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Avènement du MPSR : «Le MPSR n’aura pas une minute de période de grâce» (Abdoulaye Barry, journaliste)

 

Journaliste,   doctorant de  l’Université pour la paix des Nations-unies, Abdoulaye Barry est sans doute l’analyste  politique le plus sollicité ces derniers temps par les médias. Son franc-parler sur la situation nationale lui ont valu d’être banni du plateau de l’émission « Débat de presse» sur la télévision nationale  alors qu’il était l’un des invités les plus réguliers et sûrement le plus attendu par les téléspectateurs. Dans cette interview qu’il nous accordée le 26 janvier 2022 dans un hôtel de la place, celui qui passe pour être bien informé, revient sur la prise du pouvoir le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) deux jours plus tôt. Pour ce fin observateur de la scène politique burkinabè et africaine...

 

 

 

 

 

 Comme beaucoup de Burkinabè , avez-vous vu venir le putsch du 24 janvier?

 

 

 

Il y avait des signes annonciateurs perceptibles de tous. La dégradation exponentielle de la situation sécuritaire, l’exaspération du peuple et l’incapacité du gouvernement à être à la hauteur des défis si pressants ont fini par créer une situation intenable avec en toiles de fonds les ingrédients d’une explosion.

 

La question de la survie du pays en tant qu’État se posait avec acuité avec l’occupation des pans importants du territoire par les groupes armés terroristes. Dans ces zones, les groupes terroristes  dictent leurs lois  à des populations abandonnées à elles-mêmes  par l’État protecteur et garant de la sécurité collective. Actuellement, dans  plusieurs localités de l’intérieur, vous assistez à des scènes pitoyables, des interminables files de personnes en errance sur leur propre territoire. Les chiffres officiels parlent d’un million et demi de déplacés  mais leur nombre réel devrait dépasser les deux millions ; le nombre d’écoles et de centres de santé fermés se compte également par milliers. C’est comme un film mais c’est  une triste réalité.

 

Le gouvernement  ne semblait plus maîtriser les choses. Et comme il s’agit d’une question existentielle, la crise sécuritaire  a fini par devenir une crise sociale, politique, puis militaire. En résumé, le régime en place avait réuni tous les ingrédients pour sa propre chute. Et c’est ce qui est arrivé.

 

 

 

A vous entendre, la situation ne pouvait déboucher que sur un coup d’Etat?

 

 

 

 Soit les militaires prenaient leur responsabilité comme ils l’ont fait, soit une explosion sociale allait déboucher à la chute du régime déchu. La résignation du peuple finirait par engendrer une révolte d’envergure. Et, je pense que plusieurs groupes étaient en train de s’organiser pour cela parce que la situation était intenable. Les perspectives n’étaient guère reluisantes. A juste titre puisqu’en guise de réponse au cri du cœur des populations, le gouvernement excellait dans les discours et les promesses politiques à un peuple las d’entendre des déclarations rarement traduites en actes concrets.

 

 

 

 Au début de leur mouvement, les militaires ont posé des revendications corporatistes. Pensiez-vous qu’il s’agissait d’une stratégie de camouflage de leurs réelles intentions?

 

 

 

Je ne sais pas parce que je n’étais pas avec eux, mais toujours est-il que leur démarche reposait sur des éléments objectifs. Les revendications n’étaient pas fallacieuses. C’est une réalité cruciale de notre armée qui n’est pas dans les conditions idoines pour se mettre dans une dynamique de reconquête du territoire national.

 

 

 

Les mutins pointaient notamment du doigt l’incapacité de l’Agence nationale de renseignement (ANR) à assurer efficacement sa mission. Avons-nous vraiment un problème de renseignement au Burkina?

 

 

 

 Sur le plan du renseignement technique, l’ANR faisait un travail remarquable. Il y a effectivement des faiblesses en ce qui concerne le renseignement humain. Mais  la guerre c’est un ensemble de choses pas le renseignement seulement. 

 

 

 

Qu’entendez-vous par renseignement humain?

 

 

 

Il s’agit des renseignements émanant de sources  humaines et non des outils techniques. C’est l’une des forces des groupes terroristes qui ont réussi par endroits à construire de solides alliances sociales qui leur garantissent une couverture.

