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Une Lettre pour Laye : Le PAN impose un café au PM

 

Cher Wambi,

 

Comme tu le sais déjà, une quinzaine d’avocats de la défense ont quitté le procès du putsch manqué de septembre 2015 en se déportant. Du coup, au total 12 accusés sont sans conseils. Et comme nous sommes en matière criminelle, la loi interdit de juger un accusé qui n’est pas assisté par un avocat.

 

 

Résultat des courses, Seidou Ouédraogo, le président de la chambre de première instance du tribunal militaire, a été bien obligé de prononcer la suspension de l’audience jusqu’au 9 mai 2018. Cette suspension permettra de faire les diligences nécessaires pour les commissions d’office aux accusés dont les avocats se sont déportés dans le dossier.

 

Depuis le 6 avril, les regards étaient tournés vers le Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Burkina Faso, le détenteur exclusif du pouvoir de faire les commissions d’office. Eh bien, depuis le mercredi 11 avril 2018, Me Mamadou Savadogo a signé un arrêté portant commission d’avocats au profit d’accusés dans le dossier du putsch manqué. Le Bâtonnier a commis 6 avocats, soit un avocat pour 2 accusés. Voici la liste des commissions d’office :

 

Me Bali Bazemo : Abdoul K. Dianda et Eloi Badiel ;

 

Me Idrissa Badini : Ardjouma Kambou et Amadou Ly ;

 

Me Solange G. Zèba : Moussa Nébié, dit Rambo, et Lassina Ouédraogo ;

 

Me Isaac Ndorimana : Gbondjaté Dibloni et Ollo Stanislas Silvère Pooda ;

 

Me Samuel Guitanga : Relwendé Compaoré et Nobila Sawadogo ;

 

Me Arno Sanprebre : Ousséini Faïsal Nanéma et Paul Sawadogo.

 

Cet arrêté a été notifié aux avocats commis d’office à toutes fins utiles avec ampliation au président de la chambre de première instance du tribunal militaire. Le dossier entier de 15 000 pages devrait être rapidement communiqué à ces avocats qui vont se mettre à la tâche pour l’éplucher afin de ne pas faire de la simple figuration à la reprise de l’audience le 9 mai 2018.

 

Toujours dans ce dossier du putsch manqué, cher cousin, je profite t’informer que l’accusé Ousséini Faïçal Nanéma, qui était irrégulièrement absent à l’audience du 30 mars et activement recherché par la gendarmerie, a été finalement retrouvé et que la maréchaussée a exécuté l’ordonnance de prise de corps contre lui. Mais jusqu’à la date d’hier, je n’ai pu obtenir aucune information concernant l’accusé Abdoul Karim Lota Baguian, qui est lui aussi recherché par les gendarmes. Tu te rappelles que lui également était absent à l’audience du 30 mars dernier.

 

 

 

Cher Wambi, hier le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba,  était devant la Représentation nationale, où il a prononcé son Discours sur la situation de la nation (DSN). Il s’agit du troisième exercice du genre auquel se livre l’actuel chef du gouvernement.

 

Mais on aura remarqué que ce dernier discours a été deux fois  plus long que celui prononcé le 14 avril 2017. Au fil de  la lecture de la quatre-vingtaine de pages, la lassitude se lisait sur le visage des députés et du reste de l’assistance. Après près de deux heures d’écoute, il a fallu l’habileté de l’occupant du Perchoir, Alassane Bala Sakandé, pour délivrer les députés de leur supplice. ABS, ainsi qu’on nomme le président de l’Assemblée, a proposé une suspension, le temps d’une pause-café et de distribuer une copie du discours aux élus.  Chose qui semble n’avoir pas été du goût du PM, qui tenait à poursuivre sa lecture jusqu’au point final. Alors que ce dernier faisait de la résistance, des députés ont commencé à se lever de leur siège. D’où cette sentence du président Sakandé : « C'est décidé, c’est la pause-café.» Du café qui a dû avoir un goût amer pour le Premier ministre, s’il  en a pris vraiment.

 

Si la plupart du temps la salle est restée silencieuse au point que  l'exposant demandait, pour  ne pas dire quémandait, de temps à autre des applaudissements pour le gouvernement, les multiples références à l'ancien régime ont néanmoins eu le don de tirer l’Hémicycle de son apathie. Dans son mitraillage en règle contre les gouvernements précédents, chacun en a eu pour sa mauvaise gouvernance.

 

En effet,  le PM est remonté jusqu’aux 37 dernières années pour débusquer les causes de la situation actuelle.

 

Mais, cher cousin, rendons à Paul ce qui est à Paul. Dans le domaine de l’électricité, il a promis zéro délestage dès l’année prochaine. Un engagement qui a fait sourire plus d’un.

 

 

 

A présent, cher Wambi, je t’invite à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’intrigante.

 

 

 

- Chez les Bobo mandarè, le mois d’avril est celui consacré aux grandes funérailles. Des célébrations surtout marquées par des parades de masques à travers différents quartiers traditionnels de la ville de Sya. Un incident survenu la semaine dernière à Kuinima a failli gâcher la fête, n’eût été l’entregent des sages.     

 

En effet, lundi dernier, des masques ont fait irruption au CSPS de Bolomakoté, où ils ont administré au personnel présent de bonnes doses de coups de fouet, perturbant ainsi le bon fonctionnement du centre de santé. Mais grâce à la prompte réaction des gardiens de la tradition et des autorités administratives, la fièvre est retombée et le service a repris au CSPS.   

 

 

 

- L’année scolaire 2017-2018 semble être close pour Fatimata Ouédraogo, élève de la classe de CP1 de l’école primaire de Guinsa, dans la commune rurale de Mané (province du Sanmatenga).

 

En effet selon les informations, la fillette âgée de sept ans a été victime d’un accident le lundi 9 avril 2018 suite à l’effondrement d’une partie du mur des latrines de son école qui a été réalisée en 2015. Selon les indiscrétions, l’accident est survenu lors d’une séance d’apprentissage des élèves à la pratique de l’hygiène. La victime qui était malheureusement au mauvais endroit au mauvais moment s’en est tirée avec une fracture à la jambe et une blessure à la mâchoire. Evacuée au CSPS de Zincko, puis au Centre hospitalier régional de Kaya, elle serait hors de danger. Aux dernières nouvelles, les parents de l’élève ont décidé de recourir aux rebouteurs pour les soins de la fracture de leur rejeton. Dommage qu’une infrastructure réalisée en 2015 s’effondre en 2018, c’est-à-dire en moins de 3 ans de vie.

 

 

 

- La FIFA a dévoilé, hier jeudi 12, son classement mensuel du mois d’avril. Dans cette récente cuvée, les Etalons du Burkina occupent le 9e rang sur le plan africain et le 53e au niveau mondial. Les Aigles de Carthage de la Tunisie sont toujours premier sur le plan africain et 14e sur celui mondial.

 

 

 

- Demain samedi 14 avril, la RTB déroulera son «Tapis rouge» à Juliette Bonkoungou, député CDP. L’émission, qui sera réalisée en direct depuis Koudougou, portera, entre autres, sur la carrière politique de l’ancienne ministre, son rôle dans la tentative de modification de l’article 37, sa fidélité à l’ancien parti au pouvoir, la justice et l’incivisme. Rendez-vous à ne pas manquer à partir de 10 heures.

 

 

 

Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle  n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."

 

 

 

Ainsi va  la vie.

 

Au revoir.

 

 

 

Ton cousin

 Passek Taalé

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