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Marché central de Bobo: Bras de fer entre le maire et le président du comité de gestion

La crise qui couvait au marché central de Bobo-Dioulasso semble avoir atteint son paroxysme. Dans une lettre datée du 15 janvier 2019 et adressée au directeur de la Structure de gestion des marchés (SGM), le président du comité de gestion des marchés structurés, qui est son employeur, lui notifiait son licenciement.  La cérémonie de passation de service prévue le mardi 26 février 2019 n’a finalement pas eu lieu. Et pour cause !

 

 

Le président du comité de gestion des marchés structurés de Bobo-Dioulasso, le Dr Ibraïma Traoré, n’a finalement pas pu procéder à l’installation officielle du directeur par intérim de la SGM. La police municipale, qui avait investi  les lieux, l’en a empêché, obligeant les différentes délégations à  rebrousser chemin sans toutefois comprendre les raisons d’un tel désagrément. Des invités constitués essentiellement de membres du comité avaient été fortement mobilisés pour la circonstance afin d’être témoins d’un évènement majeur : le changement à la tête de la SGM. Mais la  cérémonie de passation de service entre le directeur sortant, Hamadou Barry et Didier Toé, chargé de l’intérim de ladite direction tel que mentionné dans la convocation, n’a pas eu lieu.   Et du coup, la crise qui couvait depuis bien longtemps entre le maire de la commune et le président du comité de gestion des marchés structurés de Bobo-Dioulasso refait de nouveau surface. On se souvient de cet arrêté municipal du 6 février 2018 suspendant le président Ibraïma Traoré de ses fonctions de président du comité de gestion. Cet arrêté signé du maire de la commune a été annulé par le Conseil d’Etat, qui avait été saisi de l’affaire. Le président suspendu a donc été rétabli, de droit, dans ses fonctions.  Mais depuis, on assiste à une sorte de bras de fer entre le maire de la commune et le Dr Ibraïma Traoré dans la gestion des affaires du marché central. Une situation bien embarrassante pour de nombreux commerçants et autres acteurs du monde des affaires de la ville de Sya  qui ne savent véritablement plus à quel saint se vouer. Encore une fois, c’est la nature de la SGM qui pose problème (voir encadré). Et voilà que depuis le mois dernier la crise que traverse cette structure connaît un rebondissement. En effet, dans une lettre datée du 15 janvier 2019 et adressée au directeur de la SGM, le président Ibrahima Traoré lui notifiait son licenciement pour, précise-t-il « votre refus de recevoir notre lettre de demande d’explication écrite ». Dans cette lettre dont une copie nous est parvenue, plusieurs griefs sont faits à Hamidou Barry qui serait, selon plusieurs indiscrétions, le protégé du maire Bourahima Sanou. Il s’agit, entre autres, de la non-information du président du comité de gestion de la SGM (NDLR : Son employeur), de l’existence d’une caisse de menues dépenses, de l’usage de fonds de la SGM à des fins personnelles ayant consisté à émettre un chèque au nom du chargé du protocole de l’édile au profit du maire pour l’organisation d’une manifestation dans son village, d’impayés de près de 30 millions de FCFA dus à une société de gardiennage et ayant entraîné le départ des vigiles du marché, de la signature d’un contrat avec la société de communication ITEL en date du 20 novembre 2017 sans information préalable du président du comité de gestion, du refus de répondre aux convocations et de se présenter devant le  conseil  de discipline. Autant de récriminations faites à Hamadou Barry et qui lui ont valu son licenciement. Le moins que l’on puisse dire est que le  marché central de Bobo connaît aujourd’hui un sérieux problème de management  avec ces nombreuses implications. Pourtant, il existe des textes fixant les modalités de gestion et les prérogatives des différentes structures mises en place à cet effet.  Alors à qui la faute ?

 

                                                                  Jonas Apollinaire Kaboré

 

 

                                                        Encadré

                                                    Nature de la SGM

 

Selon la convention de financement signée le 3 février 1998  entre la commune de Bobo-Dioulasso et l’Agence française de développement (AFD), le principe d’une participation financière directe des commerçants et opérateurs économiques locaux  au projet, sous forme d’un droit au bail, a été retenu. Ainsi, la participation financière des commerçants à la réhabilitation du marché a été assortie de la remise d’un contrat d’occupation du domaine public d’une durée de 25 ans (2001-2026). Comme modalité de gestion du marché,  l’option Etablissement public local de type concessionnaire, (cf. l’article 14 du cahier des charges qui précise que la SGM est seule responsable du fonctionnement du service confié qu’elle gère et exploite à ses risques et périls), ne bénéficiant donc pas de prérogatives de puissance publique ; mais doté de l’autonomie financière, de la personnalité morale et d’un comité de gestion des marchés jouant le rôle d’autorité compétente et de gestion administrative au sein de la SGM, a été retenue… Au vu de ce qui précède, la SGM est sous l’autorité du comité de gestion dont le conseil municipal est membre à travers sa représentation composée de conseillers municipaux.  Il faudra donc attendre 2026 pour que la gestion du marché soit rétrocédée à la commune.

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