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Rungou de Boussouma : Le Naaba Sonré s’est éclipsé

 

On l'a appris hier dans l'après-midi, le Dima de Boussouma, Naaba Sonré, à l'état civil Salfo Théodore Ouédraogo, a rejoint ses ancêtres. Dès la matinée d'hier 30 juillet, les rumeurs les plus pressantes bruissaient sur la mauvaise nouvelle sans que personne n'ose la confirmer. Même jusque dans la soirée d'hier on n'avait pas encore annoncé coutumièrement la disparition du souverain de Boussouma, on se contentait de dire que sa fièvre était montée.

 

Comme le veut la tradition, en effet, ce genre d’information peut être gardée secrète pendant des jours, car comme le veut la même tradition, le royaume en théorie ne doit pas connaître de vacance du pouvoir. Seulement en ce 21e siècle, on est à l’ère de l’information si bien qu’on a su de sources dignes de foi qu’il était interné depuis 3 jours à l’hôpital universitaire de Tengandogo (Blaise Compaoré) pour une pneumonie sévère. Né le 9 septembre 1941, le Dima de Boussouma a été intronisé roi le 30 décembre 1967 à la mort de son père, le Naaba Wobgo.  

 

38e  souverain du royaume de Boussouma, il était à la date d’hier le plus ancien à son trône de ce qu’il est convenu d’appeler l’ensemble moaga. Son nom de règne est " Yibeog andg gaben kon zeeng sonré" ; autrement « l'étoile du matin a beau briller, elle  ne saurait égaler l’éclat du soleil levant ».

 

Mais le Dima de Boussouma était également une figure politique de notre pays. A ce titre il a toujours fait partie de toutes les combinaisons parlementaires que le Burkina a connues de 1970 à nos jours. Ce n’est pas pour rien qu’il est avec Noufou Ouédraogo aujourd’hui le doyen de l’Assemblée nationale.

 

On retiendra également qu’en politique il n’a jamais choisi la voie de la facilité que lui dictait son statut avec tout ce que cela aurait pu lui valoir comme avantages de tous ordres : c’est ainsi que sous la IIIe République, par exemple, il fera partie du Front de refus contre la candidature du président Lamizana et que sous la IVe République il sera élu sous la bannière de la Convention nationale des patriotes progressistes, parti social-démocrate (CNPP/PSD) contre donc la liste ODP/MT de Blaise Compaoré. Depuis 2015 il était député sous la bannière du Rassemblement pour la démocratie et le socialisme (RDS),parti de la mouvance présidentielle.

 

Retenons enfin pour l’anecdote que, malgré la différence d’âge, Sa Majesté fut le neveu (2) de Kadré Désiré Ouédraogo, ancien Premier ministre, et que Gaspard Ouédraogo, ancien directeur général de la BIB, actuelle UBA, est son cousin.

 

La Rédaction

 

(1)            Royaume en langue nationale mooré d’où est tiré indifféremment Dima ou Rima

 

(2)            Kadré Désiré Ouédraogo a fait son secondaire chez le Boussouma, son neveu. C’est un paradoxe anthropologique de l’Afrique

 

 

 

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