Menu

Ministère de la Communication : Ousséni Tamboura dans les ateliers de L’Obs.

 

Ministre de la Communication, des Relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement nommé le 14 janvier 2021, Ousséni Tamboura dit effectuer, depuis peu, des visites de courtoisie aux acteurs de l’information et de la communication dans le but de compléter ses connaissances sur l’état des lieux de la presse. C’est ce qu’il nous a du reste confié à l’issue d’un tête-à-tête qu’il a eu avec le Directeur de publication de L’Observateur paalga, Edouard Ouédraogo, hier 1er  février 2021.  

 

 

 

 

Vous êtes venu rendre visite au doyen des quotidiens de la presse privée. Si ce n’est pas un secret, qu’est-ce que le Directeur de publication et vous vous êtes dit pendant la vingtaine de minutes qu’ont duré vos échanges ?

 

 

 

Je suis venu rendre une visite de courtoisie au doyen Edouard Ouédraogo, qui se trouve être le fondateur de l’aîné de notre presse écrite privée. En ma qualité de ministre chargé de la Communication, il me semblait tout à fait normal, pour compléter mes informations sur l’état des lieux du secteur de la Communication, d’effectuer cette sortie. Il s’est agi aussi de solliciter son accompagnement et de bénéficier de son expérience, de ses conseils pour la conduite de notre mission. Ce fut également un moment de partage d’espérance ; l’espérance que dans le secteur de la communication et des médias, nous puissions ensemble, acteurs tant du public que du privé, bien identifier les défis, les problèmes qui se posent dans ces domaines. C’est ainsi qu’en tant que ministre, nous pourrons apporter les réponses les plus idoines avec l’appui du gouvernement. D’une manière générale, j’ai traduit mes encouragements à L’Observateur Paalga et à tous ceux qui travaillent dans la presse privée pour ce que nous lisons au quotidien, voyons sur nos écrans de télé et écoutons à la radio. Si ces informations nous parviennent, c’est parce qu’il y a un excellent travail qui est abattu par des gens qui sont dans l’ombre.      

 

 

 

On pourrait dire que le ministère de la Communication n’est pas « difficile » à gérer mais aussi que le milieu des journalistes n’est pas « facile ». Est-ce que vous avez eu quelques appréhensions quand on vous a proposé ce maroquin ?

 

 

 

Bien sûr du fait déjà que je ne suis ni un communicateur ni un journaliste. Si on vous demande de conduire un département aussi crucial, puisque la communication est au cœur de bien de succès mais aussi d’échecs, ce n’est pas facile. Mes appréhensions étaient de savoir qu’elles pourraient être les conditions que je devrais réunir pour réussir cette mission. Et après avoir échangé avec les acteurs, je me suis rendu compte que le plus important et la meilleure des conditions, c’est de travailler avec les acteurs du domaine, de partager avec eux la même vision, d’être à leur écoute pour identifier les difficultés mais aussi communiquer sur les solutions préconisées ou proposées. Ce secteur, comme tous les autres domaines, est bien difficile, puisque conduire un département ministériel n’est pas chose aisée. Il y a souvent des acteurs divers, des services publics et privés, des intérêts qui ne sont pas forcément convergents, mais j’ai foi en la capacité de dialogue et d’esprit constructif des acteurs du domaine pour réussir cette mission.    

 

 

 

L’un des dossiers sensibles que vous avez hérités de votre prédécesseur, c’est sans doute les relations entre l’administration et le syndicat de la maison. Comment entrevoyez-vous ces relations avec vous à la tête du ministère ?

 

 

 

C’est le dossier lié au nouveau statut des médias publics, la RTB et les Editions Sidwaya pour l’essentiel. J’ai déjà rencontré le Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC) par deux fois sur ce dossier, et nous sommes déjà très avancé dans une dynamique de faire en sorte que les deux entreprises puissent achever leur transformation. Il est important de rappeler les grandes étapes : en 2015, une loi a disposé que ces entreprises doivent avoir un statut de société d’Etat. Par la suite, des audits sociaux et juridiques ont indiqué qu’il faudrait d’abord passer à un statut dérogatoire ; lequel permettra par des réformes, avec quelques étapes, que ces médias aient une autonomie de gestion, les grands principes de la comptabilité privée et que toute autre question relative à la bonne gouvernance puisse être réglée. Le gouvernement a fait le pas le plus important, celui de leur octroyer ce statut dérogatoire par un décret pris en 2019. Les conseils d’administration de ces deux entités ont déjà adopté leurs statuts et je pense que le dialogue est renoué pour enfin permettre qu’aux problèmes qui sont restés en suspens on trouve des solutions mais dans le temps. Puisqu’il ne s’agit pas de tout régler en un seul jour. Nos échanges avec le SYNATIC ont montré une prédisposition du Syndicat a continué les discussions avec le gouvernement. L’exécutif a également dit sa disponibilité à travailler avec ses partenaires sociaux pour qu’ensemble, ils fassent en sorte que nos médias publics soient performants dans leur mission d’informer les populations.

