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Paul Put, c’est notre homme de l’année Spécial

Eu égard à l’environnement avant la CAN 2013, il n’était pas du tout évident pour le Burkina Faso de faire mieux que les années précédentes. Mais l’expédition sud-africaine s’est révélée fructueuse pour Paul Put, qui en tire une juste fierté. Il a marqué la prestation du onze national de son empreinte et peut vraiment s’estimer satisfait du résultat. Pourtant que n’avait-on pas dit de lui au départ après qu’on lui confié les rênes des Etalons ? Malgré des écrits parfois acerbes, le nouveau sélectionneur national est resté imperturbable comme pour dire que c’est sur le terrain qu’il faut le juger. Depuis le 11 février 2013, il a faire taire les langues d’aspic et le voici aujourd’hui auréolé d’une réputation sans tache. C’est donc tout naturellement que nous faisons de lui notre homme de l’année pour le travail accompli en si peu de temps.

 

En 2012, avant même que le onze du Burkina fasse ses malles pour rejoindre Ouagadougou après son élimination dès le premier tour de la 28e édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), il se susurrait que le Belge Paul Put était déjà dans la capitale burkinabè et s’apprêtait à remplacer Paulo Duarte.

Ceux qui sont dans le secret des dieux affirmaient même que l’affaire était  déjà bien ficelée, et on n’attendait plus que la mise en place d’un nouveau bureau fédéral pour officialiser sa nomination. Qui plus est, le fait que Paul Put ne quitte pas d’une semelle Boureima Maiga, un ancien Etalon, ex-sociétaire de Lockeren en Belgique reconverti en agent de joueurs, était pour beaucoup une preuve palpable. Effectivement, après l’élection du colonel Sita Sangaré à la tête de la Fédération burkinabè de football (FBF), tout ce qu’on disait est venu confirmer que Paul Put n’était pas venu en touriste à Ouagadougou.

En mars 2012, il fait la ’’une’’ des différents journaux et c’est alors  que le public sportif le découvre. Les jours suivants, on s’abat sur la tête du technicien belge. La raison, une avalanche de critiques. Eh bien, dans les milieux bien pensants, on estime qu’un entraîneur qui n’a pas une bonne réputation ne mérite pas d’être sur le banc de touche des Etalons. En fait, Paul Put avant son départ de la Belgique pour la Gambie, où il avait entraîné les Scorpions, avait été reconnu coupable d’avoir truqué des matches du championnat belge dans le cadre d’une affaire liée à un investisseur chinois nommé ’’Zheyun Ye’’, qui a éclaté en 2005 et dans laquelle il fait partie des inculpés toujours en attente de jugement.

 

Couvert d’opprobre

 

Lors de sa prise de fonction, il avait livré sa version des faits : ’’Je n’ai pas été suspendu par la FIFA, j’ai une lettre de l’instance du football mondial (NDLR : qui l’atteste). J’ai été suspendu en 2008 pour trois ans en Belgique, mais sans raison. Je l’ai accepté parce que la FIFA a dit que je pouvais continuer à travailler ailleurs qu’en Belgique ’’, nous confiait-il avant son premier match contre le Congo Brazzaville au stade du 4-Août dans le cadre des éliminatoires  de la coupe du monde Brésil 2014. C’est donc couvert d’opprobre que celui dont on raillait la consonance si particulière du patronyme a entamé son aventure burkinabè.

Au temps fort des critiques, la Fédé s’est bien gardée de se mêler des débats, convaincue sans doute qu’on l’attendait elle-même au tournant avec un  entraîneur qui n’était pas au-dessus de tout soupçon telle la femme de César. Si en plus les résultats ne suivaient pas…

Mais au fil des matches, la structure dirigeante et l’employé forment un tandem de choc et multiplient les bons résultats dans les deux tableaux : CAN 2013 et éliminatoires du Mondial 2014.

La conjugaison de leurs efforts se termine par une deuxième place à la CAN 2013. Historique ! Pour Brésil 2014, Paul Put rate de peu la qualification face à l’Algérie dans des conditions dantesques lors du match retour des barrages à Blida. On a vu naître au fil des rencontres une vraie équipe bien organisée, avec des lacunes moins criantes mais aussi et surtout un mental rompu à toute épreuve qui donne souvent l’impression que ces Etalons ont bouffé du lion.

C’est, à coup sûr, la combinaison de plusieurs facteurs où on retrouve l’engagement des autorités, le soutien du public, le management de l’écurie, la détermination des athlètes, mais le mérite revient particulièrement au technicien belge, le chef d’orchestre qui a mis tout cela en musique.

De tous les entraîneurs étrangers qui ont servi au Burkina, il est actuellement le seul à avoir atteint un tel niveau de performance.

Paul Put, qui était à sa première CAN avec une équipe africaine, est aujourd’hui coté et respecté. Ainsi il rabat le caquet à ceux qui pensaient qu’il ne ferait pas mieux que son prédécesseur. ’’A l’œuvre on connaît l’ouvrier ’’. Quel bon proverbe pour son cas. Notre homme de l’année, avant de tenter l’aventure en Afrique, avait entraîné Lockeren et Lierse. Le successeur de Duarte avait joué l’Europa League, des finales de coupes et fait monter deux équipes en première division.

Dans les milieux bien informés, des clubs belges auraient repris contact avec lui. Mais son aventure continue avec le Burkina Faso avec lequel il veut encore aller plus loin. A un journaliste qui lui demandait quand expire son contrat il a répondu ’’qu’aujourd’hui vous êtes Dieu, demain vous êtes une merde!  ’’.

C’est exact ce qu’il a dit, puisque la valse des entraîneurs dépend des résultats et il n’est pas de siège plus éjectable  que le banc de touche. On raconte que durant les quelques années qu’il a passées à l’Olympique de Marseille, Raymond Goëthals la ’’science ’’ n’a jamais voulu prendre une maison, préférant rester à l‘hôtel, car, disait-il, ’’le jour où on me chasse, je n’ai pas besoin de déménager grand-chose. Je fais ma valise et puis… ’’

Lucide donc Paul Put même si avec son nouveau CV, il peut aller voir là où l’herbe est la plus grasse sans attendre qu’on le renvoie pour contre-performance.

En attendant, à 57 ans, il s’est fait un nom en Afrique et tient sûrement à le préserver en 2014 à l’occasion des éliminatoires de la CAN 2015 dont la phase finale aura lieu au Maroc. Pour l’heure, il est depuis le 21 décembre 2013 en Belgique  pour la fête de noël avec sa famille.

