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Lutte contre le terrorisme : Roch et les OSC pour une coopération civilo-militaire

 

La troisième session du cadre de concertation et de dialogue entre l’Etat et les Organisations de la société civile (OSC) a pris fin dans l’après-midi du jeudi 27 décembre 2018 à Ouagadougou, sous la présidence de Roch Marc Christian Kaboré, président du Faso. L’une des grandes recommandations de ces deux jours d’échanges est le renforcement de la coopération civilo-militaire.

 

 

Contexte sécuritaire oblige, les organisateurs de la troisième session du cadre de concertation et de dialogue entre l’Etat et les Organisations de la société civile (OSC) ne pouvaient trouver meilleur thème que : « Partenariat Etat/OSC : quels défis pour une lutte efficace contre l’insécurité et le terrorisme ? » 

 

Au cours de ces deux jours d’échanges, les représentants d’OSC venus des quatre coins du pays ont été invités à renforcer la collaboration avec les Forces de défense et de sécurité (OSC). Ce représentant du conseil provincial des OSC du Soum, dont le nom a été tu sciemment, est conscient que pour enrayer le phénomène du terrorisme, la participation de toute la population est nécessaire. Néanmoins, la peur des représailles freine certaines personnes dans leur élan.  « Nous avons participé à beaucoup de rencontres, et il en ressort toujours que les gens craignent pour leur vie. Lors de ces rencontres, les témoignages des uns et des autres nous laissent voir que les personnes qui collaborent avec les FDS à visage découvert ne sont pas protégées. Cette équation doit être résolue afin que les populations aient le courage de collaborer franchement », a-t-il confié. A l’écouter, même les sensibilisations sont difficiles, car l’ennemi avance masqué. « L’asymétrie de la guerre rend compliquée la sensibilisation. Nous ne savons pas qui est qui réellement. C’est donc difficile de sensibiliser à visage découvert. Vous êtes obligés de faire attention à là où vous mettez les pieds », a-t-il déploré.

 

Le 19 avril 2018, au cours d’une réunion de cabinet présidée par le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, il était ressorti que 216 établissements sont fermés au Sahel et au Nord. Aujourd’hui, le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a promis que des dispositions seront prises pour sécuriser les écoles. Quel peut être le rôle des OSC dans ce sens ? « C’est une question un peu difficile pour nous. Elle est purement militaire à mon avis. Pour ce qui est de cette question, nous allons laisser les FDS peaufiner leur stratégie », a-t-il répondu.

 

Depuis un certain temps, la région de l’Est est devenue la cible privilégiée des terroristes. Ce qui a amené FDS et OSC à doubler la vigilance. La première action que posera la représentante du conseil régional des OSC de la région de l’Est, c’est de faire le compte rendu de la rencontre à la base. Après cela, elle fera ce qu’elle a toujours fait depuis que sa région est frappée par les fous d’Allah : la sensibilisation. « La sensibilisation portera sur comment prévenir l’extrémisme violent. Et surtout, comment collaborer avec les FDS », a-t-elle fait savoir.

 

Venue de l’Est pour la rencontre, elle a dit être restée sur sa soif, parce qu’aucune garantie ne leur a été donnée pour protéger leur vie pourtant tout le monde parle de collaboration, une chose qui n’est pas souvent sans conséquence. « Nous n’avons eu aucune garantie. Nous sommes restés sur notre soif. On nous demande depuis hier de collaborer, c’est bien. Mais, sans garantie c’est compliqué ».

 

Face à l’équation de l’assurance, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Siméon Sawadogo, n’a pas le cheminement en tête.  « Je n’ai pas de réponse toute faite, à cette question qui est assez importante. Mais les OSC, elles-mêmes, se sont engagées à appuyer l’Etat et l’ensemble de ses structures que constituent les Forces de défense et de sécurité dans le cadre de la lutte contre l’insécurité. Nous comprenons qu’en échangeant avec les FDS, les populations s’exposent aux représailles. Nous en avons déjà connu, mais le gouvernement fait l’effort pour que toutes les composantes de la population participent à la lutte contre l’insécurité et contre le terrorisme. On ne peut pas dire plus, car on ne peut pas vouloir protéger une personne, et dire comment nous allons la protéger. L’asymétrie de la guerre ne nous permet pas cela ».

 

 

 

Akodia Ezékiel Ada

 

 

 

Encadré :

 

Les recommandations de la troisième session

 

1.     Mettre en œuvre les recommandations du forum sur la sécurité ;

 

 

 

2.     Assainir le milieu de la justice et garantir une justice pour tous ;

 

 

 

 

 

3.     Supprimer les directions chargées des organisations de la société civile au sein des partis etformations politiques ;

 

 

 

4.     Appliquer rigoureusement les lois et règlements régissant l’exercice d’activités commerciales auxfonctionnaires ;

 

 

 

 

 

5.     Renforcer la coopération civilo-militaire ;

 

 

 

6.     Repenser le format du cadre de concertation et de dialogue entre l’Etat et les OSC ;

 

 

 

 

 

7.     Renforcer les capacités des structures déconcentrées du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation pour le contrôle de l’accompagnement des OSC ; 

 

 

 

8.     Renforcer la collaboration entre les structures de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme et les OSC par le partage et les échanges d’informations ;

 

 

 

 

Encourager et accélérer le processus de dématérialisation du circuit de la dépense et des recettes

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