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Année 2020:Honneurs aux VDP !

L’exercice est bien connu, mais sa pratique n’est pas toujours aisée. Non pas que celui-ci requière des aptitudes exceptionnelles pour ceux qui s’y essaient mais parce que la difficulté tient ici au contenu et au sujet du travail. Au cas où vous ne l’auriez pas deviné, il s’agit de la traditionnelle désignation de l’homme de l’année. Un marronnier, comme on le dit dans le jargon de la presse. Pour cette année qui tire inexorablement vers sa fin, L’Observateur Paalga n’a pas choisi un seul homme de l’année, mais plusieurs, à savoir les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), dont l’entrée en jeu au cours de cette année a marqué un tournant dans la guerre asymétrique que nous imposent les forces du mal depuis avril 2015.

 

 

Qu’on se le dise, le choix de la personnalité marquante de l’année n’est jamais unanimement partagé dans l’opinion publique. Même au sein des rédactions, c’est souvent après moult discussions que l’on parvient à trouver cet homme ou cette femme dont les actions auraient le plus marqué positivement ou négativement les 365 jours écoulés.

Depuis 1927, année de son institution par le magazine américain Time, l’homme de l’année a rarement donc recueilli  l’assentiment de tous, et parfois même certains choix ont soulevé la polémique comme ce fut le cas en 1938 où la palme était revenue au dictateur nazi, Adolf Hitler.

Pour revenir chez nous au Burkina, nous avons opté, au regard du contexte qui est aujourd’hui le nôtre, de décerner le titre de l’homme de l’année 2020, non pas à un individu mais à tout un groupe, en reconnaissance de son engagement dans notre lutte commune contre le plus grand péril qui menace l’existence de notre nation depuis presque six ans maintenant : le terrorisme.

Comme vous le constaterez, c’est encore la crise sécuritaire qui a déterminé notre choix comme ce fut le cas en 2019, où nous avions jeté notre dévolu sur les Forces de défense et de sécurité (FDS).

Après nos corps militaires et paramilitaires dont l’engagement et la détermination à vaincre le péril sont sans pareils, nous nous inclinons donc avec déférence devant les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP).

En effet, aux côtés des FDS, ces auxiliaires de la sécurité, depuis l’adoption de la loi le 21 janvier 2020, se sont illustrés par une bravoure inouïe sur le théâtre des opérations contre les groupes terroristes qui continuent de semer la mort et la désolation dans plusieurs localités du Burkina.

Leur action sur le terrain a permis de contrer l’avancée des forces du Mal et ouvert même la voie au retour de certains déplacés internes comme à Tanwalbougou, village-martyr s’il en est, et dans plusieurs localités du Centre-Nord. Symbole fort de leur réussite, les élections couplées du 22 novembre ont eu lieu dans les localités de l’Est où ils sont présents, contrairement à d’autres où des hommes armés ont empêché la tenue du vote.

Ces résultats probants ont été engrangés au prix d’un lourd tribut et de maints sacrifices. Combien sont-ils ? Difficile de le savoir, mais ils sont nombreux, ces héros anonymes à avoir payé de leur vie leur engagement à défendre leur famille, leur village et leur patrie. A Natiaboani le 16 juin, sur l’axe Titao-Sollé le 26 juin, à Toulbéni le 24 septembre, à Tokabangou le 28 octobre, à Arra le 24 novembre, et on en oublie, des pères de famille, des époux, des frères, ne sont plus jamais revenus, fauchés par les balles meurtrières des ennemis de notre pays.

Malgré le manque de moyens logistiques et en dépit de la formation militaire sommaire qu’ils ont reçue et leur pécule, si vraiment c’en est un, de 20 000 francs CFA par mois, les VDP ont su apporter leur part de résistance face à l’hydre terroriste. Certains d’entre eux se sont particulièrement illustrés sur les champs de bataille à tel point que leurs hauts faits d’armes sont désormais dignes des épopées homériques. Parmi ces guerriers des temps modernes, Ladji Soumaïla Ganamé de Yoro dans le Loroum qui aurait fait mordre la poussière plusieurs fois aux hommes sans foi ni loi.

C’est vrai que, par endroits, il y a eu des exactions, des abus, voire des exécutions sommaires, peut-être du fait qu’ils n’ont pas bénéficié de tout l’encadrement nécessaire, mais cela n’enlève en rien leur mérite dans la guerre contre le terrorisme qui, soit dit en passant, doit être la plus propre possible.

On peut donc le dire, la France occupée avait pendant la Seconde Guerre mondiale ses résistants, l’Italie ses partisans, le Burkina, engagé aujourd’hui dans une lutte patriotique contre la multinationale terroriste, a ses volontaires. Des hommes de tous âges, de toutes professions, issus de toutes les ethnies qui ont refusé de mourir sans se battre et qui par leur action entretiennent l’espoir d’une victoire totale et définitive sur la terreur. En cela, ils méritent le respect de toute la Nation et plus de soutien de la part de l’Etat.

Aux volontaires pour la défense de la patrie, L’Observateur Paalga reconnaissant.

Hugues Richard Sama

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