Le mercredi  25 décembre dernier, à une certaine heure de la nuit, nous l’avons joint par téléphone pour lui annoncer qu’il est l’homme de l’année de notre journal.

…   ’’ Ah, je vois et je suis content d’être honoré par un journal que je lis quand je ne suis pas en voyage. C’est une bonne nouvelle pour moi et du coup vous me mettez la pression (rires). Cette distinction, je la dédie d’abord à mes joueurs qui ont été excellents en Afrique du Sud. Ce sont des moments qu’on n’oublie pas dans sa carrière d’entraîneur. Il y a eu aussi  notre bon parcours lors des éliminatoires du mondial 2014. J’ai aimé la réaction des joueurs après notre match perdu sur tapis vert contre le Congo. Nous avons cru en nous-mêmes et nous avons travaillé méthodiquement pour remonter la pente. On aurait pu se qualifier si la situation n’était pas tout autre à Blida en Algérie. Cependant, je suis fier de ce que mes poulains ont montré et l’avenir est avec nous.

Ensuite, c’est grâce à la Fédération burkinabè de football, au ministère des Sports et des Loisirs, aux  supporters et  à la population que cet honneur m’a été fait. Enfin, je vais en parler tout à l’heure à ma fille de 12 ans qui est à mes côtés et je suis sûr qu’elle va me faire un petit baiser en présence de sa maman’’ (rires), conclut-il.

C’est un Paul Put  visiblement heureux quand nous le quittons qui nous a informé  qu’il serait à Ouagadougou le 30 décembre 2013. C’est-à-dire depuis hier. Il sera ensuite le 9 janvier prochain à Lagos au Nigeria où il fait partie des nominés des ’’Awards ’’  de la CAF dans la catégorie des meilleurs entraîneurs africains. On espère qu’il en reviendra avec des lauriers.

Après cette cérémonie, il se rendra en Afrique du Sud pour une mission : épauler le coach Brama Traoré pour le championnat d’Afrique des nations (CHAN) des joueurs locaux. La compétition aura lieu du 11 janvier au 1er février 2014. Le Burkina évoluera dans le groupe B avec le Zimbabwe, l’Ouganda et le Maroc.

C’est une politique d’innovation de la Fédération et peut-être qu’avec la présence de Paul Put, l’effet de la CAN 2013  se reproduira.

 

Justin Daboné

 

 

 

CAN 2013 et Mondial 2014

Revivez  le parcours exceptionnel  des Etalons

 

L’année 2013 qui s’achève aura été exceptionnelle pour le football burkinabè à travers sa sélection nationale, les Etalons du Burkina Faso. Mais si la 29e édition de la CAN en Afrique du Sud fut un succès des plus marquants, on n’oubliera pas par contre la déception d’avoir manqué d’un cheveu  la qualification pour le mondial au Brésil en 2014. Toutefois, dans l’ensemble, c’est du bon boulot que les poulains de Paul Put ont réalisé avec à la clé une place de vice-champion d’Afriques. Revivez avec nous leur aventure qui a commencé à Nelspruit, une ville dans l’Est du Transvaal dans la province de Mpumalanga.

 

On pensait, après la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 98, que le onze du Burkina, qui a terminé demi-finaliste sur ses terres, avait amorcé une nouvelle vie, ou pour le moins un nouveau cycle dans le but de voir encore plus haut. Mais l’édition 2000 coorganisée par le Ghana et le Nigeria fut tout autre pour l’équipe qui est retombée dans ses travers.

A Kano au Nigeria où elle était basée, c’est au premier tour qu’elle  a été éliminée de même qu’en 2002 à Ségou au Mali et en 2004 à Tunis en Tunisie. Pour comble d’infortune, les Etalons ne se sont pas qualifiés pour la CAN 2006 en Egypte et celle de 2008 au Ghana.

Deux années de disette, c’en est trop et les choses vont changer avec l’arrivée d’une nouvelle équipe fédérale dont le nouveau patron est Théodore Zambendé Sawadogo, aujourd’hui député à l’Assemblée nationale ; à l’époque, il était le directeur général de la LONAB. Avec lui, on tourne une nouvelle page au niveau de l’encadrement technique des Etalons, qui était généralement confié à des techniciens français.

Cette fois, c’est le dossier d’un entraîneur portugais qui a été retenu ; celui-ci a pour nom Paulo Duarte. Un jeune coach à l’allure d’un dandy et qui n’avait jamais entraîné un club en Afrique à plus forte raison une équipe nationale.

Qualifier les Etalons pour la CAN 2010 en Angola était l’objectif qu’on lui a fixé. Pour un coup d’essai, ce fut un coup de maître,  puisqu’il a réussi sa mission et maintenu le cap pour une deuxième participation consécutive en 2012 au Gabon et en Guinée Equatoriale. Mais à Luanda comme à Malabo, Duarte n’a pu passer le premier tour avec ses poulains. Pourtant, le bilan n’est tout de même pas négatif. De retour de la deuxième ville citée, un changement ayant eu lieu à la Fédération burkinabè de football (FBF) avec l’élection du colonel Sita Sangaré, ce dernier nomme un nouvel entraîneur : Paul Put.

Après René Taelman, le nouveau venu est le deuxième belge à prendre place sur le banc après avoir coaché la sélection gambienne. Mais son arrivée à la tête de l’encadrement technique avait suscité de nombreux débats.

 

Examen réussi contre la Centrafrique

 

Si son prédécesseur était passé par le mode de qualification classique avec des poules pour être à Cabinda et à Malabo, Paul Put, lui, n’avait que deux matches à disputer pour se qualifier à la CAN 2013 en Afrique du Sud.

Contrairement au format habituel, la  Confédération africaine de football (CAF) avait opté pour un système de matches aller-retour à élimination directe.

Les équipes qui avaient participé à la CAN 2012 n’étaient pas concernées par le premier et deuxième tours. C’est au troisième tour qu’elles sont entrées en lice. Le tirage au sort effectué le 5 juillet 2012 à Johannesburg a mis sur la route du onze du Burkina la Centrafrique. Une équipe qui avait éliminé au deuxième tour l’Egypte, le septuple champion d’Afrique.

Tenez-vous bien, les Fauves du Bas Oubangui avaient frappé un grand coup en allant battre à Alexandrie les Pharaons par 3  buts à 2. A Bangui, ils avaient été tenus en échec (1-1) après avoir encore fait souffrir les Egyptiens.

