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Retrait des enfants vivant en rue : Le SYNTAS s’insurge contre le «plan Marchal»

 

Abus d’autorité, détournement de pouvoir, ce sont, entre autres, les faits que le Syndicat des travailleurs de l’Action sociale (SYNTAS) reproche au ministre de la Femme, Marie Laurence Ilboudo/Marchal. Au cours d’une conférence de presse qu’ils ont animé le lundi 13 août 2018 à Ouagadougou, les représentants de l’organisation syndicale se sont clairement dressés contre ce qu’ils ont appelé « Plan Marchal », en référence à l’opération de retrait des personnes vivant en rue.

 

 

Faceaux hommes de medias, les conférenciers n’y sont pas allés de main morte. L’air consterné, le ton révolté, ils ont saisi cette occasion pour exprimer leur point de vue quant à la gestion du ministère de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille par Marie Laurence Ilboudo/Marchal. « Depuis son arrivée à la tête du département, nous constatons une remise en cause rarement égalée des libertés démocratiques et syndicales. C’est ainsi qu’en lieu et place des réponses à la plateforme revendicative minimale que les travailleurs attendent depuis deux ans, l’autorité a choisi de mater les actions de lutte engagées au sein de l’institution », a déclaré Juste Koumara Logobana, secrétaire général du Syndicat des travailleurs de l’action sociale (SYNTAS), qui a organisé la conférence de presse, de concert avec le Comité de la confédération générale du travail (comité CGT-B).

 

S’ils avaient soutenu, lors de leur dernière sortie qui a eu lieu le 26 juillet 2018, que le ministre s’est lancé dans une offensive qui se traduit, entre autres, par « des lettres d’explication sans fondement, des sanctions arbitraires, des menaces… », ils estiment aujourd’hui que la situation s’est aggravée avec une cascade d’arrêtés de suspension de fonction d’un mois pris à l’encontre de plus de 200 de leurs militants au motif que ces derniers n’ont pas déféré aux réquisitions lors de la grève de 96 heures que le SYNTAS avait observée du 24 au 27 avril 2018. Qualifiant ces réquisitions d’illégales, le SG a aussi affirmé que les sanctions infligées ne respectent pas les dispositions de l’article 161 de la loi 2015-081/CNT portant statut général de la Fonction publique. « En actant de la sorte, le ministre fait non seulement preuve d’abus d’autorité mais également de détournement de pouvoir », a lancé Juste Koumara Logobani.

 

S’il y a un sujet qui a déchaîné les passions lors de cette conférence de presse, c’est bien le lancement le 9 août dernier de l’opération de retrait des personnes vivant en rue. De l’avis du SYNTAS, le « plan Marchal » est de mettre en œuvre cette activité avec des volontaires, preuve que le gouvernement veut faire certaines choses au forceps. S’insurgeant contre cette opération qu’ils ont traitée de spectacle, les membres du syndicat ont énuméré un certain nombre de lacunes. « Les enfants seront conduits au Centre d’accueil de Somgandé où, en fin septembre, on pourra dire qui va repartir en famille, qui ira à l’école et qui devra aller en Centre d’éducation spécialisée car certains sont tellement déstructurés qu’il faudra un travail pour restaurer leur personnalité. Si l’orientation est mal faite tout est fichu », a expliqué Abdoulaye Ouédraogo, secrétaire chargé des questions professionnelles.

 

 

 

Zalissa Soré

 

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