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Session de formation en Egypte : Retour sur un séjour pharaonique

 

Une très belle expérience ! Ainsi pourrait-on résumer mon séjour en Egypte du 21 avril au 10 mai 2018 à l’occasion de la 51e session de formation de jeunes cadres journalistes africains. Un voyage qui m’a permis de découvrir, un tant soit peu, l’ex-protectorat du Royaume-Uni et le 13e pays le plus peuplé au monde (près de 95 millions d’habitants en 2017). Un peuple qui, contrairement aux idées reçues, est plutôt assez chaleureux et accueillant. Cela s’est d’ailleurs vérifié, du quidam désireux de savoir d’où je venais au commerçant exposant ses marchandises en passant par le monsieur rencontré dans les ascenseurs ou au restaurant : ‘’Sudane ? You speak Arabic? Where are you from? ‘’ (Africain? Parles-tu l’arabe? D’où viens-tu ?) entendait-on couramment: “No, I don’t speak Arabic. I speak English or French, I come from Burkina Faso” (Non, je ne parle pas l’arabe, je parle l’anglais ou le français. Je viens du Burkina Faso),disais-jeen guise de réponse. ‘’You are welcome in your second country. We love african people and are very proud of Africa’’ (Soit le bienvenu dans ton second pays. Nous aimons les Africains et sommes très fiers de l’Afrique). Retour sur 21 jours merveilleux au pays des Pharaons, faits de moments de partage de connaissances, de gaieté (sorties détentes, visites de sites touristiques) mais aussi de consternation, comme ce fut le cas le jour du décès de la stagiaire sud-africaine.

 

 

 

 

Vendredi 20 avril 2018, 7h, aéroport international de Ouagadougou. Le temps de deviser avec un confrère rencontré dans le hall et nous voilà remplissant les formalités policières (contrôle de passeport, de bagages, prise d’empreintes digitales, entre autres). Puis me voilà confortablement installé peu après 8h30 dans le Boeing 787, le fameux Dreamliner de la compagnie Ethiopian Airlines. «Il y a avion et avion», me dis-je in petto en rangeant mon bagage à main dans le coffre. Une heure plus tard, le géant oiseau de fer, qui s’est déjà bourré les intestins, ronronne et finit par s’envoler en direction de Niamey. 41 minutes plus tard, autant dire le temps d’un battement de cil, il se pose sur le tarmac de l’aéroport international Diori Hamani, à 11h 40, heure locale. «Les passagers en direction d’Addis-Abeba sont priés de rester dans l’avion afin de faciliter la montée à bord d’autres passagers. Toutefois, ils peuvent se déplacer dans l’avion. Il nous reste une heure de temps avant de voler de nouveau », nous dit-on en substance dans trois langues (arabe, anglais, français). 

 

Le temps de l’escale consommé, le coucou fend de nouveau les airs, direction Addis-Abeba, à 4026 km à vol d’oiseau à parcourir en 4h 41 minutes. Par moments les trous d’air dictent à l’hôtesse de se saisir du combiné téléphonique pour inviter les occupants à attacher leurs ceintures de sécurité, zones de turbulences obligent. Il n’empêche, mon deuxième vol (le premier ayant été en direction du Bénin avec un aéronef plus petit) a été plus rassurant malgré les quelques secousses où la frayeur a été au rendez-vous.  Le taube finit par atterrir à 19h15 dans un vaste domaine avec des bâtiments proportionnels à l’infrastructure. Un monde fou et des compartiments d’attente à perte de vue dans les installations de l’aérodrome. «Où aller dans ce grand centre de transit ?». Je me résous à me lier d’amitié avec des compatriotes dans l’espoir que quelqu’un maîtrise mieux la langue de Shakespeare, l’anglais. Mais nos destinations finales n’étant pas les mêmes, il fallait faire cavalier seul. A la vue d’un policier, je me contente de lâcher ceci : «Bonsoir, Monsieur, je dois continuer en Egypte, mais je ne sais pas où me diriger ». Le jeune homme me regarde d’un air étonné en se demandant certainement d’où venait son vis-à-vis. Comme il hochait la tête de gauche à droite, je compris vite fait qu’il ne savait pas de quoi je parlais. J’articule de nouveau mais cette fois-ci en anglais.  «Good evening sir, I want to continue to Egypt but I don’t know where…»  Il rétorque ‘’Cairo’’, je dis Yes. Il se saisit de mon billet et me pointe du doigt la ‘’Gate 6’’, entendez par là la porte 6. Sur le coup de 22h15, nous voilà embarqués, dans la nuit noire, pour l’ultime trajet. 