C’est cette équipe-là dont les Etalons devaient  se défaire pour une troisième CAN consécutive. Ce qui fut fait, mais non sans difficulté. En terre centrafricaine, les nôtres étaient tombés au stade Barthélemy-Boganda (1-0) avant de l’emporter au stade du 4-Août par 3 buts à 1. Le fait marquant de cette rencontre, c’est pendant le temps additionnel que l’inévitable Alain Traoré avait délivré  son équipe qui a douté ce jour-là et donné des sueurs froides au public. Si le score était resté 2-1, on n’aurait jamais parlé de CAN 2013 avec le Burkina. C’est donc un premier examen réussi pour le Belge dont les compétences sont l’objet de discussions dans certains milieux.

 

 

Nelspruit soutient  les Etalons

 

La qualification acquise dans la douleur, c’est une autre tâche qui attend les Etalons à la phase finale. Dès lors, les échecs répétés des matches de poules resurgissent et le doute s’installe encore quand ses adversaires du premier tour sont connus : les Chipolopolos de la Zambie, les tenants du titre ; les Super Eagles du Nigeria et les Walyas de l’Ethiopie.

C’est à Nelspruit que le Burkina Faso va évoluer et il est même le premier pays à arriver dans cette province de Mpumalanga. Comme si les habitants de cette ville pressentent quelque chose, ils ressentent de la sympathie pour lui.

Le lundi 21 janvier 2013, au Mbombela stadium, c’est la première sortie du onze national face au Nigeria. C’est un peu David contre Goliath. Comme la chèvre de M. Séguin, les Etalons tiennent tête pendant le premier quart d’heure aux ex-champions d’Afrique. Mais ils finissent par céder aux coups de boutoir d’Emmanuel Chinenye Emenike  à la 22e minute.  C’est le score à la mi-temps. Moumouni Dagano, le capitaine du jour, et ses équipiers ont un but à remonter et il survient au cours des arrêts de jeu (90e +4). L’auteur du but égalisateur est Alain Traoré qui, sur une passe décisive de Pistroipa, bat à bout portant Vincent Enyeama.

Un point pour commencer, c’est rassurant. Quatre jours  après (le 25 janvier 2013), les poulains de Paul Put assoient leur ambition en infligeant un cinglant 4-0 aux  Antilopes Walyas de l’Ethiopie.

Quatre points en deux matches avec une différence de but  positive (4 points + 4), la voie semble dégagée pour le second tour. Elle sera une réalité après le nul obtenu (0-0) contre les Chipolopolos de la Zambie le 29 janvier 2013. Il y a bien longtemps que cela n’est plus arrivé et là, c’est un véritable morceau de bravoure. Ce jour-là, à Ouagadougou comme dans les autres villes du pays, une foule en liesse se répandait dans les rues.

A Nelspruit, on a aussi salué la vaillance du onze du Burkina qui s’est même payé le luxe de terminer à la première place avec 5 points +4.

 

Le sifflet orienté de Slim Jdidi

 

On passe désormais à l’élimination directe aux quarts de finale. Les Eperviers du Togo : ce sont eux qui se dressent sur le chemin des Etalons, lesquels ont fait de Nelspruit une citadelle imprenable. Le coup étant jouable, les Burkinabè se contentent du strict minimum (1-0) dans la première partie des prolongations, un but inscrit sur une tête rageuse de  Pitroipa reprenant un corner.

En demi-finale, c’est un autre voisin de l’Afrique de l’Ouest que les nôtres retrouvent : le Ghana, qui lui avait barré la route du premier tour à Luanda en Angola en 2010. En foot, il arrive que les temps changent et c’est une équipe survoltée et gonflée à bloc qui sort les Black Stars du Ghana aux tirs au but (1-1 ; 3-2). Au cours de cette rencontre, on n’oubliera jamais que l’arbitre tunisien, Slim Jdidi, s’est illustré tristement. Son sifflet était orienté et on se rappelle l’expulsion injuste de Pitroipa, qui avait d’ailleurs été victime de deux irrégularités dans la surface. En plus de cela, il y a eu le but refusé de Prejuce Nacoulma d’un pointu dans une forêt de jambes dans la première partie des prolongations. Malgré le coup de pouce flagrant du directeur du jeu, qui a été par la suite suspendu, la route de Jo’Burg était grandement ouverte.

 

 

Retour triomphal

 

Le dimanche 10 février 2013, à Soccer City, les Etalons retrouvent leurs compagnons des matches de poule, les Super Eagles du Nigeria. Mais ces retrouvailles tournent à l’avantage des Nigérians qui s’imposent par 1 but à 0. C’est vrai que les deux prolongations ont émoussé les joueurs, mais force est de reconnaître qu’ils n’ont pas été en mesure de bousculer leurs adversaires.

Toutefois, ils n’ont pas usurpé leur place de vice-champion d’Afriques, et comme on s’y attendait, les Burkinabè ont célébré le retour triomphal de leurs sportifs le lundi 11 février 2013. De l’aéroport de Ouaga en passant par des artères de la ville, les inconditionnels du onze national ont pu voir et saluer Daouda Diakité, Bakary Koné, Madi Panandétiguiri, Mohamed Koffi, Charles Kaboré,  Djakaridia Koné, Jonathan Pitroipa, Aristide Bancé et autres sur un porte-char arborant fièrement leurs médailles. La communion était totale et le bouquet final, c’est leur décoration au rang d’officiers de l’Ordre national dans la matinée du 12 février 2013 au stade du 4-Août avant d’être reçus en audience à Kosyam le même jour par le président du Faso.

Des souvenirs inoubliables pour une génération de joueurs qui ont porté haut les couleurs nationales et dès qu’on entendra quelque part le nom de Nelspruit, on se rappellera que c’est là-bas que la belle aventure a commencé.

Comme pour confirmer leur statut de vice-champion d’Afriques, les Etalons, qui étaient en difficulté après leur match perdu sur tapis vert contre les Diables Rouges du Congo dans le cadre des éliminatoires de la coupe du monde, avaient lentement mais sûrement refait surface pour terminer à la première place. Il ne restait plus qu’un match décisif contre les Fennecs d’Algérie pour être dans le lot des mondialistes, mais la qualification n’a pu être arrachée à Blida. Si les choses s'étaient bien dessinées à Ouagadougou, peut-être qu’ils auraient encore donné la mesure de leur talent en juin prochain au Brésil.

 

 

Justin Daboné

 

 

Nouvel an

A situation particulière,  vœux particuliers

 

Plus que quelques heures et on basculera dans la nouvelle année, 2014. Pour les uns et les  autres, c’est le moment de prendre des résolutions et de formuler des vœux.  A ce propos, nous avons recueilli ceux des responsables  de certains centres spécialisés  qui se battent au quotidien pour  la réinsertion  et une meilleure prise en charge des personnes  marginalisées.

