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Justice : La grève oubliée des GSP

Cela fait maintenant quatre mois que les agents de la Garde de  sécurité pénitentiaire (GSP) observent une grève illimitée entamée le 22 octobre 2018.

 

 

Si, au départ, cette lutte était pour obtenir une amélioration de leurs conditions de vie et de travail par l’application des décrets devant opérationnaliser les accords conclus avec le gouvernement, aujourd’hui, un autre point s’est ajouté à la plateforme des grévistes : c’est la réintégration de dix de leurs camarades radiés des effectifs de la Fonction publique par décret pris en conseil des ministres le 14 novembre 2018.

 

Ces dix éléments sont ainsi sanctionnés pour avoir désarmé la sécurité de leur ministre de tutelle, René Bagoro. Depuis maintenant quatre mois, les établissements pénitentiaires ne reçoivent plus de détenus, et les GPS ne convoient plus au palais leurs pensionnaires qui doivent être jugés ou entendus par les juges. En clair, plus d’escorte vers les cours et tribunaux ni de réception de détenus dans les maisons d’arrêt et de correction.

 

La conséquence évidente de cette situation est l’impossibilité de tenir les procès et, de fait, depuis quatre mois tous les dossiers sont systématiquement renvoyés. Ce qui fait que, pour une peccadille, tout justiciable peut moisir en détention préventive. Les cas sont légion, mais nous pouvons illustrer la situation avec celui de cet étudiant, dont on a entendu parler, qui, suite à un accident de la circulation, a été déféré à la MACO peu avant le déclenchement de cette grève et depuis,  il y serait parce que ne pouvant être jugé.

 

Ce débrayage commence à affamer des avocats, notamment les plus jeunes, qui vivent davantage des audiences correctionnelles. Au-delà du pain,  cette grève les empêche de se faire la main pour ne pas dire les cordes vocales dans les plaidoiries. C’est sans doute pour cela qu’une conférence de presse animée par les jeunes avocats serait en préparation et devrait se tenir dans les heures ou jours qui suivent. 

 

Il urge que l’Etat trouve une solution définitive à cette situation qui n’a que trop duré. On se demande même, au point où les deux parties en sont, s’il y a encore le dialogue entre elles, car la situation a toutes les caractéristiques d’une grève oubliée, d’une grève dont on ne parle plus, mais aux conséquences catastrophiques sur le plan des droits humains et aussi sur les avoirs des auxiliaires de justice.

 

Rabiatou Congo (Stagiaire)

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