 

 

 

Plus d’une heure à poireauter dans l’aéroport

 

 

 

«Veuillez attacher vos ceintures, nous amorçons la descente sur l’aéroport international du Caire. Il est 2h25 minutes heure locale. Nous espérons que vous avez fait un bon voyage et vous souhaitons un bon séjour en Egypte », lance le commandant de bord. Si la joie était au rendez-vous pour être arrivé sain et sauf au pays des Pharaons, elle s’est vite dissipée au moment du contrôle de mon passeport. Après avoir rempli le papillon donnant des renseignements sur mon identité, mon pays d’origine et surtout le temps et le motif de mon séjour, je suis invité à patienter pour la vérification de mon document de voyage comme si les agents de sécurité y avaient décelé quelque chose de suspect. Au même moment, d’autres passagers franchissent haut la main les barrières en moins de trois minutes. Mettant ce temps à profit, je me dirige vers un bureau de change: ‘’I need some egyptian pounds (L.E.) or pound’’ (J’ai besoin de Livres égyptiennes ou de pounds’’), dis-je aux deux messieurs. L’un demande mes euros, pendant que l’autre s’apprête à me ressortir l’équivalent en monnaie locale. A cette période 1 L.E. équivaut à 30 francs CFA.

 

Passé cette étape, me revoilà assis, toujours dans l’attente de mon sauf-conduit. Une vingtaine, une trentaine de minutes s’égrènent, toujours pas de laissez-passer. «Que peuvent-ils bien reprocher à mon document ? N’ai-je pas, jusque-là, effectué le trajet sans accroc ?». Quelques instants plus tard, un Zambien se retrouvant dans la même situation me rejoint. «Au moins, je ne suis plus seul», me suis-je consolé. Celui-ci, après une dizaine de minutes, brise le silence : ‘’What’s the matter with our passports ?’’ (Qu’est-ce qui ne va pas avec nos passeports), s’impatiente-t-il. ‘’Maybe there are some problems? I have been here since forty minutes’’ (Peut-être qu’il y a des problèmes. Je suis là depuis une quarantaine de minutes), me suis-je contenté de répondre. L’homme en costume noir qui était seul à quelques mètres de moi est aussitôt rejoint par trois autres. L’un d’entre eux vêtu en civil est visiblement le responsable de ces agents de sécurité. Ils finissent par s’évaporer dans l’enceinte, car il n’y avait pas de quoi fouetter un chat. C’est à 3h38 minutes heure locale que nous avons finalement été invités à rentrer en possession de nos documents. 

 

Cette équation résolue, il faut trouver une solution à une autre : comment arriver à mon pied-à-terre puisque je n’ai vu personne avec une pancarte où est inscrit mon nom ? Heureusement que les taximètres sont également là pour offrir leurs services. L’adresse de l’hôtel communiquée, le jeune-homme me conduit à Al Forsan Dar Al Mudarrat, moyennant 440,5 L.E. Après de multiples détours dans les rues du Caire, quasi désertes à cette heure, Mohamed, le chauffeur, débouche sur l’avenue Salah Salem, où se trouve l’établissement hôtelier tenu par les forces armées égyptiennes.

 

 

 

«You are welcome in your second country »

 

 

 

Après à peine deux heures de sommeil, je me retrouve, dès 7h, dans une grande salle faisant office de restaurant. ‘’I come from Burkina Faso, I am here for the training given for the Union of African Journalists’’(Je viens du Burkina Faso, je suis là pour la formation donnée par l’Union des journalistes Africains) ai-je fait savoir à l’un des garçons qui était visiblement au courant que l’hôtel avait commencé à recevoir deux jours plus tôt du nouveau monde. ‘’You are welcome in your second country. We love African people and are very proud of Africa. Your colleagues are at the other side. Do you know Bance, the tall man, or Koffi ?’’  répond l’intéressé en me montrant du doigt où je pouvais trouver les autres ‘’appelés’’ de la 51e session de formation des jeunes cadres journalistes africains. Ce bonhomme en pantalon noir, chemise blanche, le nœud papillon en exergue venait de me faire savoir qu’il entend parler du Burkina Faso beaucoup plus à travers ces deux footballeurs (ndlr : Aristide Bancé, Mohamed Koffi).