 

Benjamin Kaboré, secrétaire du centre Delwendé de Tanghin

«La réintégration familiale des pensionnaires»

 

Le centre Delwendé de Tanghin est un centre d’accueil pour personnes accusées de sorcellerie. Il  accueille généralement   des femmes d’âge  avancé,  présentées comme  des mangeuses d’âmes,  exclues de leurs  familles et rejetées par la communauté. Aujourd’hui, le centre compte un peu moins de 400 pensionnaires.  Cette année finissante  a été mi-figue mi-raisin pour le centre qui a enregistré 13 décès, le dernier date seulement du 28 décembre. Par contre,  il est  à noter  avec beaucoup de satisfaction et de soulagement la réintégration de 22 pensionnaires  dans leurs familles d’origine. Ces familles  qui, jadis,  les avaient  méprisées, ostracisées et  chassées  pour pratiques de sorcellerie sont,  aujourd’hui, revenues à de meilleurs sentiments en venant les   chercher  avec beaucoup d’amour  et de fraternité. C’est formidable. Cela a été possible grâce aussi  à l’intervention et à la médiation  de la commission justice et paix. Ces réintégrations sont, à  n'en point douter,  nos plus grandes réussite et fierté au cours de l’année et, assurément, le plus grand bonheur de ces femmes,  car ces réintégrations  sonnent aussi comme une réhabilitation sociale.

Pour l’année  qui va bientôt commencer, notre vœu le plus important est que cette dynamique de réintégration se poursuive afin qu’un plus grand nombre de ces personnes marginalisées  retrouvent leurs familles. C’est vrai qu’ici elles retrouvent un tant  soit peu  de paix, de répit et  de réconfort, mais les pensionnaires  se sentent  beaucoup mieux chez elles,  dans leurs familles d’origine, entourées des leurs.  Pour ce faire,  nous souhaitons que l’Etat s’investisse  davantage et prenne des engagements  pour nous aider dans cette mission.  Optimistes mais réalistes également,  nous savons que toutes les pensionnaires ne rejoindront pas leurs familles. A titre illustratif,  22 d’entre elles sont rentrées mais nous en avons accueilli 8 autres au cours de l’année.  Vous voyez donc   que le combat n’est pas gagné d’avance !  Nous avons encore et plus que jamais  besoin du soutien  de toutes les bonnes volontés pour nourrir, héberger et soigner dans des conditions acceptables nos pensionnaires qui sont aujourd’hui au  nombre de 350.

 

Bertille Pissavy-Yvernault, directrice du Samu Social Burkina Faso

«Une ambulance»


Le Samu Social Burkina Faso est une association reconnue d’utilité publique qui lutte depuis  10 ans contre l’exclusion sociale des enfants et adultes en situation de rue. A travers ses équipes mobiles d’aide (EMA),  à bord de véhicules aménagés (ambulance),   de jour comme de nuit,  et selon un protocole bien établi, l'association  parcourt les différentes artères de la ville, les quartiers et les zones  souvent considérés comme crimogènes, allant à la rencontre de ces enfants pour leur apporter des soins médicaux-psychosociaux. Elle oriente aussi  certains  de ces  enfants vers le centre Renaissance  tous les jours de la semaine,  où le Samu Social  dispose d’un centre d’accueil de jour, d’hébergement temporaire et d’un espace hygiène.

Notre plus  grand vœu  pour l’année 2014  est de remplacer notre  ambulance, notre principal outil de travail, qui est amortie et  qui ne tient plus la route après 10 ans de bons et loyaux services. Cette ambulance est utilisée depuis 10 ans, 7 jours sur 7, pour aller à la rencontre des enfants. Sans ambulance nos actions et interventions seront très limitées.

 

Katrin Fatima Rohde, fondatrice de AMPO

«Rencontrer un Africain avec un grand cœur et un portefeuille ouvert»

 

J’ai quitté mon pays, l’Allemagne, il y a déjà 23 ans  de cela pour m’installer au Burkina Faso où je suis mariée à un Burkinabè depuis maintenant 18 ans.  C’est pendant les premiers jours de mon séjour dans ce beau pays que j’ai constaté les difficultés  et la misère que vivent les enfants de la rue et les orphelins.  Depuis lors,  j’ai décidé de consacrer mes économies et mon cœur à ces enfants pour leur apporter un peu de bonheur et de joie.  C’est ainsi  que  j’ai créé en 1996 l’association Managré Nooma pour la protection des orphelins.

Aujourd’hui,  l’orphelinat compte  120 pensionnaires âgés de 8 à 21  ans, à savoir 60 filles et autant de garçons.  AMPO ne fonctionne que grâce à  mes économies et aux dons des partenaires et amis. Je trouve que cette situation n’est pas normale dans un  pays où la plupart des habitants sont  croyants, sans pour autant toujours faire preuve d’amour du prochain. Les pays  occidentaux dans lesquels je me rends pour collecter des fonds et solliciter leur générosité, bien que loin du Burkina, font  plus preuve de compassion pour ces enfants  que leurs compatriotes. C’est quelquefois révoltant,  car nous trimons tous les jours ici pour offrir aux enfants des  repas, un toit et  leur assurer une scolarité.   Aujourd’hui, grâce à notre détermination et malgré la modicité de nos moyens, nous avons 14 pensionnaires qui ont pu décrocher le baccalauréat  et qui poursuivent leurs  études à  l'université de Ouagadougou. Mieux, parmi eux,  une des pensionnaires a pu obtenir  une bourse pour étudier dans une prestigieuse université en  Tunisie et une autre vient de terminer son stage d’avocat dans un cabinet de la place.  Par ailleurs, il me plaît de vous rappeler que le deuxième meilleur élève au concours d’entrée en sixième dans tous le pays est un pensionnaire du centre.  Il se nomme Hamidou Kaboré. C’est à ce niveau que je trouve de la satisfaction,  la force de continuer l’aventure  et une fierté légitime. Le sentiment  d’avoir contribué à sauver des enfants de la rue et peut-être de la criminalité me comble.  Mon plus grand vœu  pour 2014 est de pouvoir construire un orphelinat avec plus de commodités et une plus grande capacité d’hébergement au profit des enfants. Pour cela, je souhaite la contribution de tous les Burkinabè.  Il faut qu’ils sachent que quelle que soit la modicité de leurs ressources,  leur soutien  nous sera toujours précieux. A défaut,  rencontrer, pour le bonheur de mes "enfants", un Africain avec un grand cœur, plein  aux  as et avec un portefeuille  toujours ouvert.

