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MPP : Front commun autour de Roch

 

Le président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Alassane Bala Sakandé, entouré de ses collaborateurs immédiats, a animé une conférence de presse le 24 mars 2022 à Ouagadougou. Au cours de cette première rencontre avec les journalistes depuis le coup de force du 24 janvier dernier, il a essentiellement été question de la situation nationale, avec en ligne de mire la libération du président déchu, Roch Marc Christian Kaboré, et de la vie du parti.

 

 

Deux mois après l’«arrêt brutal et anticonstitutionnel du processus démocratique » au Burkina, l’ex-parti au pouvoir est sorti de son silence en prenant rendez-vous avec les médias. En effet, comme l’a rappelé d’entrée de jeu le président du MPP, depuis le 24 janvier 2022, date de l’avènement du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), c’est bien la première fois que la direction politique du parti rencontre les journalistes.

 

Selon Alassane Bala Sakandé, le putsch qui marque un arrêt brutal de la démocratie burkinabè sous le crépitement des armes, est intervenu dans un contexte sécuritaire et humanitaire sans précédent dans l’histoire du pays. Les attentes légitimes des populations face à la complexité de la lutte, le niveau, la nature et les résultats de la riposte, a-t-il indiqué, n’ont pas toujours été satisfaites. Le MPP, précédemment au pouvoir, a reconnu son président, a assumé sa part de responsabilité dans une situation qui lui a été imposée depuis janvier 2016. Au même titre, les autres parties prenantes à la lutte contre l’hydre terroriste sont invitées à un « examen de conscience », surtout à un moment où la situation sécuritaire continue de se dégrader dans plusieurs localités du Burkina.

 

Au MPP, on est très préoccupé par la détention du champion, Roch Marc Christian Kaboré. N’étant pas privés de liberté, a souligné le président Sakandé, ses camarades de parti exigent en chœur son élargissement inconditionnel. Ils invitent les « démocrates et patriotes épris de paix et de justice » à en faire autant.

 

En dépit des contingences du moment, note l’ex-patron de l’Assemblée nationale (AN), la direction du parti du Soleil Levant s’attellera à son fonctionnement. Au lendemain de démissions en cascade de certains de ses membres, elle annonce d’ores et déjà la tenue prochaine de la première session ordinaire du BPN.

 

Evoquant la situation du président Kaboré, Alassane Bala Sakandé a indiqué que celui-ci est constamment déplacé d’une résidence à une autre. Il n’a droit qu’à seulement une heure de visite de la part de ses enfants, de son épouse, de son médecin, et son téléphone n’est pas à sa portée. Les responsables du MPP, a-t-il fait remarquer, ont initié deux correspondances : la première pour une demande d’audience au président Paul-Henri Sandaogo Damiba, la seconde pour une visite au « détenu ». Elles sont restées sans suite.

 

La démission de la quarantaine de membres du BPN du MPP chagrine son premier responsable et ses camarades. Surtout à un « moment où de nouveaux défis imposent la cohésion interne et la solidarité avec le président Kaboré ». Ils affirment ignorer les raisons qui ont poussé leurs compagnons de lutte d’hier à une telle décision. Le dialogue, insistent-ils, n’a pas été épuisé à l’interne, mais ils disent prendre acte et respecter leur libre choix. Au MPP, poursuit Bala Sakandé, il y a toujours eu des démissions et des adhésions. Le parti est constamment resté debout. Ce qui importe présentement selon lui, c’est la libération de Roch Marc Christian Kaboré, la remobilisation des vrais militants et la relance des activités du parti.

 

Quid des 24 milliards du projet de construction du siège de l’AN, et de la dizaine de véhicules qui aurait été retrouvée dans le parc automobile de l’ancien occupant du perchoir, selon les réseaux sociaux ? a voulu savoir un journaliste. Là-dessus, le président du MPP est catégorique. Il dit ne jamais réagir sur ce qui se chuchote sur les réseaux sociaux. Pour l’anecdote, un ancien lui a confié un jour : « Si tu voyages et chaque fois tu t’arrêtes pour lancer une pierre à un chien qui t’aboie, tu n’arriveras jamais à destination ». Le projet de construction du siège de l’AN, à l’en croire, date du temps de feu Salif Diallo. Il avait alors été décidé d’épargner chaque année 4 milliards de F CFA, somme prélevée sur le budget alloué au Parlement, afin de pouvoir à terme construire la nouvelle Assemblée. Les fonds, foi du président Sakandé, sont déposés dans une banque de la place. Il conjure ceux qui ont des preuves qu’il a personnellement expatrié 24 milliards de nos francs, à faire recours à la justice. Les 24 milliards, a-t-il soutenu avec insistance, sont là dans une banque à Ouagadougou.

 

S’agissant des véhicules qui seraient garés dans sa résidence, Bala Sakandé se demande comment on peut parquer 17 véhicules dans une cour ordinaire comme la sienne à Koulouba. Outre cela, qui peut acquérir 17 véhicules pour lui-même ? Les voitures dont il est question, a précisé le principal orateur du jour, appartiennent au parc automobile de l’Assemblée nationale. Ils sont une acquisition de cette institution étatique et se trouvent là-bas et non ailleurs, a conclu, ferme, Alassane Bala Sakandé.     

 

 

D. Evariste Ouédraogo

Dernière modification ledimanche, 27 mars 2022 21:51

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