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Défaite des Etalons en petite finale :Non, pas de cette façon

 

C’est rageant. On pensait que les Etalons avaient conjuré depuis le  sort qui s’était acharné sur eux un soir de février 1998.

 

 

La grande désillusion est encore fraîche dans la mémoire de nombreux Burkinabè. Ce 27 février donc, le Burkina, qui accueille la Coupe d’Afrique des nations (CAN) pour la première fois,  joue  le match pour la troisième place contre la République démocratique du Congo. Les poulains du sorcier blanc, Philippe Troussier, grâce à Alassane Ouédraogo (6e mn), Oumar Barro (52e), Sidi Napon (56e) et Ibrahima Tallé (86e), mènent par le score de quatre buts à un à seulement quatre minutes du temps réglementaire. Que pouvait-il bien nous arriver ? La médaille de bronze semble définitivement acquise. Jusqu’à ce que, par un incroyable retournement de situation, les Congolais, par une foudroyante remontada avant l’heure, refassent leur retard en 240 secondes chrono. Avec trois buts encaissés en l’espace de quatre minutes, le Burkina entrait ainsi tristement dans l’histoire du football africain, voire mondiale. 

 

 

Il faut croire que le sort s’acharne sur les Etalons. Le samedi 5 février 2022, dans le cadre de la petite finale de la 33e CAN, ils ont en effet réussi l’exploit de se faire battre par le Cameroun aux tirs au but alors que, grâce à Steve Yago, André Onana  (contre son camp) et Djibril Ouattara, ils menaient 3-0 jusqu’à la 70e minute de jeu. On pensait alors que plus rien ne pouvait encore nous arriver mais, prudent, un supporter on ne peut plus lucide a prévenu : « eh !, doucement. N’oubliez pas que ce sont les Etalons. Tant que le coup de sifflet final n’a pas retenti… »

 

Ce prophète de malheur ne pensait pas si bien dire. Car il a suffi que le technicien portugais Toni Conceiçao procède à quelques réaménagements en faisant entrer notamment  Karl Toko-Ekambi et Vincent Aboubakar pour inverser la situation. Les protégés de Kamou Malo ploient sous les assauts fulgurants et incessants des Lions, retombent dans leurs vieux travers, déjouent, manquent de rigueur et de concentration en défense et permettent aux Camerounais d’égaliser en l’espace de quelques minutes, avant d’arracher la médaille de bronze aux tirs au but. Le capitaine des Lions, plus indomptables que jamais, en inscrivant deux réalisations, porte du même coup son total à huit, confirmant ainsi son statut de meilleur buteur du tournoi. La loi de la nature s’est imposée, les fauves ont dévoré goûlument les pauvres apathiques équidés venus du Sahel. 

 

 

Comme si un ressort s’était subitement cassé, le scénario tragique de 1998 s’est donc réécrit de la plus cruelle des manières à Yaoundé où le match s’est joué au mental, et force est de reconnaître que les nôtres n’ont pas un mental à toute épreuve, à la différence de leurs adversaires du jour qui tenaient à ce lot de consolation et se sont donné les moyens de l’obtenir. C’est à ça qu’on reconnaît les grandes nations de football. C’est dans des circonstances pareilles que « la partie ou la mort  nous vaincrons » doit prendre tout son sens.

 

 

L’entraîneur burkinabè a-t-il fait des erreurs de coaching en n’opérant pas  les remplacements qu’il fallait pour bétonner son milieu et sa défense afin de conserver l’acquis ? Peut-être. La faute, pour être charitable, à la jeunesse et à l’inexpérience de l’équipe ? C’est fort possible même si cette naïveté juvénile ne saurait les absoudre à bon compte. Le coup de pouce de l’arbitre marocain et de la VAR, qui ont préféré fermer les yeux sur la poussette d’Aboubacar lui ayant permis de marquer son second but ne change rien à l’affaire. On aurait compris que Bertrand Traoré et ses coéquipiers soient battus après avoir été dominés toute la partie. On leur aurait pardonné, mais pas de cette façon. Non, vraiment pas ça ! Se faire coiffer ainsi au poteau alors qu’on est si près de la ligne d’arrivée, quel désenchantement ! On aurait d’ailleurs fini par gagner le match malgré la remontée  fulgurante des Lions que la victoire n’aurait plus eu la même saveur.

 

 

Un fiasco monumental donc, une véritable bérézina footballistique, une incompréhensible « faute professionnelle » de l’aveu même de Bertrand qui vient assombrir un parcours pourtant honorable jusque-là, ce, d’autant plus que personne ne vendait cher la peau de ces Etalons à l’entame de la compétition. Hélas.

 

 

 

La Rédaction

 

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