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Lutte contre l’insécurité : Des membres d’une bande atypique au frais

 

Ils étaient une dizaine, l’un d’eux a trépassé lors de sa garde vue, quatre autres attendent de passer devant le procureur du Faso pour leurs actes et d’autres sont en fuite.  Parmi eux des récidivistes et des combattants de la rébellion ivoirienne.  La moisson aurait été plus fructueuse s’il n’y avait pas eu immixtion d’un activiste dans cette enquête de la police judiciaire. C’est ce qui est ressorti de la conférence de presse du Service régional de la police judiciaire de la ville de Ouagadougou le jeudi 28 mars 2019.

 

 

Ils tuaient et vivaient comme des pachas. Ils n’ont épargné aucune région : Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Diébougou,  Gaoua, Pouytenga… et même un pays voisin. Il valait mieux ne pas croiser cette bande à la gâchette facile. Au nombre d’une dizaine, certains d’entre  eux sont connus des services de police. Les autres par contre, aucune trace dans les registres de délinquants, car résidant  dans un pays limitrophe du Burkina Faso.  Dans leurs rangs, des combattants  de la crise ivoirienne de 2002. Le gang est  réputé pour sa  violence. Combien de morts ont-ils fait ? « Dieu seul sait ! » a répondu le chef du service  de la police judiciaire, le commissaire de police Sayibou Galbané, avant d’ajouter que beaucoup de gens ont perdu la vie lors de leurs braquages. « Si vous résistez, ils vous abattent simplement», a-t-il poursuivi.

 

La bande démantelée par le service régional de la police judiciaire du Centre était spécialisée dans les vols à main  armées dans les domiciles, les boutiques Orange Money, les essenceries, les sites d’orpaillage. « A bord de véhicules ou sur des vélomoteurs, ils sont armés de kalachnikovs et de pistolets automatiques. Souvent cagoulés, ils tiennent en respect leurs victimes et s’emparent de leurs numéraires, objets précieux, etc. Ils font usage de leurs armes à feu selon le degré de résistance », a expliqué le commissaire Galbané.

 

 

 

Le chef de gang a succombé lors de sa garde à vue

 

 

 

Le 22 janvier, en perpétrant le braquage de Kambouissin dans une boutique de Orange Money et en logeant une balle dans l’épaule du gérant, ils étaient loin de savoir qu’ils venaient de mettre les enquêteurs  sur leur piste. Six jours après, le chef de la bande, Yemdaogo Joseph Bonkoungou, est appréhendé. En garde à vue, il a succombé le 30 janvier. Revenant sur les circonstances de sa mort, le commissaire de police réfute les allégations selon lesquelles il a été torturé. « Ce jour, une victime est passée ici le décrire avec des détails précis. Lors du braquage  le chef de gang  a pris en otage son nourrisson d’un an  puis a menacé de l’abattre à l’aide d’un PA si jamais la victime ne remettait pas l’argent. Quand nous l’avons fait sortir, il a reconnu les faits et il a été reconduit au violon. Vers 14 heures nous avons constaté sa mort. Le procureur a été informé et sa famille également », a témoigné Sayibou Galbané.

 

Les jours suivants, Lazare Sawadogo, dit Pascal, Fayçal W. Koama, dit Rougeaud, Noël  W. Roamba  tombaient, à leur tour, dans la nasse  des flics. Suite à une longue traque, la police mettra la main sur Idrissa Ilboudo alias commandant djin-djin, combattant au moment de la rébellion ivoirienne. « Interrogé, il a déclaré être au courant des actes de grand banditisme du gang », a rapporté le commissaire de police. Le butin saisi entre les mains des braqueurs est constitué de trois véhicules (Highlander, Hyundai Tucson et Peugeot), trois vélomoteurs, une kalachnikov, un pistolet automatique, onze téléphones portables et deux chargeurs avec vingt-deux  munitions.

 

Ce coup de filet n’a pas pris tous les membres du gang. Certains malfrats sont en fuite. Ce coup foireux, la police l’impute à un activiste. « Le résultat allait être probant  si Naïm Touré n’avait pas fait foirer l’enquête. Dès qu’il a publié que Bonkoungou est décédé dans nos locaux suite à des tortures, le reste de la bande a fui dans un pays voisin avec d’importantes armes de guerre. Ce n’est pas intéressant qu’une enquête soit sabotée à ce point », s’est offusqué le commissaire Galbané.

 

La semaine dernière, dans le quartier Somgandé, une boutique Orange Money était encore attaquée occasionnant une perte en vie humaine. Selon le commissaire Galbané, c’est l’œuvre des autres membres du gang qui reviennent attaquer sporadiquement.   

 

 

G. K

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