 

     

 

A l’installation de votre prédécesseur il y a cinq ans, il avait promis de travailler à l’accès à l’information officielle par les médias. 5 ans après, les choses n’ont pas véritablement bougé. Qu’est-ce que vous comptez faire pour amener vos collègues de l’équipe gouvernementale et leurs responsables de services à être plus réactifs aux sollicitations des médias ?

 

 

 

(Rire) Vous m’obligez à commenter des propos de mon prédécesseur et cher ami (ndlr : Remi Fulgance Dandjinou). Et vous partez également d’une perception puisque vous dites que les choses n’ont pas véritablement bougé…

 

 

 

…Mais le problème se pose toujours. Nous sommes tout le temps confronté à ces difficultés pour entrer en contact avec les différents responsables et obtenir les informations officielles…

 

 

 

Le plus important ici est que chacun vienne et apporte sa pierre à l’édifice. Les problèmes ne sont jamais définitivement résolus, c’est comme le processus du développement, c’est une dynamique. On ne finit pas de développer. Chacun vient donc apporter sa touche à la construction et à un moment donné celle-ci prend une meilleure forme. Je crois que de bonnes choses ont été faites, et nous allons également nous atteler à résoudre les problèmes qui n’ont pas encore trouvé de solutions.

 

Propos recueillis par

 

Aboubacar Dermé

 

 

 

Encadré 1 

 

L’escale à lobspaalga.com

 

 

 

Du secrétariat à l’imprimerie en passant par le service commercial, la rédaction, la PAO (Publication assistée par ordinateur) et le laboratoire, le ministre de la Communication, des Relations avec le Parlement et Porte-parole du gouvernement, Ousséni Tamboura, a touché du doigt la réalité du travail à la chaîne qu’abat le personnel du journal au quotidien. Mais sa sortie allait être incomplète sans le détour à lobspaalga.com, le nouveau bébé du « doyen ». Le pool digital de L’Obs., qui se veut autonome et indépendant du print, recevait pour la première fois, sauf erreur ou omission de la part de son DP, Ousséni Ilboudo, une visite ministérielle. En ces lieux, son homonyme a aussi fait la connaissance des membres de la tout aussi « jeune et dynamique » équipe de web journalistes qui, dans leur traitement de l’information, font un savant dosage de textes, sons, photos et vidéos. En guise d’illustration, il a même été donné à voir au ministre ainsi qu’à son staff, le reportage sur la toute première chirurgie à cœur ouvert au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Tengandogo. De quoi fasciner l’hôte du jour, qui a émis le souhait d’être abonné à cette plateforme et, au-delà de sa personne, toute l’équipe gouvernementale. Comme la Rédaction du journal papier, Ousséni Tamboura a félicité et encouragé l’équipe.

 

A.D. 

 

      

 

Encadré 2 

 

Ce qu’il a écrit dans le livre d’or

 

 

 

Une tradition voulant que le visiteur couche ses impressions dans le livre d’or du journal, voici ce qu’a écrit le ministre Ousséni Tamboura avant de prendre congé. 

 

 

 

« Cher Doyen Edouard Ouédraogo, Directeur de publication du doyen des quotidiens du Burkina Faso, je suis venu rendre hommage à ce bel ouvrage de la presse de notre pays qu’est L’Observateur Paalga. Je suis venu aussi encourager tous ses infatigables travailleurs. Je vous dis toute ma fierté de relever les défis de la presse privée, et toute mon admiration au Doyen Edouard Ouédraogo, fondateur du journal depuis 1973 et encore depuis sa renaissance après les affres de la Révolution (1) »

 

 

Le ministre fait allusion à l’incendie criminel dont le journal a été victime à cette période et qui l’a obligé à mettre la clé sous le paillasson durant sept ans.

Dernière modification lemercredi, 03 février 2021 21:54

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

Retour en haut