 

Jean Stéphane Ouédraogo

Alima Koanda

 

 

Sylvestre

Le dernier saint de l’année

 

Le 31 décembre est le dernier jour de l’an. A cette date est célébrée la fête de Saint Sylvestre qui est par conséquent le dernier saint du calendrier grégorien. Qui se cache derrière le personnage dont le prénom se confond le plus souvent au réveillon de fin d’année ? Réponse à travers quelques informations piochées sur Internet.

 

On compte au moins sept saints qui portent le prénom Sylvestre, chez les catholiques comme chez les orthodoxes. Parmi eux, un est bien en vue. Il s’agit de Sylvestre 1er. Silvestre, Sylvestre 1er, ou encore Saint-Sylvestre ; une seule et même personne. Il a été le 33e pape (314-335), pendant le règne de l’empereur Constantin 1er  qui a instauré la tolérance du christianisme au sein de l’Empire romain. Sylvestre est l’un des premiers saints canonisés sans avoir subi le martyre. Il est fêté le 31 décembre, dernier jour de l’année du calendrier grégorien. L’histoire nous apprend que l’autorité de Sylvestre a été éclipsée par celle de Constantin, si fait qu’il n’a pas assisté au synode d’Arles convoqués par l’empereur en 314, ni au concile de Nicée en 325. On retient cependant qu’avec ou sans lui, l’autorité de l’Eglise a été établie sous son pontificat et les premiers monuments chrétiens construits. On peut citer l’église du Saint-Sépulcre à Jérusalem, les basiliques de Saint-Jean-de-Latran et de Saint-Pierre à Rome, les églises des Saints-Apôtres et de Sainte-Sophie à Constantinople. Eusèbe de Césarée et Lactance, deux historiens chrétiens de l’époque romaine, attribuent la conversion de Constantin à une vision qu’il aurait eue avant la bataille du pont Milvius en 312, où il triompha de Maxence. La tradition médiévale qui est véhiculée par la «Légende dorée», elle, en donne une autre interprétation. Il semblerait que l’empereur était couvert d’une lèpre incurable et c’est lorsque Sylvestre l’a baptisé par immersion dans une piscine qu’il guéri de sa maladie. Il aurait alors compris qu’il fallait défendre la foi chrétienne. Dans la donation de Constantin, texte datant du IXe siècle, cet épisode est aussi raconté, attribuant au pape Sylvestre le pouvoir sur l’Occident. On accorde aussi à Sylvestre d’autres miracles. Il aurait ressuscité un taureau et dompté un dragon. Il a été à l’origine inhumé dans la catacombe de Priscille à Rome. En résumé, on peut dire que Saint-Sylvestre est surtout connu pour son combat contre la doctrine d’Arius de Constantinople qui niait la nature divine de Jésus. Ce saint, en dehors de son prénom, a très peu à voir avec la fête du nouvel an en réalité. A en croire certains historiens, il fut choisi uniquement pour son nom de baptême qui évoque la forêt. Cela s’explique par le simple fait que la nature est en effet très importante dans les symboliques et traditions héritées de l’antiquité. Saint-Sylvestre, comme indiqué plus haut, reste connu pour ses constructions de grandes basiliques romaines. Le prénom Sylvestre est aussi lié à des événements, des localités… On peut parler du réveillon de la Saint-Sylvestre qui marque le passage entre la fin et la nouvelle année (31 décembre au 1er janvier). En musique, Saint Sylvestre est un album de chansons de Noël du groupe «Les Innocents». Pour les localités qui portent ce patronyme, on en trouve au Canada, en France ainsi qu’en Suisse. Pêle-mêle nous avons Saint-Sylvestre dans les communes de l’Ardèche, de la Haute-Savoie, de la Haute-Vienne (France)…

 

D. Evariste Ouédraogo

(Sources : Internet)

 

Nous avons approché quelques personnes portant le prénom Sylvestre. Comment leur a été attribué ce nom de baptême ? Font-ils la différence entre leur fête patronale et le réveillon de fin d’année ? En bons croyants, quelles prières adressent-ils généralement à leur saint patron ?

Sylvestre Bassolet : (Direction générale des Douanes)

Son prénom, monsieur Bassolet l’a acquis dès sa naissance le 31 décembre 1958. Les parents, a-t-il affirmé, ne cherchent généralement pas loin. C’est ainsi que son père, en se référant au calendrier, l’a prénommé Sylvestre. Sa mère, elle, a préféré associer le patronyme Désiré. Le jour de sa fête patronale, il rend grâce à Dieu à travers une action de grâce le jour J à la messe où il présente une intention au Seigneur. Il se confie en même temps que sa famille à son saint patron, lui demande d’être bienveillant en l’aidant à persévérer dans les bonnes œuvres, mériter en quelque sorte de porter son prénom. Il ne manque surtout pas de lui demander de lui faire goûter au bonheur s’il existe ici-bas, de vivre avec lui dans la paix. Cette étape passée, Sylvestre Bassolet fait le réveillon à la maison en toute convivialité avec sa famille.

Sylvestre Ouédraogo : (Enseignant-chercheur à l’UO2)

Le prénom lui a été donné par son père sans correspondance avec sa date de naissance qui est février. La Saint-Sylvestre, il la fête généralement en famille et parfois, il voyage avec sa petite famille hors de Ouagadougou. C’est, dit-il, une occasion pour lui d’échanger avec ses enfants. En déplacement assez souvent dans le cadre de son travail, il n’a pas toujours l’opportunité de discuter avec eux en profondeur. Avant, quand il était encore un enfant, confie notre interlocuteur, il était plus question du 31 ou de la fête du 31 que de la Saint-Sylvestre. A son avis, comme certaines fêtes (14 février pour la saint Valentin), le côté commercial a pris le dessus. Pour l’enseignant-chercheur qu’il est, la Saint-Sylvestre est un jour d’introspection pendant lequel il doit faire un bilan de son existence et essayer de voir comment améliorer la situation pour la nouvelle année. Pour cela, il quitte la ville pour avoir la quiétude afin de penser intensément à sa vie. On ne vit que quelques dizaines d’années, avoue-t-il, et on doit apprendre à gérer le temps qui passe.

