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Maison du Peuple: Cette rue marchande où les affaires ne… marchent pas vraiment

Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) rime avec des activités connexes telles que les rues marchandes. Si de façon générale, l’affluence pour le moment ne satisfait pas tous les exposants, restaurateurs et gérants de maquis,  il y a que ceux qui sont logés à la maison du Peuple en ont gros actuellement sur le cœur. Les raisons, les coupures intempestives d’électricité, l’inconfort des stands qui contraste avec la hausse de leurs prix et surtout l’heure de la fermeture du site. Un malaise que nous avons pu constater le mercredi 27 février 2019 dans cette rue marchande gérée par Apex.

 

 

Quelques minutes après 9 heures, des exposants et quelques visiteurs attendent de franchir le grand portail de la mythique Maison du peuple. Non pas avant de montrer patte blanche. Les festivaliers sont doublement fouillés. Après avoir franchi le portique, ils sont scannés à nouveau à l’aide d’un détecteur de métaux à main.

A l’intérieur de la maison du Peuple, une forêt de stands. Mais ils sont désespérément vides. Les restaurateurs s’activent pour que leurs menus soient disponibles le plus tôt possible au moment de la grande affluence. Une jeune dame, avec une certaine agilité, va de stand en stand et parle tour à tour à leur responsable. Elle se nomme Clarisse Nana et se présente comme artiste chanteuse. A l’occasion du FESPACO, elle est tenancière du restaurant Duonia logé à la maison Peuple. Elle ameute ses collègues pour une réunion d’urgence et de crise.  « Dans peu de temps nous allons tenir une réunion. Il faut venir pour qu’on voit comment nous allons gérer notre situation. Sinon personne ne le fera à notre place », s’est-elle évertuée à expliquer aux uns et aux autres. C’est la fermeture précipitée, à 21h 38, du site dans la nuit du mardi 26 février qui a commandé cette rencontre des restauratrices et gérants de maquis. « Si on a pu prendre les dispositions pour garantir la sécurité des personnes et des biens, je pense que les forces de défense et de sécurité peuvent rester nous accompagner jusqu’à une certaine heure. Nous sommes obligés de fermer parfois à 21h 30 mn ou à 22h », a estimé la promotrice du restaurant Dounia. Visiblement c’est l’heure de la fermeture du site qui ne convient pas aux exposants de la rue marchande. « Tu descends du boulot, le temps de rentrer chez toi et de revenir à la rue marchande, il est déjà 20 heures. C’est pendant qu’on met son poulet ou son poisson au feu qu’on siffle pour la fermeture. C’est au moment où on doit avoir notre ‘’benga‘’ (Ndlr : moment propice pour avoir le marché) que le coup de sifflet retentit », s’est-elle plainte.

Un gérant de bar, Evariste Dabiré, s’offusque du fait que la structure qui gère la rue marchande à la maison du Peuple, Apex, ne respecte pas ce qu’elle a dit lors de l’entretien avec les exposants. « Par surprise, hier nuit alors que l’affluence donnait de l’espoir aux gérants de bars et aux grilleurs, la sécurité déployée sur les lieux a demandé de lever le camp », a-t-il expliqué. 

Dans cette rue marchande, il n’y a pas que les tenanciers de débits de boissons et de restaurants qui se plaignent. Le malaise est presque général. Mathieu Ouédraogo, vendeur de tee-shirts du FESPACO décèle plusieurs manquements dans l’organisation. « Les erreurs d’organisation sont nombreuses. Nous avons par le passé pris des stands à 100 000 ou 150 000 francs CFA. Aujourd’hui c’est passé à 250 000 ou à 300 000 francs alors qu’on n’a même pas de ventilation. Le stand le moins cher est à 200 000 francs alors que le site est poussiéreux du fait qu’il n’y a pas de pavé dans l’enceinte de la maison du Peuple. A 18 heures, nous faisons face aux coupures d’électricité à répétition à chaque cinq minutes. On dirait un feu d’artifice ou un jeux de lumière », a déclaré le commerçant de tee-shirts. Aussi dénonce-t-il le traitement de différence qu’il y a entre eux et les autres exposants au siège du FESPACO et à la place de la Nation. Ils demandent à fermer boutique à minuit comme dans les autres rues marchandes.

Interpelé sur ces plaintes, Patrice Diallo chargé de l’aménagement des aires du FESPACO a été suffisamment clair sur le sujet. « Le FESPACO a la responsabilité des stands  sur l’aire de sa cour et à la place de la Nation. Le coût des stands, 165 000 francs est reparti de la manière suivante : 15 000 francs pour l’assurance et 150 000 francs pour la location. Tout ce qui se déroule à la maison du Peuple ne relève pas de la direction du FESPACO », s’est-il expliqué. Djibril Boundi conseiller technique à Apex, joint au téléphone est étonné.  « Personne ne s’est plainte à notre niveau de la différence de coût », a soutenu M. Boundi. Pour ce qui est de l’heure de la fermeture, ils sont en pourparler avec la sécurité pour voir comment prolonger l’heure de la fermeture.

A l’opposé des exposants de la rue marchande de la maison du Peuple, ceux de la place de la Nation et au siège du FESPACO ne souffrent que du manque d’affluence des clients. Awa Sangaré qui fait des grillades et des fritures au pied de l’immeuble inachevé dans l’enceinte du siège du FESPACO voit d’un bon œil le dispositif sécuritaire déployé.

 

Lévi Constantin Konfé

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