Grève des agents des finances : Les commerçants ne cachent plus leur ras-le-bol
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Le mardi 16 avril 2019, une coalition de 18 associations a donné sa lecture de la situation au MINEFID, à la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina (CCI-B) ainsi que de la gestion des voyages d’affaires. A cette occasion, les mécontents ont déclaré qu’ils n’en pouvaient plus de ce mouvement des financiers, car il leur est préjudiciable, tout comme ils se sont plaints que ce soient les mêmes opérateurs économiques qui participent aux voyages d’affaires avec le président du Faso. En outre, ils réclament un audit de la gestion de la CCI-B. Si après cette protestation les choses restent telles quelles, ces commerçants préviennent qu’ils n’hésiteront pas à employer d’autres formes de lutte. Faut-il donc craindre une grève des commerçants ?
Dans ce bras de fer entre gouvernement et syndicats du MINEFID, les mécontents du jour se plaignent d’être ceux qui récoltent les pots cassés. Ne pouvant plus faire enregistrer leurs marchés ni transmettre leurs dossiers pour règlement, les commerçants et les opérateurs économiques ont décidé de monter au créneau. « Que cessent ces grèves qui nous coûtent… », a intimé la coalition d’associations de commerçants et d’opérateurs économiques. Ils ne travaillent pas mais ils ont trouvé, selon leur porte-parole du jour, Léon Nikiéma, le moyen de pénaliser les contribuables du fonds commun. « Ils sont en grève et ne travaillent pas mais perçoivent leur salaire. Mais qui va nous donner notre salaire ? » a-t-il poursuivi. Les commerçants mettent en garde les grévistes, n’excluant pas de battre le pavé à leur tour. « Si d’ici la fin du mois d’avril les grèves ne prennent pas fin, la coalition va engager d’autres formes de lutte et ce sera sans pitié », ont-ils prévenu.
Après les croquants du MINEFID, les commerçants et opérateurs économiques ont mis à profit cette tribune pour faire le ménage dans leur maison commune qu’est la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina. En effet, la coalition de 18 associations ne cautionne pas la manière dont sont gérés les voyages d’affaires avec le président du Faso. « A chaque voyage d’affaires, ce sont les mêmes qui partent avec chef de l’Etat. On doit aussi donner la chance à la nouvelle génération d’hommes d’affaires, mais ce sont toujours les mêmes trois personnes qui voyagent. Cela doit cesser », a dénoncé Moumouni Kaboré, un autre porte-parole du jour qui tenait le crachoir. En plus de la question des voyages d’affaires, ils ont évoqué la gestion de la CCI-B. L’impression qu’ils ont est que ladite structure est dirigée par deux ou trois individus et non par l’ensemble des élus consulaires. A ce sujet, ils ont réitéré leur requête que soit fait un audit de la Chambre de commerce, chose qu’ils n’ont cessé de réclamer depuis 2014.
Outre la relance économique qui, selon eux, se fait encore attendre du fait des grèves perlées des agents des finances, les évènements tragiques de Zoaga et d’Arbinda ont retenu l’attention des conférenciers du jour. « Ce sont des faits malheureux qui ont impacté négativement le vivre ensemble, la cohésion et le tissu social », ont-ils fait remarquer.
Lévi Constantin Konfé
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