 

 

Situation nationale

2014, l’année la plus longue

 

Dans quelques heures, les Burkinabè, à l’instar des autres peuples ayant en partage le calendrier grégorien, entreront dans le nouvel an 2014. Une nouvelle tranche de temps pour laquelle chaque individu, chaque société, chaque communauté de Terriens, ira de ses vœux, de ses espérances, de ses aspirations.

Au pays des «hommes intègres», on entamera 2014 la tête déjà à 2015, déterminant rendez-vous de la nation avec elle-même. C’est que  2013 aura porté les germes, ô combien pernicieux, de 2015, année redoutable, dont la gestation tout au long de 2014 s’annonce tumultueuse, convulsive et douloureuse.

En effet, si au plan social et économique, l’année qui s’achève  n’a pas apporté le moindre changement dans cette vie de galérien qui n’en finit pas d’être à nos trousses, dans le domaine de la politique par contre, il y a une évolution, notamment sur l’horizon politique de celui qui a actuellement notre destinée entre les mains. Lentement mais sûrement, le capitaine du navire semble avoir choisi de changer de cap. L’échéance de 2015 ? Repoussée.

D’ailleurs, depuis que le président Compaoré a prêté serment le lundi 20 décembre 2010 au Palais des sports de Ouaga 2000, on se demandait si c’était vraiment son dernier acte républicain d’investiture, comme le prévoit la Constitution dans ses dispositions actuelles. Pour beaucoup de ceux qui ont suivi l’événement, la question ne mérite plus d’être posée. Car dans sa symbolique et dans sa pantomime, confient-ils,  la cérémonie a tourné en requiem pour l’article 37, la disposition constitutionnelle limitant de nombre de mandats présidentiels à deux.

En effet, ce jour-là, celui qui rempilait officiellement pour un second et dernier bail et dans l’ensemble pour une quatrième fois a été installé, certes suivant les canons des usages républicains, mais sur fond de rites traditionnels, pour ne pas dire monarchiques. Les tambourinaires de Koupéla sont entrés en scène et ont célébré l’impétrant à travers un langage tambouriné. Comme on le ferait pour un monarque africain de droit divin.

La messe était-elle pour autant dite pour la clause limitative du nombre de mandats présidentiels ? Depuis, chacun y est allé de ses commentaires et de ses convictions. Des interprétations et des convictions qui ont varié au gré des signaux contradictoires envoyés par le premier concerné par la question de l’article 37.

Mais en 2013, les choses ont commencé à se préciser pour s’accélérer vers la fin de l’année.

Tout est parti avec cette réforme de la loi fondamentale instaurant le bicaméralisme avec le projet de mise en place d’un Sénat. Une remise de l’ouvrage sur le métier puisque cette institution a été supprimée du paysage institutionnel en 2002 pour des raisons économiques et pratiques.

En effet, la conclusion de l’exposé des motifs de la dissolution de la seconde Chambre est sans appel : «Enfin, l’expérience des parlements bicaméraux révèle une lourdeur administrative source de lenteur, en sus des coûts de fonctionnement très élevés pour les fragiles économies de nos Etats.

Dans notre pays, l’option prise de lutter contre la pauvreté commande que nous tenions compte de la question des coûts tout en ne perdant pas de vue la nécessité d’élargir la base du débat démocratique […]».

Mais cette remise au goût du jour de la chambre haute aura un goût de cendre au niveau de l’opposition, d’une partie de la société civile et des confessions religieuses, notamment de la hiérarchie de l’église catholique. Pour cette composante de la vie nationale, le Sénat n’est rien d’autre qu’un cheval de Troie pour atteindre le verrou constitutionnel. Donc une Chambre avec vue sur 2015.

La suite on la connaît : mobilisation sans pareille, en tout cas depuis la fin de la phase éruptive de la mort de Norbert Zongo, des anti-Sénat le 29 juin et le 28 juillet 2013 ; contremarche des pro-Sénat le 6 juillet. La rue s’emballe, rappelant les temps forts des affrontements entre la CFD et l’ARDC au sujet de la conférence nationale souveraine.

Si malgré la démonstration de leur force de mobilisation, les contempteurs de le seconde Chambre ne sont pas parvenu à mettre un terme à l’aventure sénatoriale, force est de constater que le projet avance aujourd’hui à un rythme de sénateur : lent, prudent et mesuré.

Mais en vérité, Sénat ou pas, rien ne semble pouvoir venir à bout des desseins politiques de Blaise Compaoré de faire à nouveau un sort à la clause limitative. Lui qui était passé maître dans l’art de botter en touche à chaque fois qu’on lui posait la question visiblement agaçante sur ses intentions après l’échéance de 2015 a finalement tombé le masque avec la fameuse déclaration de Dori. Interrogé sur la polémique autour de l’article 37 par la presse nationale au lendemain de la célébration du 11-Décembre dernier, le chef de l’Etat a, pour une des rares fois, ouvert son ventre, comme on le dit chez nous : «Nous avons une Constitution dont la référence est le peuple. Ce qui veut dire que si sur une question il n’y a pas de consensus, le peuple sera appelé à dire ce qu’il pense. Le peuple sera consulté s’il y a nécessité».

Même s’il ne nous convie pas explicitement à un référendum, point besoin d’être un de ses visiteurs du soir pour savoir qu'il n’y songe pas moins. Puisque de toute évidence, de consensus il n’en sera point question sur un sujet qui a fini de cristalliser toutes les passions.

A quelque deux ans de cette échéance dont la seule évocation nourrit bien d’appréhensions sur la paix sociale, tout semble indiquer qu’une cinquième candidature de Blaise Compaoré n’est plus qu’une question d’échéance.

Alors, la  question reste maintenant de savoir par quelle  voie ils vont à nouveau violer la pauvre disposition restrictive.

Mais si l’on s’en tient à la déclaration de Dori, ce sera par la procédure référendaire. Toutefois, rien n’interdit, si le Sénat venait à être installé, de privilégier l’option parlementaire.

Certains politologues parlent aussi de l’éventualité d’une Cinquième République et d’autres parient sur un régime parlementaire avec un président élu au suffrage indirect par l’Assemblée nationale et la Chambre haute réunis en congrès. Ce dernier scénario ne vous rappelle rien ? Bien sûr que oui : celui proposé par Salif Diallo dans sa mémorable interview parue dans «L’Observateur Paalga» du 9 juillet 2009 et qui lui vaut jusqu’aujourd’hui disgrâce du grand chef et acrimonie des camarades d’hier.

Quelle que soit l’option retenue, tout va probablement se jouer dans les douze mois qui viennent. Alors, 2014 sera l’année de toutes les manœuvres politiques pour garantir à l’hôte de Kosyam un boulevard nabal qu’il empruntera aussi longtemps que cela  lui plaira.

