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Burkina Faso : En attendant le PM

 

Depuis le 30 décembre 2020, le Burkina Faso n'a plus de PM et de gouvernement. 2 jours après son investiture, le président du Faso a pris un décret mettant fin aux fonctions du chef du gouvernement et dissolvant du même coup son équipe.

 

Depuis lors, c'est l'attente. Beaucoup de Burkinabè s'attendaient pourtant à ce que, au cours du long week-end du nouvel an, l'identité du nouveau locataire de la primature soit connue. Sera-ce le même ? Ou alors le chef de l'Etat va-t-il encore nous sortir un lapin de son chapeau ? Si tel devrait être le cas, qui pourrait être cet oiseau rare ? Comme toujours on se perd en conjectures ; comme toujours les bookmakers rivalisent de pronostics jusqu'à ce que ce soit une personnalité sur laquelle personne ne pariait.

 

Pendant ce temps, les ministres renvoyés, momentanément qui sait ,  ont dû passer un mauvais réveillon, ne sachant pas s'ils seraient reconduits ou pas. On ne sait pas si le suspense a pris fin au moment où vous nous lisez, mais, comme ce fut déjà le cas il y a 5 ans, Roch Marc Christian Kaboré semble prendre tout son temps même, car en la matière, il n'a aucune contrainte constitutionnelle. En 2016 alors que beaucoup s'attendaient à ce que dans la foulée de sa prestation de serment le 29 décembre 2015 il nommât son premier premier ministre il avait mis plus d'une semaine à "débaucher " Paul Kaba Thièba de la BCEAO, et il a fallu une autre semaine pour que sa première équipe gouvernementale soit connue.

 

En cela il n'y a rien de nouveau dans ce qui se passe, même si les urgences qui l'attendent auraient commandé qu'il comblât rapidement le vide exécutif et se lançât dans la mise en œuvre du programme pour lequel il a été réélu.  

 

Mais on peut bien imaginer les difficultés qu'éprouve l'enfant de Tuiré à trouver un PM et à former une équipe quand on connait les différents paramètres qu'il faut prendre en compte entre les équilibres ethno-régionalistes, qu'il faut toujours préserver, et les appétits parfois gloutons des partis membres de la majorité présidentielle, notamment ceux représentés dans la nouvelle assemblée où le MPP à lui seul n'a pas la majorité absolue. Le casting gouvernemental  est donc forcément compliqué, et dans ses manœuvres de  trapéziste  politique, Roch doit s'arracher le peu de cheveux qu’il lui reste pour contenter tout le monde et son père.

 

 

 

 

 

 

Abdou Karim Sawadogo

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