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Grève chauffeurs routiers : Le PM montre les muscles pour que ça roule

 

Des membres de l’Organisation des transporteurs routiers du Faso (OTRAF) et de l’Union des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB) ont été reçus le 28 août 2018 à Ouagadougou par le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba. A la fin des échanges, le PM a décidé de la suspension des activités des deux syndicats. Comme mesure d’urgence, les axes routiers obstrués par les chauffeurs seront dégagés, au besoin par la force, afin de permettre aux camions-citernes des compagnies pétrolières de s’approvisionner à Bingo.

 

 

 

 

Au soir du lundi 27 août 2018, après la médiation conduite par les 3 membres du gouvernement, notamment les ministres des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière, Vincent Dabilgou,  de la Sécurité, Clément Sawadogo, et du Commerce, de l’Artisanat et de l’Industrie, Harouna Kaboré, les médiateurs tout comme l’ensemble des acteurs du transport routiers burkinabè nourrissaient l’espoir que les pourparlers aboutissent et qu’enfin les chauffeurs lèvent le blocus. On se rappelle qu’avant que les protagonistes (l’OTRAF et l’UCRB) se quittent, les ministres avaient obtenu leur promesse de lever le blocus après la signature d’un procès-verbal. Celui-ci, en substance, était revenu sur le respect de la convention collective qui allait permettre l’amélioration des salaires des chauffeurs par le patronat, la création d’une commission qui allait travailler à améliorer la gestion du fret le long des corridors et dans les ports, etc. Les chauffeurs qui manifestaient avaient promis de suspendre le blocus progressivement. Ne leur restait-il pas seulement à joindre l’acte à la parole après la médiation ?

 

 Hier mardi, toute la matinée sur le terrain, les effets de ces longues heures de concertations n’étaient toujours pas perceptibles par les Ouagalais. En effet, dans la ville, le nombre de voitures et de motocyclettes avait drastiquement diminué du fait de la rareté du combustible. Cette situation était donc propice à la spéculation de l’essence et du gasoil par les occasionnels revendeurs. Le prix du litre a ainsi subitement flambé, atteignant à certains endroits 1750 ou 2000 F CFA.

 

C’est finalement dans l’après-midi  du 28 août que les deux syndicats ont été reçus par le chef du gouvernement, Paul Kaba Thiéba.  Chacun de son côté s’est rendu à la primature avec une forte délégation. Chose qui a donné du fil à retordre aux pandores chargés d’assurer la sécurité. Après des tractations, chaque camp  a été contraint  de choisir 8 de ses membres pour se faire représenter dans la salle d’audience de la primature.  Les échanges n’auront duré que 1h. A leur terme, les différentes parties ont annoncé la suspension de leurs activités. « C’est une décision gouvernementale et nous l’acceptons. On ne peut plus se baser sur nos syndicats pour bloquer les routes. Il faut apaiser les cœurs même si on doit reprendre de nouveau. Nous allons faire remonter l’information aux chauffeurs, quitte à ce qu’ils refusent », a indiqué le président national de l’UCRB, Brahima Rabo.

 

Quant au président national de l’OTRAF, Issoufou Maïga, il a précisé qu’il s’en remettait à la décision du gouvernement tout en restant disposé à travailler avec tous les acteurs du transport pour un retour à la normale.

 

 

 

W. Harold Alex Kaboré

 

 

 

Encadré

 

 

 

Extrait de la déclaration du PM, Paul Kaba Thiéba, sur la grève

 

 

Nous avons enregistré depuis 4 jours un mouvement de l’Union des  chauffeurs routiers du Burkina Faso sur l’ensemble des corridors, occasionnant de graves perturbations dans l’approvisionnement de notre pays, notamment en produits pétroliers. Cette situation est de nature à porter de graves préjudices à l’activité économique et sociale et à la sécurité nationale. Face à cette situation, le gouvernement a entrepris des démarches de conciliation entre l’OTRAF et l’UCRB qui ont abouti à la signature d’un procès-verbal d’entente à la date du 27 août 2018. Ce document devait conduire à la levée du blocus sur tous les corridors. En dépit de tous les  efforts du gouvernement, le constat est que la situation est restée bloquée jusqu’au  28 août 2018. Mesurant la gravité de la persistance  sur l’approvisionnement  du pays et la sécurité nationale, le gouvernement  prend  ce jour, 28 août 2018, les mesures suivantes : suspension temporaire de toutes les activités de l’OTRAF et de l’UCRB ;  la mise en œuvre  de mesures immédiates et appropriées pour le retour à l’approvisionnement  régulier du pays sur l’ensemble des corridors. Les ministres concernés ont été instruits de prendre toutes les mesures nécessaires à cet effet.

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