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Interpellation Bala Sakandé : A quoi rime cette frilosité contreproductive ?

 

C’est chaud sur moi. Il faut que je prenne langue avec Naïm. Pour ceux qui ne le savent pas, étant des nôtres côté maternel. Il n’a donc pas d’autres choix que d’avoir une oreille attentive et compatissante à mon endroit.  Je lui demanderai à brûle-pourpoint : «Dis, mon neveu, toi qui a souvent eu maille à partir avec la gendarmerie, quel conseil me donnerais-tu si à chaque jour que bon Dieu crée, je cours le risque d’être embastillé  dans un pays où la liberté de parole n’est plus d’actualité?».

 

 

Sous réserve du conseil qu’il me donnera, je sais déjà que pour les petits délinquants habitués à la case-prison, il se faut d’avoir sous le  pantalon une culotte bien proprette. On ne sait jamais le jour où l’on vous ordonnera d’ôter les habits avant d’entrer en cellule.

 

A quelle sauce veut nous manger Damiba ? Figurez-vous qu’à l’interpellation par la gendarmerie du président de l’ex-parti au pouvoir, Alassane Bala Sakandé, j’ai failli péter un câble dans ma tête. Savez-vous que ces temps qui courent, il est plus facile de se retrouver en taule au Burkina que de trouver son chemin sur la rue jouxtant  la grande mosquée, un vendredi ? Nous sommes tous sur le point de devenir des prisonniers d’opinion en sursis. Pour Bala, c’était juste une garde-à-vue. C’est un justiciable comme tout le monde. Il peut même danser le tarkaye, cette demande d’explication  ajoute une ligne à son CV.

 

Mais y avait-il péril en la demeure ? Y a quel mal pour un parti politique de demander la libération de son héros ?  Y a quel mal pour un parti politique de dire qu’un coup d’Etat a été organisé par une partie de l’armée ? Un putsch a toujours été perpétré par une partie de  la Grande Muette à ce que je sache. Maintenant, l’autre partie, soit par impuissance ou opportunisme peut faire allégeance, ne serait-ce que pour ne pas se tirer entre frères d’armes. A moins que Damiba ait organisé une AG avant de faire le sien…

 

Avait-on donc besoin d’en arriver là ? A quoi rime cette frilosité contre-productive ?  J’enrage, parce que, de fil en aiguille, cette attitude qui rappelle une époque révolue et dont Poutine semble en être le digne héritier pourrait s’étendre vers d’autres acteurs. Aujourd’hui, c’est le politicien, demain,  ce pourrait être le journaliste, l’activiste ou le membre de la société civile. Le pouvoir de Damiba est bien assis et il n’a pas besoin de ça. Bala, on l’aime ou on ne l’aime pas, ce n’est pas là le problème. De toutes les façons personne ne peut être aimé sous tous les cieux. Brider la parole est le principe qu’il faut combattre. MDL, les menottes, s’il vous plaît…

 

Issa K. Barry

 

Dernière modification lemercredi, 30 mars 2022 20:28

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