les 5 continents, pire, une nouvelle souche de la maladie a été découverte. Plus contagieuse et plus létale que la souche de 2022, elle a mis les systèmes de surveillance épidémiologique de tous les pays en alerte maximale.

 

La psychose d’un retour aux confinements drastiques de 2020- 2021 n’est pas loin avec des informations pas toujours exactes sur cette maladie au point que l’OMS, une semaine après avoir tiré la sonnette d’alerte, s’est sentie obligée de dédramatiser la situation : ‘’Le Mpox n’est pas la même chose que la COVID- 19… il peut être maîtrisé ‘’, a affirmé le directeur régional pour l’Europe de l’organisation. Il a cependant appelé à une action mondiale pour éliminer le Mpox dans un combat à mener sur tous les continents.

 

A ce propos, même si c’est le directeur Europe de l’OMS qui appelle à l’action commune, la quasi-totalité des épidémiologistes ont actuellement leurs regards tournés vers l’Afrique, et pour cause ! Au cours de la seule semaine du 14 au 21 août, ce sont 1400 nouveaux cas qui ont été déclarés sur un ensemble de 12 pays du continent. L’Afrique centrale est actuellement la région la plus touchée avec la République démocratique du Congo (RDC) qui a le plus de malades et de décès : 18 000 cas dont 548 décès à la date du mercredi dernier, causés par les 2 souches du virus de cette variole simienne. 

 

L’Afrique de l’Ouest est relativement épargnée pour l’instant mais la vigilance épidémiologique doit être de mise. Outre les mesures d’hygiène habituelles qui exigent la propreté des corps, des maisons d’habitation, des lieux de travail ou d’autres cadres de rencontre, bref l’assainissement de nos cadres de vie, il faut éviter la viande de brousse et des rongeurs qui colonisent nos villages, nos villes, nos domiciles et les aliments qui pourraient être contaminés par ces animaux. Il faut également signaler aux autorités sanitaires tout cas suspect de fièvre avec lésions ou pustules cutanées.

 

Ces mesures d’hygiène et de précautions sanitaires doivent être de rigueur aujourd’hui plus qu’hier, pas seulement à cause de l’hivernage et de l’humidité ambiante mais parce que 2 cas suspects ont été décelés au Burkina, selon les autorités sanitaires. Bien que les analyses des prélèvements sur ces malades aient révélé qu’ils ne sont pas atteints du Mpox, l’épidémie court dans des pays limitrophes du Burkina

 

C’est connu, à la date du 21 août 2024, la Côte d’Ivoire a officiellement signalé 28 cas de la variole du singe avec 1 décès. Un responsable de l’Institut national de l’hygiène publique de Côte d’Ivoire a alors parlé ‘’d’épidémie naissante’’. Certes il a précisé ‘’qu’il n’y a pas de flambée’’ et que la surveillance était renforcée pour casser les chaînes de transmission, c’est un fait que la porosité de nos frontières pour les hommes l’est encore davantage pour les animaux sauvages et les gènes pathogènes de tout genre. Dès lors, dire que si un seul pays voisin du Burkina est affecté, qui plus est, la Côte d’Ivoire, cette épidémie de variole du singe est si loin, si proche du Burkina, c’est une Lapalissade. On touche du bois pour que l’avenir nous dédise.

 

 

 

Zéphirin Kpoda  

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