 

Ce 21 avril est en effet, le jour de l’ouverture de ladite session dans les locaux de la Maison de la radio et de la télévision égyptiennes. Une vingtaine de personnes venant de divers pays : Burundi, Djibouti, Mali, Kenya, Ouganda, Tunisie, Mauritanie, Soudan, Ghana, Nigeria, pour ne citer que ceux-ci, sont déjà sur place. Aussitôt fusent les formules de politesse, «bonne arrivée », «welcome», «marhaba (salut peut aussi s’entendre par bonne arrivée) ce qui reflète une certaine diversité linguistique du groupe (francophone, anglophone et arabophone). Cette barrière linguistique, qui pouvait être un frein au brassage entre les stagiaires, se révèle au contraire un moyen de nous rapprocher au-delà des affinités tout au long du séjour. On y retrouve alors celles ou ceux qui veulent apprendre ou renforcer leurs connaissances dans ces différents systèmes d’expression orale. Chacun y allant par tous les moyens pour se faire comprendre sans se soucier des règles de grammaire et de syntaxe. L’atmosphère aurait été bon enfant durant tous les 21 jours n’eût été le fait que l’apprenante sud-africaine a rendu l’âme après avoir piqué une crise (voir encadré). La promotion porte d’ailleurs son nom : Yahdana Jadoo.

 

La formation elle-même dure une semaine au cours de laquelle une dizaine de thèmes sont discutés : ce sont, par exemple, la question de la zone franche commerciale en Afrique, notamment les exigences d’une réussite, les défis actuels de l’Afrique, la diversification culturelle pour un poids politique en Afrique, l’investissement dans les ressources minières. La rotation du pouvoir et son impact sur le développement humain et l’exploitation économique des ressources africaines n’ont pu être abordés en raison de l’évènement malheureux évoqué plus haut.       

 

Les pyramides de Gizeh

 

 

 

Après cette semaine de cours, la première sortie des stagiaires hors du Caire, c’est pour se rendre à Alexandrie, la seconde ville du pays. Cette cité jouxtant la Méditerranée est très animée, rythmée par les activités des Alexandrins. Le pied-à-terre cette fois est Helnan Palestine Hôtel, un établissement cinq étoiles qui se trouve dans le jardin de Monthaza. Ce site paradisiaque est d’une grande renommée parce qu’il abrite l’ancien et le nouveau palais du roi Farouk. C’est parti pour 48 heures (27 et 28 avril) de visite dudit jardin et de la mythique bibliothèque d’Alexandrie avec sa grande salle de lecture pouvant accueillir plus de 2000 lecteurs par jour. Ce centre contient environ 2,3 millions de documents concernant de multiples domaines (économie, politique, culture, entre autres). Il vous suffit d’avoir également le titre de l’ouvrage que vous cherchez pour le trouver en un seul clic. Il est formellement interdit d’en sortir avec un document, ne serait-ce qu’une seule page. Essayez de le faire et le portique de sécurité fera de vous un suspect sérieux à fouiller plus minutieusement. Dans cette ville, qui a été la capitale de l’Egypte dans l’Antiquité, trône fièrement la Citadelle, une grande bâtisse, sise exactement sur le site qui abritait le Phare d’Alexandrie, jadis l’une des sept merveilles du monde.        

 

De retour au Caire, une autre excursion non moins importante est la sortie sur le plateau de Giza ou Gizeh ; cette partie, à quelques kilomètres au sud de la capitale qui fait la fierté des Cairotes en particulier et des Egyptiens en général. Elle abrite en effet six pyramides, dont les trois plus grandes et le Sphinx. Ce sont les pyramides des pharaons Khéops, Khephren et Mykérinos. Celle de Khéops, appelée la plus grande ou la dernière merveille du monde qui subsiste, culmine à 146, 58 m de haut. Elle est formée d’environ 3 millions de blocs de pierres, chacun pesant 3,5 tonnes. La seconde, celle de Khephren (fils de Khéops), mesure 143,5 m de hauteur. La dernière, celle du petit-fils de Khéops, c’est-à-dire Mykérinos, ne culmine « qu’à » 65 m.

 

Construits pierre par pierre et remblayés au fur et à mesure, ces édifices qui défient le temps sont les palais des souverains des morts. Ils se veulent, selon les pharaons, le symbole le plus fort de l’imagination de l’homme. Au nombre de 43, réparties dans toute l’Egypte, les pyramides célèbrent la plus grande victoire de l’homme sur la mort : l’immortalité. Les pharaons ne sont-ils d’ailleurs pas, après le processus de la momification, déposés dans leurs sarcophages entourés de leurs effets personnels, dans l’hypothèse qu’ils pourraient en avoir besoin le jour où ils se réveilleront ? 