 

 

 

 

 

Mais son chef, le colonel François Ouédraogo  était contesté...

 

 

 

Je ne sais pas pourquoi il l’est. Je ne le connais pas et ne l’ai jamais rencontré. Ce dont je suis sûr c’est qu’il y a  de très  bons analystes et des talents au sein de l’ANR qui ont une très bonne connaissance du de la problématique. Mais les qualités individuelles des  hommes ne représentent rien quand le un système politique a érigé la compétence au rang de délit.

 

 

 

Est-ce que vous connaissiez le chef de la junte, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui est l’auteur d’un essai sur le terrorisme au Sahel?

 

Personnellement non, je ne le connais pas. Mais je ne le découvre pas non plus. J’ai entendu parler de lui dans certains milieux militaires. Dans mes recherches, j’ai pu aussi glaner quelques informations dans son ouvrage parce que j’ai consacré beaucoup d’années de recherches sur la sécurité au Sahel. J’ai beaucoup travaillé sur le G5 Sahel, mais disons qu’on ne se connaît pas.

 

 

 

On sait que la crise couvait depuis des mois au sein de la Grande Muette. Est-ce le drame d’Inata qui a précipité la chute de Roch Marc Christian Kaboré?

 

Oui, c’est un élément déclencheur. C’est un élément de plus dans le drame national. C’est l’un des points les plus noirs dans l’histoire de notre armée. 57 personnes ont été tuées, dont 53 gendarmes. Inata, est le symbole de l’humiliation nationale. C’est le symbole de l’humiliation du peuple. C’est le symbole de l’humiliation de l’armée. L’autorité politique doit en porter l’entière responsabilité.

 

 Mais après le drame du 14 novembre, il y a eu un deuxième drame à Inata le 22 décembre qui est passé sous silence. Ce jour-là , l’autorité politique a instruit les forces spéciales, l’unité Cobra et l’unité spéciale de la gendarmerie qui protégeaient Inata de replier sur Ouagadougou, abandonnant ainsi une gigantesque infrastructure économique aux mains de l’ennemi avec une réserve logistique impressionnante.   Inata regorge aujourd’hui d’une réserve logistique  qui peut tenir pendant 15 ans. L’autorité politique a donné l’ordre aux unités qui avaient pris possession des lieux  et qui faisaient un très bon boulot de replier sur la capitale.  Voyez-vous les milliards qu’on laisse derrière ? Lorsque les éléments embarquaient dans l’hélicoptère pour revenir, beaucoup avaient le cœur meurtri parce qu’ils ne comprenaient pas cette décision absurde. L’hélicoptère a fait 4 rotations : le matériel léger, le matériel lourd, l’unité Cobra et la gendarmerie et enfin les forces spéciales. C’est un deuxième drame qui est passé sous silence. C’est vous dire la profondeur de notre drame et à quel point le trou dans lequel le régime Kaboré a plongé le pays était si profond. 

 

 

 

 

 

On a souvent rejeté toute la responsabilité de la dégradation de la situation sécuritaire sur le chef de l’Etat, chef suprême des armées il est vrai. Mais ceux qui viennent de prendre le pouvoir ne sont-ils pas plus responsables que les politiques ?

 

 

 

L’armée est une institution subordonnée à l’autorité politique. Le système de défense nationale, la gouvernance de l’armée et son  mode d’emploi sont du ressort de l’autorité politique. Lorsque  vous êtes élu président de la République, c’est vous qui déroulez votre offre politique avec une stratégie de défense nationale pour dire comment vous comptez assurer la défense nationale et  assurer la sécurité du peuple et de ses biens. C’est de l’ordre du politique. L’armée est une institution qui est placée sous l’autorité politique. Aux Etats-Unis, c’est consacré. Lorsque le politique n’a pas une vision claire du mode d’emploi de l’armée et une idée précise de sa gouvernance, c’est tout le système de défense nationale qui s’écroule.

