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Explosion des cas de covid 19 : La rançon du laisser-aller

 

On ne sait pas si l’on doit parler de première ou de deuxième vague de la pandémie de covid 19 en Afrique, mais il faut dire que la situation y est de plus en plus préoccupante : les cas de contamination explosent, et les pays qui semblaient jusque-là miraculeusement épargnés voient avec inquiétude leurs chiffres augmenter.

 

 

Au Burkina, face à l’urgence de la situation, le Comité de lutte contre la maladie à coronavirus s’est réuni hier mercredi 16 décembre 2020 autour de son président, le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré (lire p.2). Outre les membres statutaires (membres du gouvernement, représentants de la société civile, partenaires techniques et financiers), ont pris part à ce conseil de guerre les maires de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso, les deux principaux centres urbains. A l’issue de la réunion, aucune décision drastique mais plutôt des exhortations du chef du gouvernement à la vigilance, au respect des mesures barrières, à la responsabilité individuelle et collective, etc.

 

Tout cela est bien beau, mais il faut aussi reconnaître qu’en plus du « grand relâchement dans notre pays », évoqué par le Premier ministre pour expliquer la brusque recrudescence des cas, il y a aussi et surtout un certain laxisme de la part de nos pouvoirs publics dans la prévention et la lutte contre le fléau. Certes, il faut faire de la sensibilisation encore et encore, mais ce n’est certainement pas la panacée, car pour être efficace, le plan de riposte doit aussi prévoir des sanctions appliquées en cas de besoin. Et c’est bien là que le bât, pour ne pas dire le virus, blesse dans notre pays. En effet, après les mesures d’allègement intervenues suite à la fermeture temporaire des marchés et yaars, des lieux de culte, des établissements scolaires, des maquis et bars, où en est-on avec le nécessaire contrôle du rapport quotidien des Burkinabè aux règles de prévention de la maladie ? Que deviennent, par exemple, le lavage des mains et le port obligatoire du masque au grand marché Rood-woko ? Aux oubliettes au nez et à la barbe de nos autorités. Il en est de même pour la limitation du nombre de passagers dans les transports en commun foulée aux pieds au vu et au su de la puissance publique. Les cas de relâchement pour ne pas dire de bravades envers les consignes édictées par les autorités compétentes sont légion, et les mesures barrières en ont été les premières victimes. Ainsi, la vie a repris son cours avec tout ce que cela peut comporter comme menaces à la santé publique, sans que personne s’en émeuve.

 

Ce n’est pas avec une telle démission collective que l’on parviendra à éradiquer le fléau à la couronne. Sans pour autant appeler à de nouvelles mesures drastiques, en l’état actuel de la situation, il va falloir que la puissance publique sorte le bâton comme dans certains pays pour instaurer une véritable discipline sanitaire sans laquelle la lutte contre la pandémie ne sera pas efficace.

 

 

 

H. Marie Ouédraogo

 

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