 

 

 

Des momies, parlons-en !

 

 

 

La randonnée au musée égyptien ne saurait non plus passer inaperçue. Cette infrastructure renferme plus de 160 000 objets (statuettes, sarcophages-110 kg d’or massif-, lits, pirogues, chaises, colliers, bracelets, amulettes, les trésors de Toutankhamon, des parasols, un trône, entre autres) qui appartenaient à des figures emblématiques. Dans ses méandres, vous trouverez la salle des momies dont l’accès est payé 150 L.E. Contrairement aux autres sections, les prises de photos y sont strictement interdites. Là sont exposés des corps dont ceux de Ramsès II, qui a régné pendant 66 ans (1279-1213 avant J.-C). Il est mort à 91 ans. Selon les notes qui accompagnent l’exposition, Ramsès II, couché sur le dos, les bras croisés sur la poitrine, a beaucoup souffert de problèmes dentaires, d’une arthrite sévère (ndlr : inflammations aiguës ou chroniques des articulations) et d’artériosclérose (vieillissement des artères et artérioles). Ce qui reste du corps de ce pharaon montre qu’il mesurait à peine 1 m 60 ; la preuve que ce n’était pas des êtres…pharaoniques, c’est-à-dire gigantesques contrairement à ce que je pensais. Mais pour l’époque…Le tour des caissons vitrés vous permet également d’apercevoir une dizaine d’autres momies, dont celles de Mérenptah (4e pharaon de la 19e dynastie et 13e fils de Ramsès II), de Hatshepsout (femme-pharaon, 5e souverain de la 18e dynastie) avec une chevelure abondante, de Thoutmosis II (époux de la reine Hatshepsout), voire d’autres non encore déballées.

 

     

 

Hurghada, l’autre ville à ne pas manquer

 

 

 

A 458 km à l’est du Caire, sur les bords de la mer Rouge, se trouve la ville d’Hurghada. Une ville touristique par excellence, qui qu’elle accueille des Asiatiques, des Américains, des Européens, en somme toute personne ayant les moyens de se dorer la pilule sous le soleil doux avec le temps clément de la station balnéaire. Les 72 heures (4 au 6 mai) au ‘’Sunrise Holidays’’ (où nous avons séjourné)  «à ne rien faire de sérieux» en valait bien la chandelle. Moyennant quelque 300 L.E, vous pourrez sillonner quelques parties de l’étendue d’eau et même descendre en profondeur, avec des équipements adaptés, sous la direction de maîtres dont c’est le gagne-pain. Des descentes que vous n’hésiterez pas à immortaliser. Les soirs y sont également rythmés par des animations, des jeux d’adresse ou des acrobaties à vous couper le souffle.

 

Hélas, comme les bonnes choses ne durent jamais, ce périple pharaonique a pris fin le 10 mai 2018 avec une cérémonie de remise d’attestations.    

 

 

 

Aboubacar Dermé de retour du Caire

 

 

 

Encadré :

 

‘’We lost her’’ (Nous l’avons perdue)

 

 

 

Au 8e étage de la Maison de la radio et de la télévision égyptiennes, dans le Training room no2, l’ambiance est bon enfant comme à l’accoutumée ce mercredi 25 avril. Sous le coup de 10h passées de quelques minutes, alors que l’enseignant qui s’est fait attendre venait de prendre place, la coordonnatrice en chef, Nahla Massoud, entre en trombe. Elle est précédée par deux stagiaires (ghanéenne et sud-soudanaise). Elles rentrent, en effet, d’un même lieu : l’hôpital. C’est là qu’elles avaient accompagné, plus tôt, Yadhana Jadoo. La Sud-Africaine y avait été admise suite à une crise qu’elle avait piquée dès les premières lueurs du jour. Les yeux déjà rougis, les deux apprenantes tentent de regagner leur siège. Nahla, elle, se tient toujours debout. Elle ne sait pas quoi faire et surtout quoi dire. Ses yeux sont embués de larmes. Ses lunettes ne peuvent cacher cela. Elle trouve néanmoins le courage nécessaire pour lâcher ceci, avec un soupir : ‘’We lost her’’ (Nous l’avons perdue). Soupirs dans la salle : What ? (quoi ?), qu’est-ce qui se passe ? Des ‘’Ce n’est pas vrai !’’ fusent dans l’assistance qui venait de recevoir un coup dur. Et pourtant !  La 51e promotion venait de perdre un membre. Du coup, le training room se glace au sens propre comme au sens figuré. Le ronronnement des climatiseurs et le fréon qu’ils distillent se font plus subtilement sentir. A l’extérieur, la grosse pluie qui s’était abattue, la veille, chose assez rare en cette période pour ne pas être soulignée, recommence à tomber. Les participants, qui à chaudes larmes, qui les yeux embués ne peuvent que suspendre les cours et regagner leurs pénates dans un silence de…mort. Celle que tout le monde venait de connaître il y a à peine 4 jours, comme si en venant en Egypte elle avait pris un rendez-vous fatal avec la Faucheuse, disparaissait à jamais, laissant ses collègues avec de nombreuses interrogations. ‘’Yadhana, may your soul rest in peace’’ (Yadhana, que ton âme repose en paix).