 

Les dysfonctionnements au sein de l’armée ces dernières années ne sont ni plus ni moins que le résultat des errements et des choix politiques approximatifs. Ces dysfonctionnements ont eu un impact terrible sur le moral et l’efficacité des unités opérationnelles et la cohésion au sein de l’institution militaire. D’où venaient ces dysfonctionnements ? (Rire), ils venaient du politique.

 

 

 

 

 

Quand on prend par exemple le cas d’Inata où les soldats ont été affamés pendant des semaines, cela ne relève pas du politique mais plutôt d’un dysfonctionnement de la chaîne de commandement...

 

Si vous avez des employés qui ne font pas correctement leur boulot, c’est parce qu’ils savent qu’avec vous, on peut ne pas faire correctement le travail et cela va passer.

 

 

 

A vous écouter, l’armée a bien fait de récupérer le pouvoir...

 

 

 

Loin de moi l’idée d’applaudir un putsch militaire.

 

Mon souhait, ce n’était pas qu’un coup d’État arrive. Mon souhait, c’était que le président Kaboré, qui a étéélu démocratiquement, réussisse sa mission d’assurer aux Burkinabè la sécurité, d’apporter des réponses adéquates aux aspirations du peuple et de développer son pays. Je rêve pour ce pays une gouvernance de vertu, un État véritablement de droit, c’est à dire, fort  et équitable qui cimente par la justice sociale l’équilibre et l’unité nationale.

 

 C’était mon rêve pour lui en cette période de grandes turbulences et de fragilités. Mais a-t-il pu le faire ?   Chacun peut apporter sa réponse.

 

 

 

Mais après le drame d’Inata, il y a quand même eu un sursaut  du pouvoir avec le remaniement ministériel et les changements intervenus au niveau de la Grande Muette. Ces gages donnés par le pouvoir n’étaient-ils pas suffisants pour écarter tout risque de putsch?

 

 

 

Ces changements n’ont pas apporté les résultats escomptés. Il ne fallait pas se limiter à un simple changement d’individus. L’exigence et l’urgence se trouvent dans un changement profond du système lui-même. Ceci passe par une autre façon de faire, de gouverner avec éthique et rigueur portée par des hommes qui incarnent avec une  pleine conscience l’exemplarité, et dignes de la grandeur et la dignité de la République. Le système est resté intact et c’est pour cela qu’aucun changement ne pouvait arriver.

 

Il nous a été annoncé à grands renforts de publicité médiatique à 23h dans un discours à la Nation, qu’une opération mains propres  sera lancée dans l’immédiat. C’est un aveu cinglant d’une gouvernance de corruption, obligée par la colère populaire de rectifier le tir.

 

Où en est-on avec cette opération mains propres ? On attend toujours. Ce sont des annonces et des mesures qui visent à offrir un sursis à un régime incompétent qui a travailléà réunir tous les ingrédients de sa chute.

 

 

 

Le délai n’était-il pas très court pour déjà dire que les changements opérés au sein de l’armée n’ont pas apportés de résultats ?

 

Oui, mais ça fait 6 ans que le peuple souffre et il ne voyait pas de ligne directrice. Ce qu’il voyait après les discours  lassants c’est d’autres discours. «On va faire», c’est ce qu’on entendait chaque fois. Pendant  6 ans, chaque jour ils prennent des mesures et l’on se demande quelles mesures au juste.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On dit généralement qu’un coup d’Etat a toujours une aile civile. Que ce soit au sein de l’armée, de la classe politique ou de la société civile, des gens n’ont-ils pas entretenu le pourrissement de la situation sécuritaire pour créer les conditions favorables à une prise du pouvoir par la soldatesque?

 

 

 

 La question n’est pas là. Le plus important, lorsque vous êtes élu président de la République, c’est de  respecter votre serment et vos engagements politiques vis-à-vis du peuple qui vous a accordé sa confiance. Si vous apportez une réponse aux aspirations de votre peuple, il n’y a aucune armée au monde qui puisse vous faire un coup d’État.  Au  Venezuela, Hugo Chavez a été renversé par un coup d’Etat soutenu par des grandes puissances occidentales. Le lendemain, son peuple a chassé les généraux putschistes  pour le remettre au pouvoir. Le deuxième exemple c’est celui de la Turquie. Erdogan a été renversé par son armée, mais le peuple a défié les chars pour chasser les militaires et le remettre à sa place. Si vous vous sacrifiez pour votre peuple, vous n’avez même plus besoin d’avoir une sécurité présidentielle. Le peuple assurera lui-même votre sécurité. 

