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4e congrès des pédiatres du Burkina : Diagnostic prénatal du Pr Kam

Demain 3 mai s’ouvre, à l’Hôpital national Blaise Compaoré, sous le thème «Les maladies métaboliques de l’enfant en pédiatrie», le 4e congrès de la Société burkinabè de pédiatrie (SOBUPED).  En avant-goût de cette rencontre de spécialistes, Carnet de santé a rencontré pour vous le Pr Ludovic Kam, président de la SOBUPED. Dans cet entretien, il parle de l’importance de ces journées et de la nécessité pour les autorités d’accorder de l’importance aux recommandations des travaux scientifiques des sociétés savantes, cela pour une meilleure prise en charge des malades. En conformité avec le thème de la rencontre, le pédiatre à la retraite attire également l’attention sur un mal silencieux, très mortel, qu’est le diabète de l’enfant, qui nécessite par ailleurs une prise en charge précoce.

 

Les journées scientifiques de la pédiatrie s’ouvrent demain 3 mai à Ouagadougou. Rappelez le thème et  son importance.

 

C’est un congrès, le 4e du genre, qui se tiendra du 3 au 5 mai prochains au Centre hospitalier universitaire Blaise Compaoré. Le thème de cette rencontre est  «Les maladies métaboliques de l’enfant en pédiatrie». C’est un thème que nous avons jugé utile d’aborder, pour non seulement définir l’ensemble de ces maladies mais aussi donner des informations sur leur contenu, leurs conséquences néfastes que le public et même les agents de santé doivent connaître pour une meilleure prise en charge.

 

Que faut-il entendre par maladies métaboliques de l’enfant ?

 

C’est un ensemble de maladies qui ont une base métabolique, c’est-à-dire l’ensemble des perturbations qui surviennent au sein de l’organisme et qui peuvent être, soit héréditaires, provoquant des mort-nés, soit secondaires, c’est à dire que l’enfant est né en bonne santé apparente mais a contracté ces maladies du fait de son environnement, de certaines habitudes. C’est le cas par exemple du diabète.

 

Y a t-il des cas chez l’enfant au Burkina ?

 

Oui il y a des cas, et le diabète est fréquent. D’autres maladies existent mais parfois on n’y pense pas ou même que, quand on y pense, on est parfois confronté aux difficultés de diagnostic dues au manque de matériel. Dans les pays développés, il y a certains tests rapides qu’on fait pour poser un diagnostic précoce. Il n’y a pas encore ça dans la politique sanitaire du Burkina, mais ça viendra peut-être.

 

Ce sera certainement une des recommandations de vos travaux…

 

Sans doute. Nous allons faire des recommandations. Un constat est que, dans la politique sanitaire du Burkina, il manque, purement et simplement, une coordination entre les décideurs et les praticiens. Notre congrès sera une occasion de plus de les interpeller (les autorités : ndlr), car des observations, des remarques et des recommandations ont déjà été faites en ce sens. Je ne dirai pas que les autorités font la sourde oreille mais, en tout cas, elles ne donnent pas la considération qu’il faut à ces travaux et les moyens qu’il faut aux praticiens. C’est pourquoi on a souvent l’impression que les praticiens baissent les bras. Mais que faire ?

Du côté des parents, en l’absence de la politique du tiers payant au Burkina, ils doivent honorer tous les examens et ordonnances. Eux aussi finissent par baisser les bras et surviennent alors les complications. Vivement donc que l’assurance-maladie universelle que le gouvernement s’attelle à mettre en place soit, très bientôt, une réalité pour soulager les malades.

 

Revenons au diabète de l’enfant. Que doit-on savoir de cette maladie ?

 

Le diabète est communément défini comme l’excès de sucre dans l’organisme. Et cet excès de sucre a des conséquences multiples pour le malade, comme la perte de connaissance, le coma hyper-osmolaire. Et même que dans le traitement on peut basculer en hypoglycémie qui est la diminution extrême du sucre dans le sang, et ça aussi peut conduire à la mort.

Autres complications : le diabète peut attaquer le rein et d’autres organes comme la peau. C’est pourquoi les diabétiques sont beaucoup exposés aux problèmes d’infection. Généralement la maladie est découverte par les manifestations qu’on va voir. Le diabétique, même si c’est un enfant, mange beaucoup, mais maigrit. Il boit beaucoup et urine beaucoup. Ce sont donc des signes qui doivent alerter. Mais d’autres signes peuvent aussi passer inaperçus et ce sont ces derniers qui exposent aux complications. Donc que l’on suspecte un diabète ou pas, il faut que les parents amènent les enfants en consultation. Si le médecin fait le diagnostic, il donne la prise en charge. A ce niveau, il y a un traitement qui, si pris tôt, donne de bons résultats. Dans certains cas particuliers de diabète, si on isole la cause et que l’on traite, on en guérit. Cependant pour beaucoup d’autres, le traitement est à vie. On vie avec son diabète. On équilibre et on surveille.       

 

Un appel à la veille du Congrès ?

 

C’est vrai que c’est une rencontre scientifique mais nous invitons les populations à suivre les recommandations qui en seront issues. Nous allons donner des conseils et montrer les signes qui doivent constituer des motifs de consultation pour le diabète. Plus le diagnostic est précoce, plus la prise en charge est efficace.

Nous appelons les agents de santé à plus d’attention dans leur pratique quotidienne pour que le peu de signes qui rappellent cette pathologie puissent permettre de poser rapidement le diagnostic, prendre une mesure thérapeutique et en limiter les conséquences dramatiques.

Quant aux responsables de la santé, je les exhorte aussi à être plus attentifs à nos recommandations en particulier et en général aux observations que les agents de santé formulent au cours de leurs congrès.

 

Alima Séogo/Koanda

 

 

 

Encadré

 

 

 

Contre la canicule

 

 

 

Boire beaucoup d’eau, la seule prescription qui guérit

 

 

 

Le journaliste qui, en ces temps de forte chaleur, rencontre un pédiatre pétri d’expériences ne peut omettre de lui demander comment se comporter avec les enfants.

 

Volontaire pour aborder le sujet, le Pr Kam dira qu’il n’y a qu’un et un seul conseil : étant donné qu’on ne peut jamais s’adapter à la chaleur, il faut seulement prendre des précautions conservatoires face à celle-ci : la principale, c’est de faire boire à tout moment l’enfant. «Il ne faut pas attendre que l’enfant ait soif avant de lui donner à boire. Présentez-lui toujours de l’eau, s’il n’en a pas envie, il refusera d’en boire», a prescrit le Professeur.

 

Et d’ajouter qu’il faut en faire autant pour les personnes âgées qui restent elles aussi vulnérables. «Mais je n’ai pas dit de boire du tchiapalo (dolo) ou de la bière, simplement de l’eau fraîche, en évitant l’eau glacée, qui n’étanche d’ailleurs pas la soif », a-t-il prévenu sur un ton d’humour, avant de conclure qu’il faut, en plus, avoir une alimentation équilibrée.

 

 

 

ASK

 

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