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Droits de l'homme... Droits des peuples : il faut choisir

Voici les dernières élucubrations. Les toutes dernières élucubrations. Les élucubrations, ce n'est pas un comportement, c'est des mots. Un homme qui élucubre n'est pas un homme qui a faim. Des jours, j'ai envie d'élucubrer comme si c'était mon dernier mardi au Mosstenga. Des jours, j'ai envie  d'élucubrer comme si j'avais mille millions de mardis à passer au Mosstenga. C'est ce qu'il a dit hein le philosophe... Il y a un temps pour élucubrer et un temps pour élucubrer. Mais mon petit doigt est toujours là pour me crier à temps : "Ta gueule, Toégui !".

L'Emergence est là. Mercredi prochain, nous serons à 365 jours de l'Emergence mais l'Emergence se fait déjà sentir. J'ai vu les prémices de l'Emergence samedi dernier en me rendant à un mariage à Ouaga-Rive droite, autrefois Tanghin-barrass. Un embouteillage monstre allant de la SONABEL de Paspanga jusqu'au bout du Pont Martin Luther King. Et de là, on apercevait un autre embouteillage sur le pont du barrage n°3. Puis un autre embouteillage de l'Hôtel Ricardo à l'Hôtel Silmandé. Pare-chocs contre pare-chocs. A Ouagadougou ici. Qui l'eût cru?! On m'a même dit qu'au même moment il y avait le même embouteillage sur le pont de Baskuy. L'Emergence, les gars, l'Emergence ! Et vous avez vu aussi comment les tricycles on bouté nos bons chers charretiers hors de la ville. Et tous ces télé-centres que les téléphones mobiles ont poussé à la fermeture. Encore l'Emergence ! Chose promise, chose faite. Et il s'en trouve qui veulent changer une équipe qui gagne ? Ce sont les anti-Emergence. Les Français disent que : Un tiens, vaut mieux que deux, tu l'auras ! Vous voulez 10 millions aujourd'hui ou 20 millions dans 5 ans ?


Toégui, tu m'entends ? La ferme !

 

La ferme ! La ferme ! Mais les anti-Emergence eux ne la ferment pas. Ils veulent l'alternance. A deux doigts de l'Emergence. Et ces anti-Emergence font un mauvais procès à Blaise. Pour l'alternance ce n'est pas à Blaise qu'il faut s'en prendre mais plutôt à Assimi Kouanda, chef du CDP, le parti majoritaire. A Assimi Kouanda et à Alain Yoda. Dans une moindre  mesure à Soungalo Ouattara pour qu'il tape bien fort sur la table avec son gros bois de commandement. Pan ! C'est voté.

En résumé, dans cet imbroglio altermane-article 37 et article 37-alternance, il ne faut pas se tromper de cible. Même si Blaise a pris goût à Kosyam et a la ferme volonté d'y rester, il lui faut d'abord convaincre le chef de son parti Assimi Kouanda. A son tour, Assimi Kouanda devra convaincre le Bureau Politique National du CDP. Le Bureau Politique lui aussi devra convaincre Alain Yoda, président du Groupe parlementaire CDP. Et Alain Yoda devra convaincre les députés CDP. C'est aussi simple que cela ? Oui, mais c'est compliqué également. Car déverrouiller l'article 37 est une chose, accepter la candidature de Blaise Compaoré, est une autre chose. Il faut aller par étapes. Mais dans tous les cas, le sort de Blaise est entre les mains des députés. S'ils sont des députés-moutons ou des députés-cailloux, ils le feront savoir.

Alternance quand tu nous tiens !

Moi j'ai pourtant la solution à l'alternance. Une alternance apaisée... Une alternance alternative comme dirait le député Armand Louis Ouali. Une alternance à fleurs rouges de Kapokier comme dirait Maître Pacéré. Si seulement on m'écoutait... Mais on fait tout sans moi. Pas de CCRP pour Toégui... Pas de Dori pour Toégui. Pas de décoration à Kosyam pour Toégui. Vous vous souvenez quand j'étais allé proposer des réformes à Bongnessan ? J'ai le Q qui me picote toujours, lorsque je me rappelle ce jour... Je crois que Bongnessan doit toujours porter des souliers de colonel. Et cette voix : "Dégage ! Ce n'est pas un gnontorodrome ici. Vas voir tes Missié Goama...".

Oui, il a dit ça Bongnessan. Gnontorodrome ! Alors que lui et moi sommes de la même Boucle. Et ici au Faso, ce qui a le plus la saveur du gnontoro du Sourou-Nayala, c'est le dolo du Bwamou. J'étais pourtant allé lui faire des propositions visant la réduction du chômage dans le pays. Ainsi, je voulais le persuader que ce n'était pas justice sociale que de garder dans l'Administration un commis, propriétaire d'une R+1 louée à coups d'Euros.

