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Conseil constitutionnel : Kassoum Kambou quitte définitivement la salle d’audience

 

Lors de la cérémonie de prestation de serment du président Paul-Henri Sandaogo Damiba, son absence très remarquée mercredi dernier au siège du Conseil constitutionnel dont il était le président avait donné libre cours à toutes les interprétations possibles. Dans une « Lettre pour Laye » du week-end écoulé, l’évocation de son état de santé très préoccupant avait cependant mis fin à toutes les conjectures les plus désobligeantes.

 

 

 

On espérait vivement tous le revoir très vite en pleine forme à son poste, pour conduire vaillamment jusqu’à son terme la mission à lui confiée depuis 2015 courant. Mille fois hélas ! Kassoum Kambou, puisque c’est de lui qu’il s’agit, ne retrouvera plus jamais son bureau, emporté qu’il a été dans sa 66e année par la maladie qui le rongeait depuis quelques semaines déjà.

 

 

Impitoyable, la faucheuse l’a arraché à l’affection des siens et à l’attachement de ses amis et collègues, le samedi 19 février 2022 à Paris en France, où il avait été évacué d’urgence quelques heures plus tôt. Dans un communiqué officiel annonçant son décès, le président du Faso, en son nom propre et en celui de tous les Burkinabè a présenté ses condoléances à la famille de l’illustre disparu.

 

 

Magistrat de grade exceptionnel totalisant 32 années d’expérience dans la magistrature et une expertise dans le domaine des droits de l’homme, celui qui quitte cette vallée des larmes a prêté serment le 13 mars 2015 comme président du Conseil constitutionnel, le couronnement d’une carrière bien remplie.

 

 

Né le 31 décembre 1956 à Kampti dans le Sud-Ouest du Burkina, Kassoum Kambou est titulaire d’une maîtrise en droit, option « Droit des affaires » de l’université du Bénin au Togo. Il est également diplômé de l’Ecole nationale de magistrature de Paris en France.

 

 

Durant son riche parcours, le défunt a successivement été magistrat intérimaire au Tribunal de première instance de Ouagadougou, substitut du procureur de la République à Ouagadougou et membre du Tribunal populaire de la révolution (TPR), procureur de la République à Ouagadougou. Il a aussi été procureur du Faso à Dori, conseiller juridique à la direction du développement industriel (ministère de la Promotion économique), conseiller à la Cour d’appel de Ouagadougou, conseiller à la Cour suprême. Il fut également membre de la direction des affaires civiles, pénales et du sceau, membre du Conseil supérieur de la magistrature. Avant de prendre la tête du Conseil constitutionnel, Kassoum Kambou fut conseiller à la Cour de cassation.

 

 

Très dynamique, celui que le monde de la magistrature et le Burkina pleurent aujourd’hui a mené plusieurs activités extra-professionnelles. Il a notamment été président de la Commission d’enquête indépendante chargée de rechercher les causes de la mort du journaliste Norbert Zongo et de ses trois compagnons le 13 décembre 1998 à Sapouy, province du Ziro. Il est membre fondateur du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), dont il fut le secrétaire aux relations extérieures. Le regretté a également été membre du Forum de réconciliation nationale en 1990, membre de la Commission constitutionnelle chargée de rédiger la Constitution de 1991 du Burkina, membre de la commission nationale de codification, enseignant de procédure pénale de droits humains à l’Ecole nationale de police…

 

Fait Chevalier de l’Ordre national, Kassoum Kambou était marié et père de quatre enfants.

 

 

 

D. Evariste Ouédraogo

 

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