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Chez nous : Il s’appelait général Bila Zagré

 

Sauf erreur ou omission de notre part, il était le seul de sa promotion militaire, voire de la génération de soldats voltaïques ayant servi sous le drapeau français dès le début des années 40, toujours en vie. Lui, c’est le général Bila Jean Gérard Zagré, décédé hier mercredi 26 juin 2019 vers 5h du matin à l’âge de 94 ans à la polyclinique Notre-Dame de la Paix.

 

 

Peu connu de la jeune génération, celui qui est né les armes à la main a vu le jour le 24 juillet 1925 à Kati (ville garnison du Mali) d’un père militaire, Gomtibo Zagré, qui fut officier de l’armée française et deuxième chancelier de l’Ordre national après Dominique Tapsoba.

 

Après les cours de sélection de Bobo-Dioulasso en 1941, le jeune Bila Zagré intègre l’école d’enfants de troupe de Bingerville de 1941 à 1943. A la fin de la formation, il est incorporé comme soldat de 2e classe dans l’armée française.

 

Au terme d’un brillant parcours de sous-officier, il obtient ses galons de lieutenant le 1er janvier 1958.

 

Le 30 août 1961, il est libéré de ses obligations militaires à l’égard de la France et transféré à l’armée nationale de Haute-Volta, créée par décret le 3 août 1960 mais dont l’effectivité du commandement interviendra le 1er novembre 1961.

 

Nommé aide de camp du premier président de la Haute-Volta, Maurice Yaméogo, en 1960, poste qu’il quittera une année plus tard, le jeune officier Bila Jean  Gérard Zagré poursuit avec brio sa carrière militaire jusqu’au sacre de général le 1er novembre 1979.

 

Le 19 décembre de la même année, il est nommé chef d’état-major de l’armée puis a eu comme officier d’ordonnance Blaise Compaoré, qui présidera plus tard aux destinées du Burkina.

 

A l’instar de plusieurs officiers supérieurs de l’époque, il a occupé plusieurs fonctions politiques :

 

secrétaire d’Etat à l’Intérieur de 1966 à 1967, il devient ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Information de 1967 à 1971, ministre de l’Information de 1971 à 1974 et enfin ministre de l’Intérieur et de la Sécurité de 1974 à 1976.

 

Le 16 novembre 1982, il est admis à la deuxième section des officiers généraux (à la retraite) après 39 ans d’états de services militaires.

 

Preuve, s’il en est,  du prestige de sa carrière,  le général Bila Zagré a obtenu plusieurs distinctions honorifiques aussi bien de son pays que de l’étranger : par exemple, la médaille de Grand Officier de l’Ordre national, la médaille de Commandeur de l’Ordre national, la médaille de Grand-Croix de l’Ordre de l’Etalon, la médaille de Commandeur de la légion d’honneur française et la médaille commémorative Indochine.

 

Depuis le 29 octobre 2015, l’ancien camp militaire Bangré de Kamboissin porte le nom de ce général qui vient de passer l’arme à gauche.

 

Selon une source familiale, l’inhumation est prévue ce samedi 29 juin dans son village à Ponssomtenga sur la route de Saponé après les honneurs militaires et l’absoute à la cathédrale de Ouagadougou. La veillée de prières est quant à elle annoncée pour vendredi au domicile du défunt au quartier à Saint-Julien situé au côté ouest du lycée municipal Bambata de Ouagadougou sur l’avenue Oumarou-Kanazoé.

 

 

 

La Rédaction

 

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