Dans mon secteur, il y a un sage Mochichi qui a de l'admiration pour les Samos. Ne vous avisez pas à lui dire que moi Toégui, je suis un élucubreur. Il prend toutes mes élucubrations pour des paroles de Monseigneur Anselme Titiana Sanou. La dernière fois que je l'ai rencontré, il m'a demandé des nouvelles des greniers Samos qui avaient été déclarés Patrimoine mondial par l'UNESCO. Je lui ai dis que nous avons été jumelés avec les temples d'Angkor. Il fit :

_ Han ! C'est où ça ?

Je lui dis que c'est au Cambodge. Il fit  :

_ Han ! C'est où çà ?

Je lui dis que c'est sur le Mékong. Il fit :

_ Han ! C'est où çà ?

Pour en revenir à l'alternance, il faut se dire que Jérôme Bougouma a eu une idée géniale avec cette loi qui oblige les partis politiques à faire une déclaration d'appartenance soit à l'opposition soit à la majorité. Euréka pour Jérôme Bougouma. Maintenant que l'on saura qui est qui, il suffit de s'entendre pour régner à tour de rôle.  5 ans de Kosyam pour l'opposition puis 5 ans de Kosyam pour la majorité. Et pour vraiment faire de l'équité, on octroie également 5 ans aux "un pied dedans, un pied dehors". Finies les chamailleries cycliques et les élections budgétivores. Les compétitions se feront uniquement au sein de chaque mouvance pour désigner un chef de file qui sera d'office Président du Faso. Et c'est pas fini.  Pour renforcer davantage la démocratie on pourrait instituer pour chaque mouvance régnante, une présidence à trois têtes. N'ouvrez pas tant les yeux, c'est un régime politique qui a fait ses preuves jadis au Dahomey, actuel Bénin. Cela s'appelle triumvirat... ou troïka... ou encore praesidium. Si le nom existe, c'est que la chose a existé.

Les élucubrations, c'est pas un comportement, c'est des mots. Ne vous l'ai-je pas dit ?

C'est déjà fini. Pauvre petite page 6 ! On fait comment ? On chauffe la page ? Comme hier ? Vous êtes prêt à en répondre devant "monsieur qui de droit" ? Alors passons des élucus aux élucus.

J'ai lu le tableau récapitulatif du Rapport général annuel d'activités 2012 de l'Autorité supérieure de contrôle d'Etat. Le document  fait ressortir les montants des détournements de fonds, des manquants de caisse, des absences de pièces justificatives de dépenses, et d'autres malversations. Il n'est nulle part question d'un cas de corruption. Y en a-t-il eu dans les rapports précédents ? J'en doute fort. La lutte contre la corruption est pourtant une des missions de l'ASCE.

La corruption étant par nature cachée, secrète, disons pratiquée  "sous la table", je ne vois pas comment l'ASCE pourrait concrètement déceler des corrompus sans user du délit d'apparence. Et sans porter atteinte à la sacro sainte présomption d'innocence si chère aux défenseurs des Droits de l'homme. Il en est de même du REN-LAC qui publie régulièrement un rapport annuel. Mais là aussi, la structure désigne des services et dénonce des pratiques mais ne donne pas de noms de personnes. Comme l'ASCE, le REN-LAC ne peut pas non plus identifier et publier des auteurs de délit de corruption avec des preuves incontestables. Il risquerait de tomber dans la diffamation.

Dans la lutte contre la corruption, il y a une organisation dont la composition  est pour le moins curieuse. C'est le Mouvement Burkinabè des Droits de l'Homme et des Peuples. En son sein, et comme son nom l'indique, on trouve des défenseurs des droits de l'homme et des défenseurs des droits des peuples. Il y a comme un brin d'antinomie. Les premiers seraient intraitables sur le respect total de la présomption d'innocence, donc absolument contre le délit d'apparence. Pas vu, pas pris. Les seconds seraient favorables au délit d'apparence estimant qu'il n'y a pas de raison qu'on garde comme un secret  inviolable la source d'un patrimoine honnêtement acquis.

On va boucler. Ce n'est pas de ma faute. C'est la faute à la page 6 qui est vraiment trop petite. Mais n'oubliez pas... Ce soir, à 18 heures, la radio nationale nous offre 2 heures de show avec Soumane Touré. Malcause de malcause, tout est malcause.  Bonne année à tous. Et que le Tout-Puissant nous préserve de cette horrible expression : le pronostique vital. Bonne année encore.

J'ai parlé au début des dernières élucubrations ? Qu'est-ce que vous avez compris. Il s'agit des dernières élucubrations de l'année 2013 voyons. Et mardi prochain, vous aurez les premières élucubrations de l'année 2014 voyons. Puis d'autres élucubrations et encore d'autres élucubrations. Bonne année encore.

 

Charles GUIBO

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