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Grogne des travailleurs de l’Action sociale: Un sit-in pour dire non au plan de Marshall

Le ministre de l’Action sociale, Laurence Ilboudo/Marshal, ainsi que tout le gouvernement sont restés silencieux sur leur plateforme revendicative, qui date de 3 ans, selon le Syndicat des travailleurs de l’Action sociale (SYNTAS). Mécontents de cela, ces agents ont donc décidé de se faire entendre dans la matinée du mercredi 18 avril 2018 en investissant l’immeuble Baoghin pour y observer un sit-in de 4 heures. Une attitude qui n’est pas du goût des membres de certaines associations féminines, qui se sont rendus sur les lieux pour « contre-sitinguer ».

  

 

 « Un sit-in les 18 et 19 avril au ministère de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille ainsi que dans les préfectures, les hauts-commissariats  et le gouvernorat de la région du Centre » : c’est l’annonce qu’ils avaient faite au cours d’une conférence de presse tenue le jeudi 12 avril dernier. Eux, ce sont les travailleurs du ministère de la Femme, de la Solidarité nationale de la Famille réunis au sein du Syndicat national des travailleurs de l’Action sociale (SYNTAS).  Avec le Comité Confédération générale du travail du Burkina(Comité CGT-B),  ils ont mis leur menace à exécution dans la matinée du mercredi 18 avril 2018. Ils étaient un peu plus d’une centaine à avoir répondu à l’appel et ont investi la devanture du ministère de tutelle et ce, durant 4 heures.

« L’objet de notre sit-in, c’est d’exiger la satisfaction de notre plateforme revendicative », nous dira le coordonnateur régional du SYNTAS du Centre, Jean-Baptiste Badolo. Laquelle plateforme, vieille de plus de 2 ans, selon lui, est constituée de 8 points, dont l’adoption d’un statut particulier au profit des personnels du ministère, l’application des conclusions du comité interministériel chargé d’examiner la question de la reconstitution de la carrière du personnel des ex-garderies populaires. Les 8 points qu’ils ont posés ne sont pas difficiles à satisfaire par le gouvernement, selon le coordonnateur régional.  Et de poursuivre : « Les autorités veulent nous faire comprendre qu’il y a des ministères forts et des ministères faibles. Mais nous n’allons pas confondre leur démarche avec les intérêts du syndicat. »

« Ya n yaa boin ? »

 

« Les agents n’ont qu’à faire pardon et laisser la dame faire son travail, ya n yaa boin ? », entend-on dans la conversation de deux dames qui se dirigent vers l’entrée de l’immeuble Baonghin. A peine arrivé à 8h 30 devant le bâtiment qui abrite une partie du ministère de la Solidarité nationale, on remarque deux groupes de personnes : d’une part, le SYNTAS et, d’autre part, des femmes. C’est tout naturellement que les deux dames se dirigent vers leurs « sœurs ». Nous approchant également d’elles pour avoir des informations, on nous a vite répondu par des « On attend, nous aussi, les organisateurs », « On vient d’arriver », « Ah ! On attend de voir ce que le SYNTAS va faire d’abord»,… Ce sont donc des discussions et des concertations entre la cinquantaine de femmes. Après une trentaine de minutes d’attente, une d’entre elles décide de s’entretenir avec nous. « Nous sommes des responsables d’associations, on a entendu dire que les agents du ministère veulent faire une grève de 96 heures Nous, en tant que femmes, nous savons que Madame le ministre a pris fonction il y a quelque temps. Nous demandons aux agents de lui donner un peu de temps pour qu’elle puisse s’organiser et les écouter. Ils n’ont qu’à approcher la dame et avec un dialogue franc, ils vont trouver un terrain d’entente », a expliqué la présidente de l’association Tinbo, Joé Elise Sabou. A la question de savoir comment elles ont appris ce mouvement du syndicat, serait-ce par le ministre, voici sa réponse : « On n’a pas appris cela avec madame. C’est sur les réseaux sociaux qu’on a eu vent de cela ». Ces femmes mobilisées contre le SYNTAS ne sont pas du ministère. Ne se mêlent-elles pas de ce qui ne les concerne pas ? « Non », rétorque Dame Sabou. « Ce mouvement concerne tout le monde. Fermer les bureaux pendant 96 heures, ça paralyse le travail de beaucoup de personnes, même vous (NDLR : parlant du journaliste) », a justifié la dame. La plateforme revendicative du SYNTAS existait depuis 3 ans mais bien avant l’arrivée du ministre Laurence Ilboudo/Marshall, ces femmes ne se sont jamais opposées. La présidente de Tinbo explique leur mouvement par le fait qu’elles ont toujours travaillé avec Dame Ilboudo bien avant qu’elle soit ministre.

9h15. Pendant que nous quittions l’immeuble, les femmes avaient déjà quitté les lieux. On n’a vu aucune de leurs responsables s’entretenir avec le SYNTAS.

 

 

J. Benjamine Kaboré

Bernard Kaboré

(Stagiaire)

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