 

 

 

 

 

 

 

Les militaires promettent un retour à l’ordre constitutionnel normal dans un délai raisonnable. Quel pourrait être ce délai raisonnable selon vous?

 

Ce n’est pas à moi de définir un délai raisonnable. Ici c’est la réalité du terrain qui va dicter les choses. Mais encore une fois, je répète que l’armée est venue suite à la dégradation de la situation sécuritaire et à l’exaspération du peuple burkinabè. Sa principale mission sera de ramener la sécurité partout au Burkina Faso, de redonner à ce peuple  sa quiétude, de remettre le pays sur de bons rails, parce que cette crise au départ sécuritaire s’est muée  malheureusement en une crise multidimensionnelle ayant brisé beaucoup de fondements de la nation burkinabè. Il va falloir recoller les morceaux.

 

La question de la durée de la Transition ne relève pas des seules autorités militaires au pouvoir. La durée de la Transition doit être fixéeà l’issue d’une  large consultation nationale qui implique l’ensemble des Burkinabè sans exclusive. On ne doit  exclure aucune couche sur des questions essentielles comme la durée de la Transition, tout comme l’agenda de la Transition qui doit être  un agenda burkinabè au profit du peuple burkinabè, rien que pour le peuple burkinabè.

 

 

 

Mais le Burkina est membre de la CEDEAO qui sur le cas Malien a refusé une Transition de cinq ans comme le souhaitaient les militaires?

 

 

 

Je ne fais pas de comparaisons. Par principe la CEDEAO va condamner le coup d’Etat conformément au protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance qui est une sorte de Constitution de l’organisation sous-régionale.  Est-elle dans son rôle ou pas ? Oui, parce que le Burkina Faso fait partie des pays qui ont librement décidé d’adhérer aux principes de l’organisation. Le Burkina est membre fondateur de la CEDEAO. Il y a une charte de la démocratie et de la bonne gouvernance dont le pays est signataire. Cela dit, il y a des spécificités dans chaque pays. Il y a eu des pays qui ont connu des coups d’Etat de par le passé et par principe ils ont été suspendus. Au bout de quelques mois, par une offensive diplomatique et des engagements politiques clairs, les sanctions ont été levées. Je ne pense pas qu’aujourd’hui la CEDEAO ne comprend pas le Burkina. Le CEDEAO va comprendre le Burkina, mais il revient aussi au pays d’envoyer des gages sûrs dans une action diplomatique sérieuse pour inviter les partenaires du Burkina, au-delà de la CEDEAO, à comprendre le pays, à l’appuyer et à l’assister durant cette période difficile de son histoire.

 

 

 

Avant et après l’insurrection, on a vu que les OSC étaient en première ligne. Est-ce que, comme le pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré, les militaires ne risquent pas d’être pris en otage par ces OSC plus politiques que les politiciens eux-mêmes?

 

Tant pis pour eux s’ils se laissent prendre en otage par qui que ce soit. On ne pleurera pas leur sort. S’ils n’arrivent pas à tirer les enseignements des différentes expériences politiques, tant pis pour eux.

 

 

 

Pour éviter les querelles politiciennes n’est-ce pas mieux que la Transition soit chapeautée de A à Z par des militaires ?

 

 

 

Les politiques sont une entité nationale. Ce ne sont pas des extraterrestres. Ils sont reconnus dans notre architecture institutionnelle, les lois du Burkina les reconnaissent. Leur rôle c’est de se battre pour la conquête et la gestion du pouvoir d’Etat. On ne doit  pas les mettre à l’écart. Il faut faire avec tout le monde pour avoir une Transition qui tire des leçons de la Transition de 2014 et de tous les échecs que le Burkina a connus dans sa marche pour véritablement remettre le pays sur des rails afin d’éviter que l’édifice s’écroule à la moindre intempérie.

