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Mamoudou Hama Dicko, président de la NAFA : « La santé du général s’est totalement dégradée »

Comme il est de coutume depuis quelques mois tous les mardis, le Chef de file de l’opposition (CFOP) a tenu le 28 mai 2019 sa traditionnelle conférence de presse. Les conférenciers du jour, Mamoudou Hama Dicko, président de la Nouvelle alliance du Faso (NAFA), et Hadjaratou Sawadogo, vice-présidente du Rassemblement des forces indépendantes/Tous pour le développement social (RFI/TDS), ont échangé avec les hommes de médias sur les attaques terroristes, l’affaire de la forêt de Kua, le scandale du « charbon fin », la santé du général Djibril Bassolé et le dialogue politique. Le président de la NAFA a affirmé que la santé du général s’est dégradée.

 

 

Ces derniers jours, la salle de conférences du CFOP rappelle une classe d’examen où, à l’approche de la composition, une partie du tableau indique aux élèves les jours restants avant l’étape fatidique. A l’intérieur de ladite pièce, il est écrit : « Justice pour Yirgou ! 148 jours d’impunité, c’est trop ! ». Ce tableau est une piqûre de rappel de l’opposition au gouvernement afin qu’il prête main-forte au procureur pour qu’il fasse la lumière sur le drame survenu à Yirgou.

Pour ce qui est du premier point retenu pour la conférence de presse, le président de la NAFA a souligné que la situation sécuritaire du pays ne cesse de se dégrader, et ce, malgré les efforts déployés par les Forces de défense et de sécurité. En effet, dimanche dernier, a rappelé Mamoudou Hama Dicko, une église catholique du village de Toulfè dans la province du Loroum, a été attaquée par des terroristes. Cette attaque a causé 4 morts et des blessés. L’opposition tout en invitant le gouvernement à veiller sur les lieux de culte, et à organiser une vigoureuse riposte, a demandé aux différentes communautés religieuses de renforcer les rapports de fraternité qui ont toujours existé entre elles, et de sensibiliser les jeunes afin qu’ils ne succombent pas à la tentation des ennemis.

Comment ne pas se prononcer sur cette affaire qui fait couler beaucoup d’encre, de salive et épuise des mégas : l’affaire dite du déclassement de la forêt de Kua à Bobo-Dioulasso pour y construire un centre hospitalier universitaire, don de la Chine. Si le CFOP salue le projet de construction de cette infrastructure, il ne comprend pas cependant l’entêtement du gouvernement à l’ériger dans la forêt. «Dans un pays désertique où le moindre mètre carré de plantes est précieux, c’est absurde de déclasser une forêt, même si c’est dans l’objectif d’y construire un hôpital », a déclaré le président de la NAFA. Toujours sur le même sujet, les conférenciers affirmeront que l’agression le dimanche dernier de l’initiateur du Mouvement pour la protection de la forêt de Kua, Moussa Zerbo, et de ses militants a été l’œuvre de jeunes instrumentalisés par le pouvoir en place.

L’autre affaire qui a suscité un tollé, c’est celle  portant sur une fraude d’or, dissimulé dans une exportation de charbon fin par la société minière IAMGOLD Essakane SA. Le lundi 27 mai, le Réseau national de lutte anticorruption (RENLAC) a déclaré au cours d’une conférence de presse : « Les taxes et frais douaniers ont été exonérés au départ. Il n’y avait pas que de l’or et de l’argent, mais beaucoup d’autres choses comme le fer, le cuivre, le manganèse, et en matière de charbon fin, la teneur en or de celui d’Essakane était au-dessus de la moyenne ». Se basant sur ces éléments de l’enquête, l’opposition affirme qu’il s’agit bel et bien d’un grave scandale avec la complicité des membres du gouvernement. A cet effet, elle invite la justice à faire la lumière sur cette affaire, car il est inimaginable, estime le président de la NAFA, qu’au moment où le pays a besoin de ressources financières pour faire face au terrorisme des individus se permettent de passer des deals à hauteur de plusieurs centaines de milliards de francs.

L’avant-dernier point de ce rendez-vous hebdomadaire avec la presse a porté sur la santé du premier général de gendarmerie du Burkina Faso, Djibril Bassolé. Jugeant grave l’état dans lequel se trouve le général, l’opposition politique a invité le président du Faso à tout mettre en œuvre pour permettre à l’ancien ministre des Affaires étrangères sous Blaise Compaoré de se soigner dans les centres de soins appropriés et de son choix. En rappel, le général Bassolé avait été évacué en Tunisie pour suivre des soins sur autorisation des autorités de son pays. Il est rentré le 5 mai et devait aller poursuivre son traitement en Turquie, ce qui ne fut pas le cas.

Pour ce qui est du dialogue politique, le CFOP a annoncé aux hommes de médias que le comité préparatoire mis en place à cet effet a commencé ses travaux.

 

Akodia Ezékiel Ada

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