 

A.D.

 

Encadré :

 

Attaba, le marché populaire

 

 

 

Dans la soirée du 1er mai, sous la houlette d’un connaisseur de la ville, qui a également l’avantage de se débrouiller en français, quelques membres du pool francophone embarquent, pour la première fois pour certains, dans un métro vers Attaba. Le nom de cette station est assimilé à un marché populaire situé à 10 km de notre pied-à-terre. 10 km que le train souterrain avale en 12 minutes, malgré les quatre autres arrêts avant d’y arriver. Et à quel prix ? 4 L.E.  l’aller-retour, s’il vous plaît ! (Ce tarif y correspondait d’ailleurs à celui d’un litre d’essence, avant les récentes augmentations). C’est tout dire de l’élan qu’il prend lorsqu’il quitte un point pour l’autre dans un bruit assourdissant. Un dérèglement que notre guide fait vite de relever, car ce ne serait pas tous les véhicules qui ronronnent de la sorte. Après être sorti du trou, Eslam Mostapha Hanafy nous dit ceci : «On doit rester groupé, faites attention à vos portemonnaies. Si vous voulez acheter quelque chose, faites-moi signe, on va faire vite, le marché  ferme à 10h (22h)». Des consignes reçues 5/5 par l’équipe, qui ensuite évolue dans ce dédale, où entre autres produits habituels en ces lieux des parfums, qu’on peut fabriquer soi-même comme les ‘’nez exercés’’ de Grasse, en choisissant personnellement les résines et en les mélangeant. Ce marché est réputé du fait également de la modicité de ses prix : en guise d’exemple, vous pouvez y acheter un costume à 140 L.E. mais n’exigez pas la ‘’high quality’’ (haute qualité, haut de gamme) qui, elle, peut vous coûter entre 300 et 600 L.E.        

 

A.D.

 

Encadré :

 

 Mohamed Salah, la super star de l’Egypte

 

 

 

Au cours de ce parcours, en ville comme en campagne, au milieu ou au bord des voies, il était loisible de voir des panneaux publicitaires à l’image de la star du football égyptien. Mohamed Salah, puisque c’est de lui qu’il s’agit, y est vénéré comme un Pharaon et avec d’autant de ferveur qu’on était à quelques semaines du Mondial Russie 2018 où l’Egypte et son dieu vivant du football ont finalement fait le parcours qu’on sait (éliminés dès le premier tour). En empruntant les allées, l’attaquant de l’équipe égyptienne vous affiche son sourire non dissimulé, seul ou, le plus souvent, en compagnie de quelques coéquipiers de Liverpool. Il ne serait pas exagéré de dire qu’il est le plus en vue dans ce pays après le Maréchal Abdel Fattah Al-Sissi qui venait d’être réélu président en début avril pour un mandat de quatre ans.

 

A.D. 

 

Encadré :

 

Quelques formules de politesse du français à l’arabe

 

 

 

Bonjour : sabah al kheir

 

Bonsoir : massa al kheir

 

Salut, bienvenu : marhaba

 

Bonne nuit : tabet laïlatoukoum

 

Au revoir : ilal lika’a

 

Comment allez-vous ? : kayfa haloukoum ?

 

Comment vas-tu, ma chérie ? : kayfa hal ya azizati ?

 

Ça va bien : sehati jayidah

 

Enchanté : tacharrafna

 

Merci : choukran

 

Pardon : ouzran

 

 

 

NB : Ces expressions relèvent de l’arabe classique et se distinguent de celles du dialecte égyptien.

A.D.

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