Visite gouverneure générale du Canada : Standing-ovation à l’Assemblée nationale

Dans l’après-midi du 24 octobre 2018, l’Assemblée nationale a reçu la visite d’une importante personnalité : Julie Payette, gouverneure générale du Canada et commandante en chef des forces armées canadiennes. Lorsque le président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, a annoncé cette dame à la tête bien pleine (lire page 8) pour son adresse aux députés, les élus nationaux ont fait une standing-ovation. 

La gouverneure générale a, dans son adresse, demandé aux députés de ne pas perdre de vue les valeurs qui unissent leurs peuples malgré les mutations que connaît le monde. Astronaute, elle a indiqué que dans l’espace on n’arrive pas à voir les frontières ; les hommes partagent tous les mêmes ressources, il est donc nécessaire de travailler ensemble. Avant de poursuivre, elle est revenue sur son échange avec le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré. « J’ai échangé ce matin avec le président Kaboré sur l’évolution du processus démocratique, la coopération aux plans politique et diplomatique, la relance économique, la coopération judiciaire, l’éducation, la valorisation des sciences et de l’innovation, l’inclusion et la diversité, la question du genre et la lutte contre le terrorisme ». Sur le dernier point, elle a salué la résilience du peuple burkinabè, qui est resté debout face aux attaques terroristes.

Pour le Président de l’Assemblée nationale (PAN), la visite de la gouverneure générale du Canada sonne comme un témoignage poignant qui vient briser avec fracas les clichés et autres stéréotypes sur la situation sécuritaire du Burkina Faso. « Ne dit-on pas que c’est dans les épreuves que l’on reconnaît ses vrais amis ? Au nom donc de l’ensemble des députés, je vous adresse mes remerciements pour votre présence effective au sein de notre institution parlementaire ».

Depuis 1962, le Burkina Faso et le Canada entretiennent des relations d’amitié et de coopération diversifiées. Cela, a affirmé l’occupant du perchoir, a rejailli sur la coopération parlementaire entre les deux Etats.  En effet, a-t-il indiqué, l’Assemblée nationale du Burkina Faso bénéficie de l’accompagnement du Canada à travers le projet d’appui à la démocratie au Burkina Faso (PADEB) facilité par le Centre parlementaire canadien. « Nos parlementaires et le personnel administratif ont aussi effectué des voyages d’études dans votre pays pour s’inspirer de vos bonnes pratiques législatives », a-t-il ajouté, avant de déplorer la procédure pour obtenir le visa d’entrée au Canada. « Pour tous les Burkinabè désireux de se rendre dans votre accueillant pays, ce fut au prix d’un véritable parcours du combattant. En effet, malgré l’existence d’une ambassade du Canada à Ouagadougou, il faut se rendre au Sénégal pour obtenir un visa ». Ce fut donc l’occasion pour le PAN de faire un plaidoyer en faveur de la délivrance à Ouagadougou du précieux sésame canadien.

La question du genre étant importante pour l’Assemblée nationale, le Parlement a entrepris de relire son règlement en faveur d’une meilleure représentativité des femmes parlementaires dans les instances de décision.  A cet effet, il sera organisé très prochainement un forum national sur l’autonomisation des femmes. Cette rencontre permettra aussi de réfléchir à la création de sièges parlementaires dédiés aux femmes. Des ambitions, a indiqué le PAN, qui nécessitent d’importantes ressources dont la mobilisation n’est pas toujours évidente.

Avant que l’hôte ne parte, Bala Sakandé lui a demandé d’avoir une pensée pour les jeunes et les femmes sans emploi de retour chez elle.

Akodia Ezékiel Ada