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LABORED : Et si la salle de classe se muait en coopérative ?

 

Les 3 et 4 septembre 2019, des enseignants étaient, du côté de la cité AN III, à l’école de l’apprentissage coopératif. Deux jours durant, c’était pour eux une véritable immersion dans la méthode du pédagogue français Célestin Freinet.

 

 

Qui sont ces adultes constitués en groupes qui se répartissent dans les différents compartiments du bâtiment, vont et viennent pour faire le point du fruit de leurs efforts aux autres et ce, dans une ambiance très décontractée, loin de celle guindée de nos lieux d’apprentissage habituels ? Le visiteur qui arrive est en effet loin d’imaginer qu’il est dans une salle de classe. Et pourtant, c’est le cas et il s’agit d’enseignants du préscolaire, du primaire et du post-primaire qui expérimentent, pour le bonheur futur des écoliers, l’apprentissage coopératif, une méthode pédagogique dont le chantre est Célestin Freinet.

 

Loin de la pédagogie traditionnelle centrée sur la transmission unidirectionnelle du savoir et où l’enseignant est le seul maître à bord, il met l’élève au cœur du projet. La classe est donc considérée comme une coopérative et est généralement découpée en quatre aires : une aire de travail qui accueille les projets de groupes, une deuxième qui permet aux élèves de se réunir en classe entière, et sans pupitre s’il vous plaît, un espace de recherche et enfin une bibliothèque où on trouve des ouvrages selon l’âge des élèves. L’espace est structuré de manière à faciliter la circulation, l’agencement et le choix du mobilier devant être effectués en amont pour créer une ambiance conviviale, contribuant au plaisir de se rendre à l’école et d’apprendre.

 

Pendant deux jours, une vingtaine d’enseignants du préscolaire, du primaire et du post-primaire a été conviée à une totale immersion dans ce nouveau mode éducatif avec pour principal géniteur de l’initiative le Laboratoire éducation (LABORED) qui, comme son nom l’indique, se révèle être un  grand laboratoire de promotion des méthodes actives pour un plus grand succès des enfants et un espace d’échanges d’expériences entre les enseignants,grâce à l’appui technique et financier de l’ONG italienne BAMBINI nel DESERTO. A en croire le président du LABORED, Karim Kaboré, le choix du thème a été guidé par le souci d’aider les enseignants à accroître considérablement les chances de succès des enfants à l’école. « L’apprentissage coopératif est tellement ignoré dans notre système éducatif ! Notre objectif, c’est de le promouvoir dans nos établissements d’enseignement », a-t-il fait remarquer. La principale formatrice, Bruna Montorsi, responsable du secteur Education-Enfance-Insertion de BAMBINI nel DESERTO, abonde dans le même sens en mettant en exergue les vertus de l’apprentissage coopératif : «Les enquêtes ont démontré que l’apprentissage coopératif aide les plus compétents à améliorer leurs compétences et les plus faibles à progresser. Le niveau de compétence de tous les enfants peut donc être amélioré avec cette méthode. On promeut l’excellence en fait, parce que ceux qui sont compétents vont devenir plus compétents et les moins compétents ne sont pas laissés à la traîne».

 

Le moins que l’on puisse dire est que ce sont des apprenants visiblement comblés qu’il nous a été donné de voir en cet après-midi du 4 septembre 2019, eux qui estiment avoir passé les deux journées en totale immersion dans des pratiques d’apprentissage centrées sur l’apprenant. Ce ne sont pas Tiburce Sawadogo, (école Toudoubwéogo B), Bibata Sanou (école de Malgretenga, CEB de Nagréongo) et Marceline Sébogo (Kamsonghin C) qui diront le contraire. Ils ont tous promis de réinvestir le savoir engrangé dans leur classe, avec bien sûr l’autorisation de leurs supérieurs hiérarchiques. Marceline Sebogo décline ici déjà son plan de travail: «Nous avons des heures d’APP (Activités pratiques de production) que nous pourrions utiliser pour la mise en pratique de certains concepts. Ce serait vraiment bénéfique pour nos apprenants car l’apprentissage coopératif valorise tout enfant dans la classe. Ça va même augmenter en eux, la confiance en soi et ils vont aimer parce qu’il y a un côté attrayant et participatif dans ce genre d’apprentissage».

Issa K. Barry

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