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Congrès d’investiture Le Faso Autrement : Ablassé présente son gouvernail à cinq leviers

Le candidat de Le Faso Autrement à l’élection présidentielle de novembre prochain, Ablassé Ouédraogo, a été investi le 15 août 2020 au Palais de la jeunesse et de la culture Jean Pierre-Guingané, à Ouagadougou. La résolution faisant de lui le porte-drapeau de sa formation politique et la canne dans les mains, le « champion de la réconciliation nationale », une fois à Kosyam, veut implémenter un programme bâti autour de cinq priorités.

 

 

Alors que ses challengers comme Roch Marc Christian Kaboré, Zéphirin Diabré et Eddie Komboïgo ont habitué les hommes et les femmes des médias à des cérémonies d’investiture à la présidentielle de novembre 2020 au palais des Sports de Ouaga 2000, Ablassé Ouédraogo, président du parti Le Faso Autrement, lui, a reçu le quitus de ses militantes et militants au Palais de la jeunesse et de la culture Jean Pierre-Guingané. Une enceinte qui, pour l’occasion, était parée aux couleurs du parti et de posters du présidentiable, les bras largement ouverts tel un père de la Nation appelant les filles et fils du pays à la …réconciliation nationale. C’est ce qui constituera d’ailleurs le soubassement de l’édifice qu’il entend reconstruire si la majorité des Burkinabè le conduit à Kosyam.

 

«Sans unité nationale, sans une Nation forte, il est exclu que le Burkina Faso puisse relever tous les défis auxquels il est confronté de nos jours », a signifié le Dr Ablassé Ouédraogo, après avoir accepté sa désignation et remercié ses militants pour la confiance placée en lui. Pour celui qui rebelote, puisqu’il est arrivé en 5e position au scrutin présidentiel du 29 novembre 2015, ce processus de réconciliation nationale qu’il juge incontournable ne peut se faire qu’en réunissant les Burkinabè dans le cadre d’un dialogue national inclusif et ouvert. Ce qui suppose, selon ses propos, l’implication de toutes les composantes tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. « J’ai cité l’ancien président du Faso Blaise Compaoré, l’ancien Premier ministre, Yacouba Isaac Zida et tous ceux qui sont des exilés politiques. Il n’y a pas deux Burkina Faso sur cette terre et personne ne va abandonner son pays. Le message est donc clair et simple, rassemblons-nous et dessinons un nouvel avenir pour notre pays », a-t-il précisé. Le deuxième levier que veut actionner le candidat Ouédraogo est la restauration de la paix et de la sécurité, d’autant plus qu’il a estimé que le régime du MPP (Mouvement du peuple pour le progrès, parti au pouvoir) a « lamentablement échoué ». Un peuple, à l’écouter, ne saurait être productif s’il est dans l’angoisse en permanence.

 

 

Révision de l’actuelle Constitution

 

La troisième barre du gouvernail du navire battant pavillon burkinabè sera la relance économique et la mise en place d’un développement durable. La principale richesse d’un pays, selon l’homme qui tenait une canne, symbole de la conquête du pouvoir, c’est le capital humain. « Pour donner de la valeur à ce capital, il y a deux choses fondamentales : la connaissance à donner à l’homme et la santé. C’est ainsi que nous aurons des ressources humaines compétentes et en bonne santé. Cela ouvrira la voie à la mise en place de toutes les infrastructures de production : l’énergie, les routes, les usines, etc. », a indiqué le présidentiable qui avait obtenu 1,93 % des suffrages à la dernière élection, soit 60 134 voix. « Elu président, j’agirai avec intégrité pour restaurer la bonne gouvernance », a-t-il ajouté.

 

L’avant-dernier axe consistera en des réformes institutionnelles et administratives, à commencer par la révision de l’actuelle loi fondamentale, des révisions qui prendront en compte les conclusions et les décisions du Forum qui aura servi de réconciliation nationale. L’ancien ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso de mars 1994 à février 1999, qui dit savoir de quoi il parle, va in fine mettre l’accent pour le rayonnement du pays sur la scène internationale. Il considérera la période de son mandat (2020-2025) comme une période de transition qui remettra le Pays des hommes intègres sur les bons rails avant de passer le témoin à la génération montante. 

En marge du congrès d’investiture, a également eu lieu dans la matinée le 2e congrès ordinaire du parti, qui a porté sur la relecture des textes organisationnels, les statuts et le règlement intérieur. Ce fut aussi l’occasion pour les congressistes d’examiner et de valider leur programme de société intitulé «Ensemble, les Burkinabè Bâtissent le Burkina Faso ; les 3B ».   

 

Aboubacar Dermé

 

 

Encadré 1 :

« Dites au président Kaboré qu’il fait une campagne ouverte ! »

(Me Gilbert Noël Ouédraogo, président de l’ADF/RDA)

 

Se sont succédé au pupitre pour témoigner leur amitié ou soutien au président de Le Faso Autrement des responsables de partis politiques ou leurs représentants ainsi que d’Organisations de la société civile (OSC), dont Me Gilbert Noël Ouédraogo, président de l’ADF/RDA et du Réseau libéral africain. Il caresse l’espoir de voir un libéral à Kosyam au soir du 22 novembre prochain. Dans cet ordre d’idées, il a décrié la sortie du président du Faso, Roch Marc Christian, dans la région du Nord, le jour de la fête mariale, estimant qu’il était en campagne avant l’heure. « A toutes les étapes, il a demandé à rencontrer les autorités coutumières, les religieux, les forces vives ; c’est une campagne ouverte. Ce n’est pas normal, qu’il mobilise les moyens de l’Etat et sa sécurité pour organiser des rencontres un jour férié de surcroît. C’est une activité du candidat et en tant que tel, il ne doit pas battre campagne. Mais qu’à cela ne tienne, il se rend compte que dans cette région, il est en train de perdre d’où cette mobilisation du tout Etat », a déclaré cet autre candidat à la présidentielle pour qui il n’est pas exclu que l’opposition attaque la décision du Conseil supérieur de la communication (CSC).

 

A son avis, c’est l’interprétation de la loi CNT portant Code électoral faite par cette institution qui a autorisé la poursuite des activités gouvernementales alors que les dispositions disent tout autre chose. 

A.D.     

 

Encadré 2 :

Pourquoi le choix du Palais de la jeunesse ?

 

« Les forces se jaugent au palais des Sports de Ouaga 2000, pourquoi vous avez décidé de tenir ce congrès au Palais de la jeunesse et de la culture Jean Pierre Guingané ?» a demandé un de nos confrères. Et le président de Le Faso Autrement, parti qui a pour devise « Rien n’arrête une idée à son heure », de rétorquer que ses camarades et lui ont joué la carte de la raison et de la rationalité. « Nous, nous sommes raisonnables, nous aimons être rationnels, un congrès d’investiture est un acte purement administratif. Même devant deux ou trois personnes, une investiture peut se faire. Nous avons choisi ce palais tout simplement parce que c’est un beau cadre. Mais la salle était pleine, il y avait près de 2000 congressistes et c’est largement suffisant.  Nous, au parti Le Faso Autrement, nous n’aimons pas le gaspillage parce que les ressources que nous avons doivent être utilisées de façon parcimonieuse », a-t-il relevé.

 

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il dit avoir insisté tout le long de son discours sur la nécessité de combattre la corruption ; chose que le pouvoir en place n’a pu réaliser jusque-là. Pire, a-t-il poursuivi, il n’y a jamais eu autant de corruption à ciel ouvert. « Ici, c’est raisonnable, rationnel et pas de gaspillage », a conclu le Dr Ouédraogo.         

   

A.D.

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