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Procès putsch manqué : « Un test grandeur nature pour la justice burkinabè », selon le MBDHP

Le procès du putsch manqué, qui s’ouvre en principe le 27 février 2018, est un «test grandeur nature» pour la justice, estime le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP). Chrysogone Zougmoré, président du Mouvement, a donné une conférence de presse hier à son siège à Ouagadougou.

 

A l’approche de l’important rendez-vous judiciaire que constitue le jugement des auteurs présumés du coup d’Etat manqué de septembre 2015, de nombreuses organisations qui ont un intérêt particulier à la question sortent du bois pour se prononcer. Le MBDHP, qui rappelle que ce pronunciamiento a fait 14 personnes tuées et de nombreux blessés, a lui aussi voulu marquer le coup à travers cette sortie médiatique. «Au-delà des ayants droit des victimes et des blessés, ce procès interpelle l’ensemble des démocrates, patriotes et révolutionnaires et appelle à la plus grande vigilance. Les vaines agitations et polémiques puériles nées et suscitées ces derniers temps dans certains cercles politiques ne sauraient détourner notre peuple de sa quête de vérité et de justice», a affirmé son président, Chrysogone Zougmoré, dans sa déclaration liminaire.

Considérant que ce procès est un test grandeur nature de crédibilité de la justice burkinabè, le mouvement de protection des droits humains souhaite que le jugement soit conduit avec rigueur et une transparence absolue pour que toute la lumière soit faite et les coupables condamnés. Au nom de cet idéal, les conférenciers du jour rejettent tous « les appels à un compromis judiciaire au nom d’une prétendue réconciliation nationale ».

 

«Les accusés ont plus de moyens que les victimes»

 

Le MBDHP est partie prenante à ce procès et apporte une assistance judiciaire aux victimes. «Nos avocats plaident à titre gracieux. Même les photocopies, qui ont coûté plus de 200 000 F CFA, on a dû les faire nous-mêmes puisque certaines victimes n’ont même pas les moyens d’assurer leurs ordonnances», a indiqué Me Prosper Farama, un des conseils du MBDHP qui devront tenir tête aux bataillons d’avocats engagés par la partie adverse. «Certains accusés ont cinq, six avocats et d’autres viennent de l’étranger. Les victimes n’ont pas les moyens de s’attacher les services d’autant de monde», a déclaré Me Farama, qui fait en outre remarquer que ce sont les accusés qui attirent le plus l’attention médiatique, cela au détriment des victimes : «Les stars, c’est ceux qui ont tué. On parle très peu de ceux qui ont été tués ou qui sont blessés.»

Vu que certains s’interrogent sur la capacité de la justice militaire à donner un verdict indépendant, l’avocat a souligné que, malgré les critiques, cette juridiction d’exception n’est pas la pire des justices au Burkina. L’essentiel pour lui est que la justice militaire soit «en adéquation avec les aspirations du peuple».

 

Hugues Richard Sama

Commentaires   

0 #1 Kanzim 21-02-2018 14:36
L’histoire récente de notre pays a mis en évidence l’innocuité, sinon l’inutilité des pardons exprimés dans la théâtralisation , la foire ou la tromperie. Ce genre de demande de pardon ne profite qu’à celui qui demande, parce qu’ayant lui au moins, la sensation d’un cœur tranquillisé. Par contre celui qui doit pardonner doit trouver la matérialisation de la sincérité dans la demande de pardon, à travers la justice. Parce que la manifestation de la justice est al seule à mettre en évidence la vérité, dont le seul le couplage avec la justice permet la catharsis, cette vidange de sentiments noirs qui purge de et apaise le cœur, le rendant ainsi plus ouvert à l’acceptation. Maintenant quand j’entends des politiciens et des intellectuels en marge de visibilité ; conjecturer sur ce procès, je suis foudroyé d’étonnement et non de colère. D’étonnement parce que je ne pouvais point imaginer que l’on soit aussi incohérent ou malhonnête, pour es lettre à la place de la Justice et de la Victime , et défendre le bourreau par des arguties telle s que nos oreilles ont souffert depuis plus d’un an. C’est ainsi qu’on abusé de la crédulité de SEM Blaise COMPAORE, pour qu’il se prête au ridicule et tragicomique exercice de demande d’un pardon qu’on lui a présenté comme étant à obtenir facilement. La sentence fut douloureuse : le pigeon symbole de paix de tous ceux qui étaient autour de SEM Blaise COMPAORE se sont envolés vers les cieux de l’Amour et de la Paix ; Par contre le pigeon de Blaise tomba à terre, flasque et mou, et d’un mouvement lourd qui laissait sourdre des questions sur le sens d’une telle quasi malédiction. SEM RMC KABORE devrait donc taper du poing sur la table et demander aux thuriféraires du régime de se taire et de laisser la Justice faire son travail. Parce que ce qui fut « chez les peuls » pourrait aussi l’être « chez les mossis ».
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