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Attaque terroriste sur l’axe Gorgadji-Arbinda: Une nouvelle embuscade qui interroge notre politique de sécurité

On ne finit pas de compter les jours noirs au Burkina depuis que les forces du Mal ont juré d’en finir avec notre pays. Dernier événement en date, mercredi 18 août 2021.

Une équipe mixte de Forces de défense et de sécurité (FDS), qui escortait des civils qui se rendaient à Arbinda, est tombée dans une embuscade, 25 kilomètres après Gorgadji.

Le bilan de cette attaque fait froid dans le dos : le gouvernement, dans un communiqué, parle de 30 civils tués et 19 personnes blessées; de 14 FDS et de 3 Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) tombés. Pendant la riposte, les militaires ont réussi à abattre 58 terroristes et à blesser de nombreux autres.

Les opérations de ratissage étaient toujours en cours hier en début de soirée et le gouvernement a décrété un deuil de 72 heures allant du jeudi 19 août à 00 heure au samedi 21 août  à 24 heures.

L’objectif des terroristes est clair : asphyxier la ville stratégique d’Arbinda, l’une des rares localités qui tient encore debout dans la zone et qui jusque-là survit grâce à l’action des FDS et des VDP. Les opérations d’escortes qu’ils effectuent régulièrement en direction ou en provenance de Dori, la capitale du Sahel, sont les seuls moyens pour entrer et sortir de la cité, laquelle est approvisionnée en produits de première nécessité par ce canal.

Cette dernière attaque vient ajouter son lot de malheurs en ce mois d’août, particulièrement sanglant. Déjà le 4, une trentaine de personnes, dont 15 militaires et 4 VDP, ont été tuées dans une double attaque à Markoye. Le 8, 12 militaires ont péri à Toéni, dans la Boucle du Mouhoun,  lors d’une de ces redoutables embuscades pour lesquelles on semble impuissant.

Les Burkinabè ne savent plus à quel saint se vouer, pour ne pas dire à quel gouvernement se fier, pour assurer leur droit à la sécurité.

Suite au drame de Solhan  dans la nuit du 4 au 5 juin 2021 et à une série de manifestations dans de nombreuses localités du pays, le président du Faso avait été presque obligé de procéder à un léger remaniement ministériel qui ne semble pas deux mois plus tard produire des résultats visibles sur le terrain.

On savait que la lutte contre les groupes armés n’allait pas être une guerre éclair, au terme de laquelle nos «Boys» allaient marcher triomphalement sur l’ennemi; on savait également qu’elle allait nous coûter des vies humaines, mais même les esprits les mieux disposés commencent à être envahis par le pessimisme au regard de la récurrence et de la virulence des assauts de la pieuvre terroriste. Face à une telle situation, on ne peut que se poser des questions.

S’agit-il, comme nous nous sommes maintes fois demandé, d’un problème de motivation de la troupe, d’un problème d’équipements, de dysfonctionnements dans le renseignement opérationnel ou d’une faiblesse structurelle de la politique sécuritaire de notre pays ?

Quoi qu’il en soit, le gouvernement doit impérativement apporter des réponses à ces interrogations, à commencer par le chef de l’Etat, chef suprême des armées. Après avoir récupéré la Défense et s’être flanqué d’un ministre délégué, il est peut-être temps pour lui, si ce n’est déjà fait, de procéder à un véritable diagnostic de la grande Muette et de faire les réglages qui s’imposent. Il y va de la réussite de son second mandat après le premier qui a été ankylosé par ces attaques aux lourdes conséquences humanitaires, sociales et économiques. C’est tout le mal qu’on lui souhaite.

 

Hugues Richard Sama

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