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Sécurité routière : Traque nocturne des usagers hors-la-loi

 

Motocyclistes et automobilistes sans phare ou sans immatriculation, conducteurs de tricycles en circulation aux heures non réglementaires… A certains carrefours de Ouagadougou, difficile était-il d’échapper à une opération de contrôle inopiné organisée par l’Office national  de sécurité routière (ONASER) dans la nuit du 21 au 22 novembre 2018. L’opération se déroule entre 19 heures et minuit à 23 carrefours. Des dizaines d’agents des polices nationale et municipale ont été déployés. Aux côtés d’une équipe du ministère des Transports, la presse y a  été associée pour être témoin de la première nuit de la sortie. En 5 heures, plus de 700 engins au total ont été saisis et conduits en fourrière. Retour sur cette nuit de traque des usagers inciviques.

 

 

 

 

20 heures. Devant le bâtiment administratif qui abrite le ministère des Transports, c’est l’embarquement pour notre tournée nocturne. A bord d’une demi-douzaine de véhicules. Nous faisons équipe avec des agents du ministère des Transports et de ses services techniques dont l’Office national de  sécurité routière (ONASER) et de la Direction générale des transports maritime et terrestre (DGTTM). En quelques virages, la file de véhicules parvient à l’intersection des avenues Charles de Gaulle et Babanguida, l’un des carrefours ciblés pour cette opération  de contrôle d’envergure.  C’est là notre premier arrêt. La circulation n’est pas celle des heures de pointe, qui nécessite parfois l’intervention de la Police municipale ou des Volontaires adjoints de sécurité pour la réglementation, mais dans chaque allée du carrefour est posté au moins un flic qui veille au grain.

 

Aussitôt débarquée, l’équipe se dirige vers un des angles du croisement qui a particulièrement pris l’apparence d’un vaste parking où les motos et les tricycles sont alignés. Leurs propriétaires  ne sont pas loin. Une dizaine de flics veillent là aussi au grain. Ils sont par moments courtisés par certains infortunés qui  négocient un laisser-passer. Mais c’est en vain. La consigne semble bien claire : ne pas laissez-passer les usagers non en règle : ainsi, automobilistes et motocyclistes ne disposant pas d’immatriculation ou d’éclairage, conducteurs de tricycles foulant aux pieds la réglementation de leurs heures de circulation sont particulièrement visés.

 

« Nous sommes passés voir comment ça se passe et vous dire tous nos encouragements. Nous vous demandons par ailleurs de poursuivre dans ce sens, car il y a un double gain dans votre travail en ce sens qu’il contribue à assainir la circulation à travers la saisie des engins sans éclairage et des tricycles en circulation en dehors des heures réglementaires, mais aussi à améliorer la sécurité d’une manière générale en mettant la main sur les engins sans plaques d’immatriculation », a dit le secrétaire général du ministère des Transport, le Dr Zakaria Soré, dans un bref entretien avec les responsables de l’équipe de la police sur ce site. Une heure après le démarrage de l’opération, le Commissaire de police, Ousmane Ouédraogo fait un bilan de ce premier site visité : 30 motos et une dizaine de tricycles saisis. Il donne quelques précisions sur l’opération : «elle a été commandée par le ministère des Transports à travers l’ONASER et consiste en la poursuite et la mise en fourrière d’engins pour cause de trois infractions : le défaut d’éclairage, d’immatriculation et la circulation des tricycles aux heures non réglementaires». Particulièrement concernant les tricycles, l’officier de police informe que le temps légal de leur circulation est de 5 heures du matin à 19 heures. Et ajoute  par ailleurs que cette opération coup de poing est conjointement exécutée par une équipe de la police nationale et une autre de la police municipale à 23 carrefours de la capitale.

 

 

 

Plus de 800 engins saisis

 

 

 

Après ce briefing, embarquement pour un autre site, à proximité de l’hôpital pédiatrique Charles de Gaulle, quelque 5 kilomètres plus loin. Il est 20h 55. Le constat est le même. Plus d’une cinquantaine de hors-la-loi ont eu leurs montures retirées. Les mêmes encouragements sont adressés aux flics avant le cap sur Paspanga, sur l’avenue non loin de la gendarmerie nationale. D’un point de l’opération à un autre, nous constatons une augmentation du nombre des engins mis sur cale. L’équipe de la tournée ne manque pas l’occasion d’adresser des mots de sensibilisation aux infortunés. Des véhicules de la police procèdent à l’enlèvement des motos pour les fourrières. Les tricycles, pour la plupart bourrés de marchandises, y sont conduits par leurs conducteurs. « D’autres (Ndlr : parlant des conducteurs de tricycles) abandonnent leurs engins », nous fait remarquer l’officier Pierre Kaboré, un des responsables du site de Paspanga, avant d’ajouter que si ces derniers ne reviennent pas, un porte-char privé sera utilisé pour les enlever aux frais de leurs conducteurs.

 

Après Paspanga, Tanghin a été la dernière étape de notre randonnée. Il est 21 heures passées d’une vingtaine de minutes. Avant de plier bagages pour le retour, un débriefing : les premiers chiffres de l’opération font état de plus de 200 engins saisis. Cette sortie, qui a connu son acte 2 dans la nuit du 22, s’inscrit dans le déroulement du programme d’activités de la journée nationale de la sensibilisation à la sécurité routière, commémorée chaque 15 novembre. Son objectif est surtout d’amener les usagers de la route au respect des règles élémentaires », a dit le directeur général par intérim de l’ONASER, Jean Pierre Caboré.

 

Au lendemain de cette première sortie, le Commissaire Ousmane Ouédraogo dresse le bilan suivant de l’action coordonnée des polices nationale  et municipale : 62 véhicules, 197 tricycles et 556 motos, soit 815 engins, saisis et mis en fourrière.

 

 

 

Bernard Kaboré

(Stagiaire)

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