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Relations entre FDS et populations dans le Sahel : En rangs serrés contre l’insécurité

La troisième conférence sur le renforcement des relations entre les Forces de défense et de sécurité (FDS) et les populations dans le Sahel se tient les 20 et 21 janvier 2020 à Ouagadougou. L’ouverture des travaux de la rencontre, qui a pour thème « Comment préserver la cohésion sociale et articuler le lien entre sécurité, développement et action humanitaire dans l’espace du G5 Sahel ?» a été présidée par le ministre burkinabè des Affaires étrangères et de la Coopération, Alpha Barry, en présence de son homologue du Niger.

 

 

La troisième conférence est organisée par le G5 Sahel, en partenariat avec les Pays-Bas, l’Union européenne, le Danemark, la Suède et le haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme. Elle a pour objectif général de contribuer à maintenir et approfondir le dialogue entre toutes les parties prenantes, notamment en ce qui concerne les bonnes pratiques, l’appui aux organes du G5 Sahel et de ses Etats membres et le suivi pour l’opérationnalisation des recommandations des conférences de Bruxelles du 22 février 2018 et de Niamey du 21 janvier 2019.

Il s’agit aussi, à travers deux panels, de faire l’état des lieux de la situation, de présenter les enjeux et les défis du point de vue des acteurs impliqués, les leçons qui émergent des initiatives entreprises ou en cours d’élaboration.

Pour le SG permanent du G5 Sahel, Mamane S. Sidikou, il est surtout question de démontrer les besoins des Sahéliens pour la sécurité et la paix. Il est par conséquent nécessaire de garder le cap, et, face aux nombreuses victimes et familles endeuillées, de préparer la victoire. Il est urgent, a-t-il souligné, de veiller à ce que les populations soient le moins importunées par les différentes opérations, de reconquérir la confiance des Sahéliens, de vivre et vaincre avec eux. Il est utile, a ajouté le SG permanent, de promouvoir une paix civile qui n’est pas donnée d’avance, d’œuvrer à rendre au Sahel sa stabilité.

La coordonnatrice résidente du système des Nations unies au Burkina, Metsi Makhetha, a relevé que 2019 a été très meurtrière pour le Niger, le Mali et le Burkina. Cela a obligé plus de 3 millions de gens à tout abandonner pour rechercher un refuge. Elle nourrit l’espoir que la rencontre permettra d’identifier des pistes de solutions concrètes pour la protection des populations civiles. La cohésion sociale, a-t-elle affirmé, est la pierre angulaire pour une paix durable et un développement harmonieux. Chacun doit alors jouer sa partition, et sa structure s’engage à accompagner les populations pour qu’elles bénéficient de l’action humanitaire.

 

Des services sociaux de base dans les zones fragiles

 

La vice-ministre adjointe de la Coopération internationale des Pays-Bas, Birgitta Tazelaar, tout comme les autres intervenants, a félicité la présidence burkinabè du G5 Sahel pour son leadership et l’initiative d’organiser la troisième conférence. La confiance entre FDS et populations dans le Sahel, à son avis, est essentielle pour rétablir l’autorité et la légitimité de l’Etat. En la matière, a-t-elle indiqué, il n’y a pas de solution rapide. Si l’action est nécessaire, la collaboration avec le G5 Sahel et les membres de l’Alliance Sahel, l’est autant. C’est la seule manière d’assurer l’appui des partenaires d’une façon plus coordonnée, plus rapide, axé à la fois sur les causes de l’insécurité et ses conséquences, et en intégrant les besoins prioritaires des populations vivant dans des zones fragiles. Il s’agit d’investir pour prévenir. Selon Mme Tazelaar, les efforts de stabilisation et de progrès doivent mettre un accent plus fort sur l’accès à la justice, le respect des droits de l’homme et la lutte contre l’impunité. Pour le rétablissement de la confiance entre FDS et populations, elle n’occulte pas une participation pleine et entière des femmes au règlement des crises au Sahel. Pour cela, elle suggère le renforcement de leur implication dans les opérations de paix, les mécanismes de résolution des conflits et les processus de réconciliation.

Le renforcement de la cohésion, l’examen des enjeux du lien entre sécurité, développement et action humanitaire, le partage d’expériences et de bonnes pratiques, selon le ministre Alpha Barry, s’inscrivent dans la vision du sommet extraordinaire du G5 Sahel tenu en décembre dernier à Niamey. Au sortir de ce rendez-vous, les chefs d’Etat avaient souligné l’importance et la nécessité urgente d’assurer les services sociaux de base et la présence effective de l’Etat dans les zones fragiles, en veillant à la consolidation du triptyque peuple-gouvernement-FDS. Une vision réaffirmée lors de la rencontre de Pau (France) du 13 janvier 2020 sur le Sahel.

Le souhait du patron de la diplomatie burkinabè est que la conférence de Ouagadougou soit couronnée de succès et que les participants parviennent à une compréhension clarifiée et mieux partagée des problématiques traitées. Son vœu est aussi qu’ils aboutissent à la marche  à suivre pour renforcer la cohésion sociale et mieux articuler le lien entre sécurité, développement et action humanitaire.    

 

D. Evariste Ouédraogo

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