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Coupures d’électricité : Doit-on éternuer quand Roch manque de jus ?

 

Ainsi donc, le président du Faso ne disposerait pas d’un groupe électrogène de secours à son domicile de la Patte-d’oie ! C’est dire que lorsque Dame Sonabel toussote à en perdre ses kilowattheures, il ressent le même inconfort que ses voisins de quartier. C’est son ministre de l’Energie, Bachir Ismaël Ouédraogo himself, qui a balancé « le scoop » il y a quelques jours de cela, affirmant donc que le chef de l’Etat subit les mêmes désagréments que le commun des Burkinabè quand il y a coupure. Alors, c’est de source sûre, peut-on se dire, même si…

 

Du reste, dans le genre, notre jeune ministre semble être un nouvel abonné aux déclarations chocs. N’a-t-il pas en effet dernièrement affirmé, la main sur le cœur, qu’en quatre années de gestion de pouvoir, aucun autre président de la Haute-Volta au Burkina Faso n’a autant fait que Roch Marc Christian Kaboré, son héros ? Et en seulement trois années, s’il vous plaît !

 

En attendant, si l’absence d’un groupe électrogène chez le président Rochest avérée, ça nous console, nous autres, de savoir que le premier des Burkinabè goûte au même délice que nous et s’éclaire à la bougie ou met en branle la lampe-torche de son téléphone portable quand il est visité par les ténèbres. Ce n’est pas du sadisme en effet, mais c’est bon pour le moral. Pour en avoir le cœur net, notre confrère Burkina 24 a même mené sa petite enquête et le voisinage du président du Faso aurait confirmé les propos du ministre. Tiens donc ! N’empêche, le combat fait rage sur la véracité de la nouvelle et de la pertinence de la situation. Tout d’abord, il y a ceux chez qui le doute est permis, adeptes de saint Simon qu’ils sont. Ensuite, il y a le groupe de ceux qui grincent des dents, arguant que malgré la réalité ambiante, un chef de l’Etat se doit d’avoir le minimum de confort pour mener à bon port 20 millions d’âmes ; enfin, citons ceux qui pourraient être accusés de verser dans l’angélisme, estimant qu’il se pourrait que Roch Marc Christian Kaboré veuille vivre les réalités du peuple, ayant préféré rester dans un quartier, disons populaire, même si en la matière il y a plus populaire que son bantoustan. Un président normal donc, le scooter en moins.

 

C’est bien que Roch soit en manque de jus, même si pour certains il n’y a rien de scandaleux que le premier magistrat burkinabè ait un groupe (ou des panneaux solaires pour faire dans l’air du temps). Après tout, les théoriciens de la démocratie moderne n’ont-ils pas dit que le peuple ne doit pas prétendre aux mêmes privilèges que ceux qu’il a librement choisis pour le représenter ? Mais Monsieur le ministre, ce qui nous importe à nous autres, c’est qu’il n’y ait pas de délestage du tout. Et votre diplôme de 3e cycle obtenu en Grande-Bretagne n’en serait que plus mérité. N’êtes-vous pas titulaire d’un doctorat en Economie des énergies renouvelables et Changement climatique de l'université de Manchester en Grande-Bretagne ? Alors, Docteur, trouvez-nous le remède en abondance et le débat est clos. Réalités du peuple pour réalités du peuple, j’aurais également souhaité que nos dirigeants, Roch y compris, prennent l’habitude d’aller vers l’hôpital Yalgado ou celui de Tengandgo quand ils ont une rage de dents, plutôt que de se tourner vers l’extérieur pour un banal furoncle. Dans la même veine, qu’ils aient plus d’égards pour l’université de Zogona ou pour nos instituts privés quand il s’agira d’inscrire leurs rejetons. Sinon, tout ça ne serait que démagogie et populisme.

 

 

Issa K. Barry

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