Ces partisans, qui sont depuis à la besogne, rivalisant de lamentos pour le supplier de renouveler son bail au palais et y demeurer, entreront dans une nouvelle phase de leur stratégie qui consiste à avancer  par petites touches successives.

En effet, le 11 janvier 2014 à Bobo-Dioulasso est prévu le lancement officiel de la pétition pour la révision de l’article 37. Une opération de la FEDAP/BC certes, mais qui n’en demeure pas moins une initiative conçue, élaboré, pesée et soupesée au niveau du saint des  saints.

Du côté des défenseurs du maintien du verrou constitutionnel, l’heure n’est pas à la résignation. Loin de là.  Dans le camp du chef de file de l’opposition (CEFOP), c’est plutôt le conseil de guerre avec la mise en place d’un état-major permanent de crise (EMPC). Au niveau des activistes de la société civile, les cors du rassemblement sont ressortis et attendent de sonner l’«insurrection populaire».

Au regard de tout ce qui se trame de part et d’autre de la ligne de front et de la détermination dont fait montre chaque groupe de protagoniste, on peut affirmer, sans pour autan jouer aux oiseaux de mauvais augure, que la bataille rangée s’annonce féroce et impitoyable. Alors, on ne peut que retenir son souffle et craindre pour la paix sociale.

Au vu de tout cela, le moins qu’on puisse dire, c’est que 2014 sera, chez nous, l’année la plus longue. Comme dans de nombreux pays, va-t-on flirter avec l’abîme ou saura-t-on trouver les ressources nécessaires, comme cela a été le cas jusque-là, pour éviter l’irréparable ?

C’est dans ce climat d’anxiété  et de vive tension à l’issue incertaine que l’on annonce, avec insistance et précision, la création très prochaine d’un nouveau parti dissident du CDP. A l’origine de ce schisme politique sans précédent dans l’histoire du parti au pouvoir, trois des grands brûlés du cinquième congrès du CDP, tenu début mars 2012 : il s’agirait, selon des sources concordantes, de Roch Marc Christian Kaboré, de Salif Diallo et de Simon Compaoré. Ce retour annoncé des «dinosaures» au devant de la scène, s’il venait à être confirmé, constituerait sans nul doute un des grands événements de 2014. Même si on ne peut prévoir actuellement l’ampleur du séisme qu’il provoquera dans le microcosme politique, pour sûr, la donne politique s’en trouvera affectée. Et pas besoin d’être un grand clerc pour savoir que le «trio de naufragés», après une si longue traversée du désert, s’affranchira de l’ombre tutélaire de celui qui l’a livré et abandonné à la curée des militants de la «25e heure», pour faire dans la vulgate du CDP.

Pour autant Roch et Cie vont-ils rejoindre avec armes, bagages et militants, le camp des défenseurs du principe de limitation des mandats ? Une question cruciale qui trouvera, si l’on en croit certaines indiscrétions, réponse dans les semaines à venir.

Mais en tous les cas, l’architecte du projet de modification de l’article 37, son contremaître, Arsène Bongnessan Yé, et l’armée d’ouvriers qui besognent sur le chantier de la révision constitutionnelle seront obligés de revoir leur copie.

Alors au regard des gros nuages noirs qui s’amoncellent à l’horizon de l’année naissante, s’il y a quelque chose qu’on doit ardemment souhaiter à notre pays pour 2014, c’est vraiment la paix sociale. Mais il ne suffira pas de se perdre en incantations et autres prêchi-prêcha pour que la paix soit sauvegardée. Il faut d’abord savoir s’en donner les moyens : se délivrer soi-même du mal. 2014 sera ce que nous voudrons qu’elle soit. Si nos vieux démons accompagnent son déroulement, nous  trinquerons tous.

Mais en attendant, trinquons au nouvel an même s’il s’annonce fou.

 

Alain Saint Robespierre

 

 

 

 

 

Notre annonceur de l'année

Allo ! l'Observateur Paalga, c'est encore l'ONATEL S.A.

 

Le groupe ONATEL S.A. a crevé le plafond des annonces publicitaires dans le journal l'Observateur Paalga, au cours de l'année 2013. Plus de 130 parutions de tous ordres et tous espaces confondus. Difficile de ne pas le choisir comme notre annonceur de l'année.

 

Il n'y a pas une semaine qui passe sans qu'on voie une annonce de l'ONATEL S.A. dans le journal l'Observateur Paalga. Cette confiance a pris corps depuis bien des années et se consolide au fil du temps. Et quand l'environnement, marqué par la concurence, vient s'y ajouter, c'est  de bonne guerre que l'opérateur global sort le grand jeu. Ainsi, au vu de la masse de publication qu'elle effectue pour toucher sa cible sur l'ensemble de ses produits et des campagnes promotionnelles, la nationale des télécommunications nous a convaincu qu'elle était notre meilleur annonceur pour cette année.

Et si notre "client" utilise tant nos colonnes pour ses publications, c'est parce qu'il en tire en retour de la satisfaction. Son chef de département Communication institutionnelle et des relations publiques, Bouraïma Ouédraogo, explique à ce propos que le choix de l'Obs. comme support de communication pour vehiculer leurs messages n'est pas fortuit. "Notre choix s'appuie sur des réalités objectives en termes d'audience du support; cela est d'autant important dans le domaine du marketing que nous cherchons à toucher le maximum de notre public cible et le cœur de la cible. A ce niveau, nous nous sommes rendu compte que l'audience du journal était très élevé auprès des lecteurs", a-t-il déclaré. M. Ouédraogo se dit également qu'en tant qu'annonceur et cheville ouvrière de tout le volet communication de son entreprise, il ne peut qu'être regardant non seulement sur la ligne éditoriale du journal, mais aussi son sérieux. "Vous savez aussi que les relations que vous entretenez avec un organe de presse peuvent influer sur votre propension à travailler avec lui ou non. En ce sens, que ce soit les relations entre la direction de l'Obs. et celle de l'ONATEL ou encore le service commercial de l'Obs. et le nôtre, il y a toujours eu une souplesse de publication, malgré les contraintes de l'organe de presse et des delais de bouclage", se rejouit le chargé de communication de l'ONATEL. Pour lui, c'est pendant les moments où les délais sont très courts qu'il juge mieux la réalité des relations des deux partenaires.

