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Transition politique au Burkina : Sandaogo a mis la charrue avant les bœufs, selon le CISAG

 

C’est l’une des salles de l’Association burkinabè pour le management de la qualité (ABMAQ), à Ouagadougou, qui a été choisie par le Conseil d’information et de suivi des actions du gouvernement (CISAG) pour se prononcer, après un temps d’observation, sur l’avènement du « défunt » MPSR hier 17 mars 2022. Pour cette organisation affiliée au Conseil national des OSC, le président de la Transition, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandogo Damiba, en accordant la priorité absolue aux questions politiques et institutionnelles, a mis la charrue avant les bœufs et donne l’impression de se chercher un cap précis.

 

 

 

Plus d’un journaliste dans la salle s’est certainement demandé si les tenants du crachoir savaient que le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) avait cessé d’exister depuis la mise en place effective des organes de la Transition. Mais cela n’a pas empêché le président du Conseil d’information et de suivi des actions du gouvernement (CISAG), Issiaka Ouédraogo, d’opiner sur le « défunt » Mouvement. S’il l’a fait maintenant, c’est qu’il se voulait fidèle à sa démarche de travail consistant à prendre le temps d’observer et de bien cerner la situation avant de réagir. La date du 24 janvier 2022, où le président Roch Marc Christian Kaboré a été déposé, selon le principal animateur de la rencontre, est la marque indélébile d’un échec retentissant. Un échec imputable, a-t-il poursuivi, à une incapacité collective des Burkinabè à se doter d’instruments de gouvernance solides et viables à même de leur faire l’économie de violences gratuites. « Pour le CISAG, l’irruption de l’armée dans la gestion des affaires de l’Etat constitue un retour en arrière, un sérieux revers pour notre jeune processus démocratique. Cela compromet et hypothèque nos chances de nous doter d’institutions fortes et stables », a en effet insisté Issiaka Ouédraogo qui, loin d’occulter la responsabilité du chef de l’Etat déchu dans la crise actuelle (terrorisme et corruption), pense que les contradictions doivent toujours se régler de manière démocratique. Ledit Conseil a d’ailleurs, par sa voix, exigé une clarification du statut juridique du ci-devant n°1 des Burkinabè, toujours en détention. Toujours selon M. Ouédraogo, d’autres contradictions profondes ont immédiatement suivi l’adoption de la Charte de la Transition avec des assises nationales tenues dans des conditions de transparence contestables. En clair, ces assises, selon Issiaka Ouédraogo, n’ont pas été totalement inclusives d’autant que de nombreuses organisations de la société civile, comme le Conseil national des OSC, ne faisaient pas partie des convives de la salle des banquets de Ouaga 2000. Le CISAG, qui précise ne pas se battre pour des postes mais pour l’intérêt de la nation burkinabè, estime que le gouvernement Albert I n’augure pas des lendemains meilleurs pour le pays et déplore, en sus, la guerre de tranchées qui a déjà cours dans les différentes régions à l’effet de désigner les futurs parlementaires de l’Assemblée législative de la transition (ALT). « Notre constat est que le président de la Transition, en accordant la priorité absolue aux questions politiques et institutionnelles, avec des nominations tous azimuts, a mis la charrue avant les bœufs et donne l’impression de se chercher un cap précis. Devrions-nous en être encore à ce stade ? » s’est interrogé Issiaka Ouédraogo.  

 

 

Aboubacar Dermé

Dernière modification lelundi, 21 mars 2022 23:05

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