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Troubles du sommeil : Les 10 commandements pour un bon dodo

Le troisième vendredi du mois de mars, est célébrée la Journée internationale du sommeil. A cette occasion, la Société de neurologie du Burkina (SONEB) a organisé une semaine de sensibilisation aux troubles du sommeil, encore méconnus au Burkina. Pourtant, nombreux sont ceux qui se plaignent de ne pouvoir dormir la nuit, de dormir beaucoup ou d’être agités pendant le sommeil, sans pour autant chercher à en parler à un médecin. L’ensemble de ces troubles et les facteurs y associés ont fait l’objet d’un dépistage le jeudi 15 mars à l’Office de santé des travailleurs (OST) par la SONEB, qui a, par ailleurs, donné 10 règles à observer pour bien dormir.  

 

Secrétaire de rédaction à votre journal, L’Observateur paalga, Hamidou Ouédraogo, depuis 3 ans, ne peut trouver le sommeil avant 2h du matin et cela, même quand il est en congé. Chose qu’il a trouvée anormale, ce qui l’a amené à se présenter le 15 mars, tout comme d’autres personnes, à la campagne de dépistage des troubles du sommeil organisée par la Société de neurologie du Burkina (SONEB). «Je trouve que mon horloge biologique est modifiée. Ceux qui connaissent le travail de secrétaire de rédaction savent qu’on sait quand on commence mais pas quand on va finir. Parfois, c’est à minuit ou 1h du matin que je quitte le journal, et le temps d’arriver à la maison, de me doucher et de dîner, c’est vers 2h du matin que je me couche. Et même les jours où je ne travaille pas, il faut que j’atteigne cette heure avant de pouvoir m’endormir. C’est pourquoi je suis venu ce matin me faire dépister. J’ai eu des conseils pour avoir un bon sommeil et on m’a demandé de faire des examens plus approfondis», a confié l’un des SR de l’Obs., l’air satisfait.

Conscient des répercussions d’une mauvaise nuit sur son quotidien, à savoir une humeur de chien, l’irritabilité et les troubles de mémoire, qui jouent forcément sur le rendement professionnel, Hamidou Ouédraogo a invité les agents de santé à accentuer la sensibilisation à la Journée internationale du sommeil, car, a-t-il relevé, au Burkina, c’est très souvent sur des médias internationaux qu’on entend parler de troubles du sommeil,  et la majeure partie de la population ne sait pas que c’est un problème de santé.

 

Un véritable problème de santé publique, dira le Pr Jean Kaboré, médecin neurologue à l’hôpital Yalgado. Cependant, les troubles du sommeil restent mal identifiés, avec moins de 20% des individus correctement diagnostiqués et traités. A en croire les spécialistes, au Burkina Faso, la prise en charge des pathologies du sommeil demeure très embryonnaire par manque de plateau technique et ce, malgré un personnel médical qualifié.

 

                     A mauvaise nuit, humeur de chien

 

Selon le Pr Kaboré, il est difficile de définir le sommeil. C’est un processus qu’on continue d’explorer parce qu’on n’en comprend pas tous les aboutissants. « Nous savons seulement que quand on passe une nuit sans la quantité et la qualité de sommeil nécessaires, on est irritable, moins performant et de mauvaise humeur. Donc le sommeil a une certaine fonction de récupération et de régulation de notre comportement, de notre bien-être», a-t-il indiqué.

On parle de troubles quand le sommeil ne remplit pas toutes ses fonctions du fait de certains événements ou situations. «Le sommeil doit permettre de réparer les états de fatigue de la veille. En principe, quand on a passé une bonne nuit de sommeil, on se réveille bien, dans tous les sens du mot, frais et disposé à affronter la journée », a-t-il souligné.

Les troubles du sommeil regroupent ainsi les événements ou les situations qui n’ont pas permis un bon sommeil : il s’agit, entre autres, du fait de passer tout le temps à se lever, soit pour boire de l’eau ou pour se soulager, de parler pendant son sommeil,  des terreurs nocturnes (notamment chez les enfants, dues à des problèmes éducatifs ou à des troubles psychiques), des cauchemars, des crampes (chez certaines personnes qui sont obligées de se lever la nuit marcher pour se dégourdir les jambes avant de se recoucher), du somnambulisme (qui consiste pour certains, au cours du sommeil, à se lever faire quelque chose puis revenir se coucher sans s’en souvenir le lendemain) ; des anomalies de l’éveil (s’endormir pendant une activité), de grincer les dents, des difficultés respiratoires, des apnées du sommeil (la respiration peut se couper pendant 20 à 30 secondes), du ronflement.

L’ensemble de ces perturbations, si elles durent un mois, doivent faire l’objet de consultation. Foi du Pr Kaboré, en effet, les troubles du sommeil sont à l’origine, entre autres, d’une baisse de performance, de maladies (l’hypertension artérielle) et de morts évitables (par exemple un conducteur qui conduit en dormant). « Tout comme il y a une hygiène générale du corps, il y a une hygiène du sommeil. Pour cela, il faut connaître et appliquer les règles édictées par la Société mondiale du sommeil (voir encadré)», a-t-il conseillé. Et de conclure : bien dormir fait partie de bien vivre.

 

Alima Séogo Koanda

 

Encadré

 

Les 10 commandements de l’hygiène du sommeil

 

 

-         Chez les enfants (de la naissance à 12 ans)

 

1-   Aller au lit à la même heure, de préférence avant 21h00

2-   Avoir un programme de sieste adapté

3-   Etablir une routine régulière pour le coucher

4-   Faire en sorte que la chambre de votre enfant soit propice au sommeil (fraîche, sombre et calme)

5-   Encourager votre enfant à se coucher de façon autonome

6-   Eviter la lumière vive au coucher et pendant la nuit ; et augmenter l’exposition à la lumière le matin

7-   Eviter les repas lourds et les exercices vigoureux autour de l’heure du coucher

8-   Garder tous les appareils électroniques, y compris les téléviseurs, les ordinateurs et les téléphones cellulaires, hors de la chambre à coucher et limiter leur utilisation avant le coucher

9-   Eviter la caféine : cela comprend de nombreuses boissons gazeuses, le café et le thé

10-                     Avoir un planning quotidien régulier, y compris des heures régulières de repas

 

-         Chez les adultes

 

1-   Fixer une heure pour le coucher et pour le réveil

2-   Si vous avez l’habitude de faire des siestes, ne pas dépasser 45 mn de sommeil dans la journée

3-   Eviter la consommation excessive d’alcool 4h avant le coucher et ne pas fumer

4-   Eviter la caféine 6h avant le coucher : cela comprend le café, le thé et de nombreuses boissons gazeuses

5-   Eviter les aliments lourds, épicés ou sucrés 4h avant le coucher. Une petite collation avant le coucher est acceptable

6-   Faire de l’exercice régulièrement, mais pas avant d’aller au lit

7-   Utiliser une literie confortable (à défaut, dormir sur une natte)

8-   Avoir un réglage de la température idéal pour dormir et garder la pièce bien ventilée

9-   Supprimer tout bruit gênant et éliminer autant que possible la lumière (l’idéal, c’est de dormir dans le noir complet. Il a été démontré que, sur le plan biologique, le cerveau sécrète certaines substances qui ne sont pas compatibles avec le sommeil quand il y a une lumière vive)

10-                     Réserver le lit pour le sommeil et l’activité sexuelle. Ne pas utiliser le lit comme bureau, atelier ou autre lieu de loisir (on ne cause pas au lit, on ne met pas de téléviseur dans sa chambre à coucher)

 

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