L'on notera que notre leader des annonces a surtout beaucoup communiqué sur des offres majeures comme la connexion internet 3G sur le réseau Telmob, dont il réclame d'ailleurs la primeur au Burkina. Les publications ont aussi porté sur le produit  Songtaaba qui permet de supporter les coûts de communication de ses proches, le produit Muziki. Le lancement exclusif de Back up telmob n'est pas en reste dans ce planning de communication. C'est une solution qui permet de retrouver l'ensemble de son répertoire en cas de perte de son téléphone portable Telmob. Au cours de l'année 2013, l'opérateur global des télécommunications en Afrique de l'Ouest n'a pas manqué de mettre l'accent sur la promotion du téléphone fixe et de l'Internet. Nous passons sous silence les offres de bonus sur l'achat des unités Telmob et Cash phone qui sont rentrées dans les habitudes des Burkinabè.

Mais si l'annonceur dépense des millions de francs pour occuper les bandeaux à la une du journal, les publications en pleine page, en quadrichromie (couleur) ou en noir et blanc tout au long  de l'année, c'est qu'il y trouve  son compte. A ce propos, l'ONATEL S.A. dit détenir des données qui lui permettent de mesurer l'impact de sa communication. "Certains de nos partenaires nous font savoir que c'est dans l'Obs qu'ils ont vu nos offres ; donc pour nous, cela suppose que le message passe", soutient Bouraïma Ouédraogo. Sa satisfaction ne fait l'ombre d'aucun doute. C'est la raison pour laquelle il souligne que son entreprise va développer davantage en 2014 les relations privilégiées qu'elle entretient avec les populations du Burkina ; bien sûr par le biais de son support favori. Comme perspectives, le groupe ONATEL va accentuer sa communication et ce n'est pas le chef du département communication institutionnelle qui dira le contraire. Autant affirmer donc qu'en 2014, la barre des 150 parutions, tous espaces confondus, pourrait être dépassée, ce qui n'est  pas pour déplaire à l'Observateur Paalga.

 

Kader Traoré

 

Accolades

Mode d’emploi

 

Dans quelques heures, après les douze coups de minuit la population échangera des accolades pour marquer le passage au nouvel an.  D’où nous vient cette tradition d'embrassades le jour de l’an et qui perdure même des jours après ? Le faisons-nous juste par suivisme, par habitude ou est-ce une tradition africaine ? Conseils pratiques avec le concours des sites Wikipédia et  Wikihow.

Pour la petite histoire, il faut préciser que la date actuelle du 1er janvier du calendrier grégorien n’a pas toujours été le jour de l’An, même pour notre ex-colonisateur, la France. La nouvelle année commence à cette date en vertu de l'Edit de Roussillon du 9 août 1564, promulgué par le Roi Charles IX. Les Français avaient pour habitude d’organiser un banquet ou un repas familial la veille du jour de l’An. Et lorsque minuit sonnait, ils s’embrassaient pour se souhaiter une bonne et heureuse année. Il semblerait qu’à l’origine, à Noël et au nouvel an, pour avoir le bonheur et la longévité l’on s’embrassait sous le gui,  une plante considérée comme les symbolisant. C’est cette tradition qui s’est perpétuée jusqu’à nos jours. Le gui a certes disparu en certains endroits, mais les accolades sont restées. Cette fête du nouvel an et ses accolades furent introduites en Afrique par le colonisateur. Mais selon le dictionnaire français Encarta, les accolades ont toujours existé dans la tradition africaine. Elles servaient à souhaiter la bienvenue,  à encourager une personne qu’on estime ou à montrer de l’affection. Dans certaines régions, lorsque deux personnes en froid faisaient la paix, l’accolade était souvent le moyen utilisé pour montrer qu’on s’était réconcilié. Cependant, vous ferez une accolade à votre amant autrement qu’à votre ami ou à un membre de votre famille.

Si, pour la première catégorie  de personnes, on présume que nous n'aurez pas besoin d'un conseil en voici pour les autres.

 

Faire une accolade à un ami

 

Si votre ami est en train de faire une accolade à quelqu’un d'autre, regardez-le un peu attristé et vous obtiendrez probablement une accolade.

Les filles : fermez les yeux et pensez à combien vous aimez votre ami quand vous lui faites une accolade. Serrez-le aussi fort que vous le pouvez sans l’écraser. Ne tapez pas sur les épaules de la personne que vous embrassez. Certaines filles pensent que vous ne les aimez pas, si vous le faites.

Les garçons : serrez fortement la personne, et tapez-vous tous les deux sur le haut du dos. Si vous avez un moment d'émotion, maintenez l’accolade pendant un bref instant sans vous taper sur le dos.

Faire une accolade à un membre de sa famille

Approchez-vous du membre de votre famille. Evidemment, les sentiments ne seront pas les mêmes que ce que vous ressentez pour un béguin, un amant ou un ami proche (à moins que vous et les membres de votre famille ne soyez aussi des amis). Embrassez-le (la). Continuez à parler tout en le (la) serrant dans vos bras.  L’endroit où vous placez vos mains n'est pas important, car la personne à qui vous allez faire une accolade n’y pensera pas non plus. Appuyez doucement. Vous n'avez pas nécessairement besoin d'avoir un contact fort. Faites glisser vos mains rapidement dans la partie supérieure du dos de l'autre personne. Souriez en même temps que vous le faites.

Conseils qui s'appliquent à tout type d’accolade

Faites une accolade seulement lorsque la personne étend ses bras. Si la personne n'a pas l'air d’être prête à vous faire une accolade, faites alors marche arrière. Soyez accueillant lorsque vous faites une accolade. Si l'un de vous a engagé une accolade, faites que la personne à qui vous la faites se sente en sécurité. Agissez comme si vous étiez les seules personnes qui comptent durant ce moment. Evitez de serrer la personne trop fort. La meilleure façon de juger si on serre trop ou pas assez lors d’une accolade, c'est de laisser toute personne à qui vous faites une accolade indiquer ce qu'elle veut par sa manière  de vous serrer dans ses bras. Si elle est douce, soyez-le également ; si elle aime les accolades fortes et serre fermement, faites-en de même. Maintenez l'accolade pendant un moment avant de relâcher. Une accolade est un puissant moyen de dire que vous vous souciez de l’autre, ainsi il se sentira bien. Mettre fin à l'accolade trop tôt peut vous faire sentir tous deux maladroits. Savoir quand donner une longue accolade affectueuse, surtout si la personne se sent triste. Si vous vous sentez à l'aise, continuez et serrez-la jusqu'au moment où elle tentera de s'écarter.

 

M.S.

 

 

 

 

 

 

 

 

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