 

 

 

Si vous aviez une feuille de route à proposer à la junte que serait-elle ?

 

Ce n’est pas à moi de proposer la feuille de route. Elle doit sortir de larges concertations avec l’ensemble des forces vives de la Nation. Je ne vais pas être prétentieux. Mais en ce qui concerne ma contribution, je dirai aux nouvelles autorités du Burkina Faso qu’il est judicieux d’engager  de larges concertations au niveau national pour que l’ensemble des forces vives de la Nation décident d’un agenda burkinabè au service du peuple burkinabè. C’est une véritable course contre la montre parce que l’urgence sécuritaire ne s’accommode pas des tergiversations et autres interminables débats politiques. Le temps n’est pas le meilleur allié dans ce contexte d’urgence sécuritaire. Malheureusement le MPSR n’aura pas une minute de période de grâce, il doit ici et maintenant redonner l’espoir au peuple par des résultats concrets sur terrain sécuritaire. La sécurité  est le substrat de l’agenda de cette nouvelle Transition qui s’ouvre au Burkina Faso. 

 

 

 

 

 

Après le Mali, la Guinée, l’épidémie de coups d’Etat a touché le Burkina. Qu’est-ce qui cloche dans nos démocraties pour qu’on en arrive à de telles situations?

 

 Beaucoup de choses.

 

La Guinée a connu un coup d’Etat en raison d’un déficit de gouvernance démocratique, elle est jusque-là à l’abri de crise sécuritaire.

 

Le Mali et le  Burkina connaissent une grave crise sécuritaire. Laquelle  crise tire ses sources de la déstabilisation de la Libye et de l’assassinat du guide Mohammad Kadhafi.  Mais ces deux pays ont également en commun d’avoir connu des convulsions politiques ces dernières années liées essentiellement à la qualité de la gouvernance démocratique.  

 

L’Afrique  souffre d’une véritable crise de gouvernance. Beaucoup de dirigeants peinent à apporter de vraies réponses aux défis du continent. Il n’y a pas de remède miracle en dehors d’une  gouvernance de qualité. Je veux dire que ces coups d’Etat, au-delà de la crise sécuritaire qui est un élément aggravant, sont nés du déficit de gouvernance. Tant qu’on ne relèvera pas ce défi, tant que la démocratie ne sera pas une démocratie réelle avec des systèmes politiques qui répondent aux attentes des populations, il y aura toujours des problèmes. La démocratie est un principe universel, mais chaque pays doit aller à la démocratie par une voie qui lui est propre, parce que nous n’avons pas les mêmes réalités. Cette Transition doit donner l’occasion au peuple burkinabè, pas à une entité contre une autre, mais au peuple burkinabè de réinterroger son système politique, de revisiter son histoire politique pour savoir ce qui n’a pas marché. Cette introspection indispensable va permettre au pays de construire un système exclusivement au service du peuple.

 

 

 

A qui le tour après ces trois pays?

 

Partout où il y aura un déficit de gouvernance.

 

Lorsque vous interrogez les démocraties à la sauce occidentale qui  ont été imposées  à l’Afrique, elles ne prennent pas en compte les réalités africaines. Si elles offrent au peuple la liberté de choisir son dirigeant, les systèmes politiques ne garantissent pas l’élection de celui qui a le meilleur profil.  La démocratie actuelle n’offre pas la chance de choisir le meilleur. Celui qui est élu peut l’être sur des bases subjectives, par exemple sa fortune. C’est pour ça qu’il faut réinterroger le système démocratique pour que notre démocratie donne la chance au peuple de choisir le meilleur parce que le dirigeant ce n’est pas forcément celui qui a beaucoup d’argent. Il faut des dirigeants visionnaires et profondément intègres, des patriotes convaincus avec une volonté inaltérable de servir le peuple et d’engager le pays sur le chemin de la prospérité.   

 

 

 

Interview réalisée par

 

Hugues Richard Sama

 

Akodia Ezékiel Ada

Sidonie Zinkoné (Stagiaire)

Dernière modification lemercredi, 02 février 2022 17:43

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