Grèves agents de l’Economie : Des commerçants appellent à restaurer l’autorité de l’Etat

« Trop, c’est trop ! » ; « C’est nous, commerçants, qui récoltons les pots cassés» ; «Non à l’asphyxie de notre économie » ; « Nous voulons avancer » ; « Oui à une redistribution patriotique des fruits de la croissance » sont, entre autres, les messages qu’on pouvait lire sur les pancartes des manifestants qui ont répondu à l’appel de la Coalition des structures syndicales et associatives des commerçants du Burkina Faso (COSSAC-BF). Las d’observer impuissants les différents mouvements d’humeur (grèves et sit-in) enregistrés depuis belle lurette au ministère de l’Economie et des Finances, ils ont abandonné momentanément leurs commerces en vue de se faire entendre. Les membres de la Coalition, qui jurent par tous les saints n’appartenir à aucun bord (gouvernement et syndicats), veulent attirer l’attention de l’autorité sur la nécessité d’agir afin que cette situation préjudiciable à leurs affaires se décante le plus rapidement possible. « Si  nous sommes sortis, c’est pour dire au gouvernement et aux syndicats de tout faire pour que notre économie ne bascule pas dans le mauvais sens », a fait savoir Ibrahim Ouédraogo, porte-parole du mois de la COSSAC-BF. 

Après avoir marché de la Maison du peuple à l’avenue de l’indépendance en passant par le rond-point des Nations unies, les manifestants, par l’intermédiaire de leur porte-parole, ont remis un plaidoyer à l’intention du Premier ministre, Paul Kaba Thiéba. «Nous demandons aux autorités d’assurer la paix, la sécurité et la continuité des services sur l’ensemble du territoire sans lesquelles il ne saurait y avoir de développement durable; de restaurer l’autorité de l’Etat en faisant respecter les textes en matière de grèves et sit-in ; de poursuivre le dialogue social avec les acteurs concernés pour une sortie de crise et la relance économique ; de mettre en œuvre les conclusions de la conférence des forces vives sur la rationalisation du système de rémunération des agents publics de l’Etat… », a énuméré Ibrahim Ouédraogo.

Un carton vert pour saluer les efforts du gouvernement

Le plaidoyer de la Coalition est également dirigé vers les syndicats. Elle leur a demandé de privilégier le dialogue social au lieu d’opter pour des arrêts de travail qui paralysent l’administration publique. Ibrahim Ouédraogo et ses pairs exhortent les agents de l'Economie et des Finances à être animés d’un esprit patriotique dans leurs revendications en mettant en avant l’intérêt supérieur et non les intérêts corporatistes. « Nous les invitons à ne pas se laisser manipuler par des hommes tapis dans l’ombre, aux intérêts inavoués, et à prendre part à la conférence sur la rémunération des agents publics de l’Etat, un cadre de recherche de solutions », a-t-il ajouté avant de remettre le document à Bamory Ouattara, représentant le chef du gouvernement à cette occasion. Le secrétaire général de la primature, qu’il est, a remercié les commerçants de l’intérêt qu’ils manifestent pour l’apaisement du climat social, la bonne marche de l’économie ainsi que la stabilité des institutions. Il a donné l’assurance que le chef de l’exécutif et son équipe vont examiner «minutieusement» les doléances formulées par la Coalition des structures syndicales et associatives des commerçants du Burkina Faso en vue d’y apporter les réponses qui siéent. Mais, d’ores et déjà, il a indiqué que la conférence sur le système de rémunération des agents publics de l’Etat, qui s’ouvre aujourd’hui même, est un début de recherche de solutions aux multiples préoccupations qui assaillent le pays.

Les membres de la Coalition ont, par ailleurs, remis un carton vert au représentant du Premier ministre pour manifester leur soutien et leurs encouragements au gouvernement qui est resté debout malgré les multiples grèves notées çà et là depuis l’année dernière.      

Aboubacar Dermé