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Lutte contre le coronavirus : Tous ensemble, ici et maintenant !

Les Burkinabè ont longtemps attendu 11 longues journées après la confirmation du premier cas d’infection au Covid-19  le 9 mars, et 42 jours après l’alerte sur le premier cas suspect de la maladie, avant que le président Kaboré ne s’adresse à la nation et annonce des mesures fortes de lutte contre la propagation de ce virus, le 20 mars.

 

 

Il était temps. Mieux vaut tard que jamais, même si dans cette affaire, le chef de l’Etat a confirmé que son exécutif est comme en mode diesel : lourd au démarrage, lent à prendre sa vitesse de croisière. Certes, bien gouverner ce n’est pas céder à la panique ni confondre vitesse et précipitation, voire l’agitation populiste. Mais cela devenait incompréhensible que le président du Faso gardât le silence sur les graves dangers que cette épidémie fait courir à la nation. Ce silence présidentiel était d’autant plus insupportable que pas loin de nous au Bénin, au Mali, au Sénégal et dans d’autres pays moins affectés que le nôtre, les autorités gouvernementales avaient  sonné le tocsin de la mobilisation générale contre le Covid-19.

 

Ce branle-bas général de combat contre cette virulente bestiole au Burkina, le président Kaboré en a enfin donné le la dans son discours de vendredi dernier. En à peu près 10 minutes d’horloge, sur un ton alerte, il a fait comprendre aux Burkinabè que le Covid-19 est un ennemi commun auquel il faut ensemble faire face, ici et maintenant.

 

La fermeture des frontières ; l’interdiction de regroupement de plus de 50 personnes ; l’instauration d’un couvre-feu drastique ; les restrictions concernant les marchés et yaars, les débits de boissons, les restaurants, les salles de cinéma, de jeux et de spectacles, etc., sont un appel à la vigilance collective, dans une discipline individuelle et un confinement national a minima pour rompre la chaîne de contagion galopante de l’épidémie.

 

Quand on sait qu’avant ces annonces présidentielles le Premier ministre avait convoqué une réunion de la cellule de crise sur la pandémie et que les autorités religieuses appellent à suspendre les regroupements des fidèles, on peut dire que le chef de l’Etat, le gouvernement et les autorités religieuses jouent leur partition dans la contre-offensive contre ce virus mortel. On ne peut plus leur reprocher de prendre à la légère cette épidémie.

 

Mais c’est connu, la plus belle femme au monde ne peut donner que ce qu’elle a, et le Burkina est loin d’avoir le nerf de la guerre contre le mutant Covid-19. Ce n’est pas un secret, l’enveloppe de 11 milliards de FCFA recherchée pour mener à bien la lutte contre l’épidémie, notamment la prise en charge gratuite des malades, est une expression des besoins de l’Etat que doivent accompagner les partenaires techniques et financiers ainsi que chacun de nous.

Comment ? Les premiers en déliant rapidement les cordons de la bourse ; les seconds en acceptant, dans une discipline spartiate, les mesures édictées par les autorités politiques et religieuses afin d’éviter que le mal se propage davantage et en ajoute aux contraignants sacrifices individuels et collectifs à consentir pour le conjurer. Pour sûr, la lutte contre le coronavirus ne relève pas de la seule responsabilité des autorités. L’exemple chinois nous enseigne qu’à côté du strict exercice de l’autorité de l’Etat, il faut une discipline collective à toute épreuve pour gagner cette guerre. A bon entendeur…

 

Zéphirin Kpoda

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