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Incivisme routier: « J’ai honte pour la police municipale » (Bourahima Fabéré Sanou, maire de Bobo)

C’est à un véritable réquisitoire que s’est livré le maire de la commune de Bobo contre la police municipale au cours du lancement de la semaine communale de sensibilisation à la sécurité routière. Condamnant vigoureusement les comportements inciviques de certains usagers sur les artères de la capitale économique, Bourahima Sanou s’en est également pris à la police municipale, paralysée depuis des semaines par un mouvement d’humeur que l’édile considère comme de l’incivisme.

 

 

C’est connu, Bobo-Dioulasso est l’une des villes où le taux d’accidents de la circulation est l’un des plus élevés du Burkina et même  de la sous-région. Une situation peu enviable pour une cité qui était, il y a encore quelques années, un exemple de civisme et de discipline en matière de circulation routière.  Mais de plus en plus, circuler à Bobo-Dioulasso est presque devenu un véritable cauchemar  pour de nombreux usagers qui  ne savent plus, pour ainsi dire, à quel code se vouer. Car ils sont nombreux aujourd’hui à faire fi des règles les plus élémentaires de la circulation, donc, malheureusement, à mettre constamment en danger la vie des honnêtes citoyens. Une chose est sûre, les risques d’accidents (souvent mortels) sont assez élevés sur les routes de Bobo selon les agents de la sécurité routière, qui avancent des chiffres qui n’honorent pas la ville de Sya. Au  non-respect des panneaux de signalisation et des feux tricolores  s’ajoutent la surcharge et l’excès de vitesse.  Et le plus souvent, au mépris des agents de sécurité. Ainsi, les policiers municipaux n’échappent pas aux menaces verbales et même physiques de ces usagers indélicats. Trop, c’est trop, semble dire le maire de la commune, qui  n’a d’ailleurs pas caché sa déception et sa colère au cours du lancement de la semaine de la sécurité routière. Cette semaine de sensibilisation, organisée en partenariat avec l’ONASER (Office national de la sécurité routière), devra être l’occasion pour la commune de rappeler aux Bobolais l’obligation de respecter strictement les règles de la circulation afin de protéger leur vie et celle des autres. Bourahima Fabéré Sanou n’y est d’ailleurs pas allé du dos de la cuillère pour fustiger ces comportements indignes dans la circulation avant d’annoncer un certain nombre de dispositions qui seront prises par les services compétents pour lutter contre l’incivisme routier. «Nous serons désormais très fermes avec les auteurs d’infractions. Il ne s’agira plus de venir payer simplement sa contravention à la police et de repartir avec sa moto. Non seulement ils seront chèrement verbalisés, mais en plus nous garderons les engins à la fourrière pendant un certain  temps avant de les restituer à leur propriétaire», a prévenu le maire de la commune. La police municipale sera donc investie de nouvelles missions : faire respecter scrupuleusement les règles de la circulation et aussi  infliger les sanctions appropriées aux éventuels contrevenants. Mais pour cela, selon l’autorité communale, les agents de sécurité commis à cette tâche doivent  eux-mêmes être des exemples en matière de discipline et de civisme. La transition était  ainsi toute trouvée par l’édile pour se prononcer sur la crise que traverse la police municipale de Bobo depuis novembre 2019 ; une crise née du refus catégorique des agents de l’institution  de reconnaître Seydou Coulibaly, nouvellement sorti  de l’école avec le grade d’inspecteur de police, comme chef.  Le mouvement d’humeur dans les locaux de la police municipale s’est traduit par l’arrêt des sorties de terrain et la fermeture du bureau du commandant, déclaré par ses agents persona non grata.  Ce n’est ni plus ni moins que de l’incivisme, a martelé le maire, qui a dénoncé vigoureusement le non-respect de la hiérarchie et le laxisme de certains agents en ces termes : «J’ai honte pour la police municipale.» Bourahima Fabéré Sanou assure en outre qu’il prendra ses responsabilités pour une sortie de crise dans les jours à venir.   

 

                                                                  Jonas Apollinaire Kaboré

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