Ordre des architectes du Burkina : Quelques précautions utiles à prendre en début de saison des pluies

Chaque année à la même période, la saison pluvieuse est attendue avec beaucoup d’espoirs ; l’espoir surtout d’une bonne pluviométrie en vue de réaliser une bonne saison agricole et de bonnes récoltes.

Malheureusement, pour nombre de Burkinabè, cette période est également synonyme d’angoisses liées aux risques d’inondation ou à la résistance de leur logement aux intempéries avec leurs corollaires très souvent désagréables pour des maisons mal protégées.

Au nombre de ceux-ci, on pourrait distinguer les infiltrations d’eau en toiture, les remontées d’eau au niveau des fondations par capillarité, les pénétrations d’eau à travers les ouvertures extérieures du fait de l’effet des tempêtes. Ces situations sont sources de nombreux dégâts dans la maison, contribuant fortement à fragiliser les ouvrages et causer des pertes matérielles, parfois même et malheureusement des pertes en vies humaines.

Face à de tels désagréments, il convient, au début de chaque saison des pluies, de prendre quelques précautions en vue, sinon de les éliminer totalement, du moins d’en limiter les effets.

C’est pourquoi l’Ordre des architectes du Burkina (OAB), dans sa mission d’utilité publique voudrait, au moment où s’installe la saison, sensibiliser l’opinion publique burkinabè à quelques règles de précaution minimales à observer.

Les infiltrations par le toit sont généralement causées par la stagnation d’eau en toiture du fait notamment du cumul de dépôts de poussière ou d’objets divers pendant la longue saison sèche, qui peuvent même corroder votre couverture et y créer des trous. Il est donc recommandé de procéder systématiquement au nettoyage des toitures, qu’elles soient plates ou en pente de même que les chéneaux pour faciliter l’écoulement et réduire au minimum le temps de stagnation de l’eau. Il faudra également prendre soin de déboucher les tuyaux d’évacuation des eaux pluviales et les gargouilles s’il en existe.

Il est également important de colmater, avec des matériaux appropriés, tous les trous visibles sur le toit et de veiller à vérifier certaines zones de vulnérabilité telles les jonctions entre les tôles et les murs.

Certains bâtiments sont construits sur des terrains où la nappe phréatique est affleurante ou bien le ruissellement des eaux pluviales très important.  Cela pourrait conduire à des remontées capillaires d’eau dans les maisons contribuant à fragiliser les bâtiments et créant de la moiteur, voir de la moisissure qui peut rendre très désagréable la vie à l’intérieur en plus de contribuer à la destruction de certains biens organiques conservés dans la maison, entraîner des allergies et des problèmes cutanés. Il faudrait, pour en limiter les dégâts, vérifier systématiquement les soubassements des bâtiments et appliquer un enduit de préférence hydrofuge sur les parties altérées tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Vous pouvez appliquer un mortier de ciment fortement dosé avec un adjuvant comme le SIKALITE, plus couramment utilisé si vos moyens le permettent. Faites effectuer les travaux par un professionnel.

Une vérification des portes et des fenêtres, surtout celles orientées vers l’est et le sud, fortement exposées aux vents de pluies, doit être faite en début de saison en vue de corriger les éventuels défauts constatés. Cela permettra d’amoindrir la pénétration latérale des eaux renforcée par les vents. Nul besoin de rappeler que l’on doit s’assurer avoir fermé toutes les portes et fenêtres avant de sortir pour parer aux cas de pluies surprises. A votre retour, veillez à aérer les pièces pour réduire l’humidité intérieure. Si vous aimez l’encens, mettez-en pour parfumer votre habitat et chasser l’odeur d’humidité.  Bien sûr un encensoir électrique est recommandé pour ne pas s’exposer aux risques d’incendie.

Si vos portes en bois grincent, appliquer de la graisse ou de l’huile adaptée. Evitez de les raboter si elles coincent. En effet l’humidité peut entraîner sur certains bois un gonflement mais ceux-ci reprennent leur forme une fois la saison pluvieuse passée.

Par notre comportement, nous contribuons à obstruer les chemins naturels des eaux pluviales ou les canaux d’évacuation. On constate en effet que les caniveaux sont très souvent utilisés comme poubelles où les riverains déversent leurs ordures ménagères espérant que celles-ci seront emportées par les eaux de pluie une fois la saison installée. Malheureusement, par cette attitude, nous contribuons à semer les germes des inondations généralement causes de plusieurs dégâts matériels,  de nombreuses maladies et de pertes en vies humaines.

Il est capital que chacun de nous observe une veille citoyenne en toute saison sur l’entretien de ces ouvrages.

En début de saison pluvieuse, plutôt que d’attendre l’éventuel passage des agents municipaux pour le curage des caniveaux, il serait judicieux pour chacun de nous de veiller à vider les détritus que nous avons contribué à entasser au fond de ces ouvrages devant notre porte. Nettoyez et évitez les dépôts permanents d’ordures, les dépôts de pneus usagés et tout élément pouvant être source de nids de moustiques.

Il faudrait par ailleurs, démolir tous les ouvrages anarchiques qui bloqueraient les chemins naturels de l’eau, respecter la délimitation des zones inondables matérialisée par des plots autour des barrages et des canaux principaux.

Malgré toutes les précautions de prévention des inondations qui sont parfois très difficiles à empêcher, en cas de survenance, il est vital d’éviter de céder à la panique. Il faut s’attacher à sauver rapidement ce qui peut l’être à commencer par les occupants de la maison avant de se pencher sur les biens sans se focaliser en priorité sur les gros objets.

Enfin, pour réduire les risques liés aux chutes d’arbres, il est de bon ton de veiller à les élaguer au plus tôt. Les vents souvent violents peuvent déraciner certains arbres ou en casser les branches. Ce qui peut causer des dégâts matériels énormes sur l’habitat, la population et les réseaux divers tels que la Sonabel. Cependant la saison est propice à la plantation d’arbres. Donc songez à en planter dès le début du mois de juin pour favoriser l’enracinement avant la fin de la saison. Cela contribue à améliorer votre environnement immédiat et celui des autres.

Notre comportement occupe une part importante dans la survenue de certaines catastrophes et dans la dégradation de notre espace de vie. Chacun devrait travailler à empêcher la mise  en place des germes qui contribueront à en aggraver les effets. N’oublions surtout pas que notre cadre de vie de demain est la résultante de nos actions d’aujourd’hui. METTONS DONC TOUT EN ŒUVRE POUR LE RENDRE MEILLEURE QUE NOUS  L’AVONS TROUVE.

Une correspondance particulière de l’OAB